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Cacophonie au sein de Lamuka : Nul ne peut servir deux maîtres à la fois !

Katumbi, pourquoi veux-tu servir deux maîtres à la fois ? Pourquoi tu souffles le chaud et le froid? Es-tu de l’Opposition ou de la mouvance ? Seras-tu comptable du bilan global de Félix Tshisekedi pour le compte de l’Union Sacrée ? Même la bible estime que nul ne peut servir deux maîtres à la fois!

Au terme des pourparlers de la coalition Lamuka à Genève en Suisse au mois de novembre 2018, les compères avaient décidé malicieusement de placer Martin Fayulu à la tête de cette coalition pour la présidentielle de décembre 2018. Les événements qui ont suivi ce sacre de Fayulu ont été décisifs. 

Félix Tshisekedi alors candidat à la même élection, porté par l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social, UDPS, claque la porte 24 heures après. C’en est suivi de Vital Kamerhe. 

Les deux hommes se considérant dupés par les autres, ont décidé de faire le chemin ensemble. Le Cap pour le Changement, CACH est créé. Il porte la candidature de Félix Tshisekedi comme candidat unique. 

Après moultes péripéties et adversités, les élections du décembre 2018 ont donné pour gagnant à la présidentielle Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. Réalisme oblige, face à la majorité parlementaire que Joseph Kabila s’était offerte, Tshisekedi était obligé de conjuguer avec Kabila, son ancien rival avec qui ils se regardaient en chien de faïence. 

De l’autre côté, la coalition Lamuka fondée à Genève bat de l’aile. Parmi ceux, qui ont quitté la barque au premier, se figure Antipas Mbusa Nyamuisi et Freddy Matungulu. 

Le premier évoque une convenance personnelle pour s’extraire de ce groupe. Il estime qu’après qu’un opposant ait gagné cette élection, il  est évident que tous puissent s’unir autour de lui pour hisser haut le drapeau du pays et sécher les larmes de ceux qui sont abattus chaque jour à l’Est du pays comme des chiens. C’est pour cela, a en croire les propos de Mbusa Nyamuisi, il est allé à la quête de paix durable et la concorde au grand Kivu. D’une manière paisible et sans rancune, il s’en est allé. 

Quant au second, Freddy Matungulu, en homme rationnel et pragmatique, il a accepté la main tendue du Président Tshisekedi pour aller représenter l’Afrique centrale à la Banque Africaine du Développement, BAD. Lui aussi, sans vacarme, il a pris congé de ses amis. A ce stade, la coalition Lamuka reste à sa tête avec quatre personnalités dont notamment Moïse Katumbi, Jean-Pierre Bemba, Martin Fayulu et Adoph Muzitu. 

Bien que siégeant tous au présidium de la structure, elle  présentait quand-même des fissures. Deux camps et  deux visions se présentaient.  

Moïse Katumbi et Jean-Pierre Bemba s’inscrivent dans  l’opposition républicaine tandis que Fayulu et  Muzitu optent alors pour la résistance. 

L’épisode de la rupture de la coalition FCC-CACH voulu et décidé par Félix Tshisekedi au mois d’octobre 2020 a changé la donne. Pour se créer une nouvelle majorité parlementaire, Félix Tshisekedi a dû recourir à ses anciens alliés quant à cette cause. Voulant donner un coup de pouce à leur frère, Bemba et Katumbi décident de rallier l’Union Sacrée. Dans l’équipe gouvernementale publiée ce lundi 12 avril dernier, les deux « transfuges » de Lamuka, si vraiment nous pouvons le dire ainsi, ont tous glané plusieurs portefeuilles. Donc, à la lumière de cette vérité tacite, Moïse Katumbi tout comme Jean-Pierre Bemba sont autant comptables du bilan que Félix Tshisekedi présenterait à la fin de son mandat, donc en 2023.  

Le plus hallucinant c’est de voir aujourd’hui, alors son parti politique et lui-même de plein pied dans le Gouvernement Sama Lukonde, Moïse Katumbi s’accaparer de la coordination de la plateforme Lamuka. Sans vergogne, dans une démarche éhontée, Moïse Katumbi veut avoir la main mise et à l’opposition et à la mouvance. Lui qui a abandonné mi-parcours ses amis, de quel droit peut-il s’arroger le pouvoir de prendre la tête de Lamuka. Au moins que le tandem Fayulu-Muzitu soit naïf, rien de la sorte ne pourra se réaliser. On peut tout dire de Fayulu, le qualifier de haineux et aigris. Mais   sur ce coup, il mérite l’appui de tous. Que l’on soit de l’opposition, société civile ou de la mouvance, il est plausible que l’on puisse prêter nos voix à celles de milliers de congolais respectueux de la loi et de l’éthique. Moïse Katumbi est appelé à faire le choix. Soit il rentre totalement à l’opposition ou il s’arrange derrière le Président Tshisekedi comme il a déjà consenti de faire partie de ce Gouvernement. 

Dans le 16-me chapitre de l’évangile selon Luc au verset 13, il est clairement indiqué ce qui suit :  » Nul serviteur ne peut servir deux maîtres. Car, ou il haïra l`un et aimera l`autre; ou il s`attachera à l`un et méprisera l`autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mamon ».

Cette posture de Katumbi laisse transparaître ses ambitions qu’il a pour les échéances électorales prochaines. Ne voulant pas partager le bilan de Tshisekedi, mieux, « militant » pour son échec, Moïse Katumbi joue au jeu « d’absent-présent ».

Vivement la moralité et l’éthique politique !

Anastaili Nku

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