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Chronique d’un blocage par Joseph Kabila

Vision de Félix-Antoine Tshisekedi :

Au lendemain de la publication des résultats de la présidentielle de 2018,  Kabila et Tshisekedi ont coalisé pour diriger le pays ensemble. Les anciens ennemis sont obligés de faire route ensemble et d’oublier le passé très lourd. Durant son règne, le régime Kabila avait comme Opposant de taille supérieure, l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social, UDPS. Entre les Kabila et les Tshisekedi, rien ne marchait.  Étienne Tshisekedi, le père biologique de Félix-Antoine Tshisekedi, a connu l’humiliation des Kabila. A cause de ses positions tranchées à la gouvernance de  Laurent Désiré Kabila, le sphinx de Limete s’est vu reléguer dans son Kasaï natal. Après les élections de 2011, Etienne Tshisekedi s’est retrouvé dans une situation inconfortable. Il était carrément en résidence surveillée. Les militants de l’UDPS en ont payé un lourd tribut. Un passé très sombre pour les deux camps politiques. Au regard des résultats des élections de 2018 qui ont donné la majorité présidentielle à Tshisekedi et la majorité parlementaire à Kabila, pour la cause noble, les deux parties qui se regardaient en chiens de faïence ont enterré la hache de guerre pour co-diriger le pays. Dorénavant, les ennemis d’hier deviennent amis. Tel est le dynamisme politique. Les deux ont opté pour la coalition, en lieu et place de la cohabitation. Pour le Président de la République, il y avait lieu de voir l’intérêt suprême du peuple. Raison de sa décision que la population en général et la base de l’UDPS en particulier n’avaient digérés.

Pour eux, au regard des atrocités et du bilan chaotique du Front Commun pour le Congo (FCC), il n’en était pas question de voir ces destructeurs du pays diriger encore. Déception totale ! Le Président Félix-Antoine Tshisekedi croyait à la bonne fois de son prédécesseur qui le lui avait rassuré. Malheureusement,  le FCC n’a jamais été prêt à soutenir le Président Tshisekedi de réussir son mandat. Ils n’étaient qu’hypocrites. Ils se sont distingués, 22 mois durant, au blocage des actions du Chef de l’État dans l’idée qu’il soit vomi et haï par la population. Ils n’ont pas facilité la tâche au Président, ce qui l’a poussé, le vendredi 23 octobre 2020, de lancer les consultations pour créer l’Union sacrée de la Nation. Entre temps, le FCC a sous-traité Fayulu et Muzito pour présenter Félix-Antoine Tshisekedi comme un pantin, un placebo, une marionnelle. Des expressions qui ont été reprises par les chantres de Kabila dont Shadary, Dunia Kilanga et Henri Magic. Tout cela dans le but de réduire Tshisekedi à néant et rendre son bilan nul en vue de récuperer le pouvoir en 2023.

Le Président de la République est accusé à tort par ses (ex) partenaires de vouloir instaurer la dictature. Ces derniers rejettent en bloc toutes les accusations du blocage qui pèsent sur eux. Vraisemblablement, ils voulaient l’échec cuisant du Président Tshisekedi.

Le premier blocage de la Kabilie c’est le refus de la Ministre Mumba du Portefeuille du Gouvernement Tshibala de notifier les mandataires publics que le Chef de l’État avait nommés à la SNCC et à la GECAMINES. Il a fallu plus d’une année pour que ces derniers entrent en fonction après plusieurs dialogues entre Tshisekedi et Kabila.

Un autre blocage visant à faire haïr le Président de la République par le peuple congolais, c’est  la manie de Kabila sur la formation du Gouvernement. La constitution est claire quant à la formation du Gouvernement. Dans son article 78 la constitution stipule ce qui suit : ‘’le Président de la République nomme le Premier ministre au sein de la majorité parlementaire après consultation de celle-ci. Il met fin à ses fonctions sur présentation  par celui-ci de la démission du Gouvernement. Si une telle majorité n’existe pas, le Président de la République confie une mission information à une personnalité en vue d’identifier une coalition. La mission d’information est de trente jours renouvelable une seule fois. Le Président de la République nomme les autres membres du Gouvernement et met fin à leurs fonctions sur proposition du Premier Ministre’’.

Ayant appris que le Président Tshisekedi allait nommer un Informateur pour identifier la majorité parlementaire en vue de la formation du Gouvernement, Joseph Kabila s’est évertué en informateur de circonstance pour identifier sa propre majorité et ce, après les propos tenus par Félix-Antoine Tshisekedi en Namibie. Sa crainte était, si  Félix Tshisekedi nommait un informateur selon que la loi le demande, il allait perdre ses Députés. Donc, un forcing pour diriger le Gouvernement. Il nous souviendra que le Gouvernement Tshibala a expédié les affaires courantes plus de six mois. Pour avoir le Premier Ministre, il a fallu 5 mois ; Le Gouvernement, 8 mois et l’Ordonnance portant attribution, fonctionnement du Gouvernement et mode de collaboration avec les membres du Gouvernement et le Président de la République, 13 mois. La cause, Kabila tenait à ce que ces caciques de l’antichambre prennent la primature, chose que le Président Tshisekedi ne voulait en aucun cas consommer. Kabila a rencontré la résistance de Tshisekedi lorsqu’il a proposé Albert Yuma, Evariste Boshab, Emmanuel Shadary, Henry Mova, car étant sous sanction internationale. Au finish, il a présenté un candidat qui n’avait plus rien à gagner ni à perdre dans la vie, l’octogénaire Ilunga Ilukamba. Cet Outsider était choisi pour être manipulé. Cela se confirme par la formation de son cabinet. La plus part de membres de son cabinet lui ont été recommandés et imposés.

Après ce chapitre de la nomination du Premier Ministre au mois de mai 2019, une autre crise-blocage était la formation du Gouvernement. Plus de trois mois après la nomination du Premier Ministre, le Gouvernement n’était pas encore formé au motif que Kabila proposait à dessein les têtes que la population ne voulait pas voir dans ce Gouvernement. La population voulait du changement, donc du nouveau.

Avec la complicité de quelques membres du cabinet du Chef de l’État, Kabila a placé la peau de banane pour faire tomber le Président. Cela remonte à l’ordonnance prise par le Chef de l’État portant état d’urgence sanitaire. Alors que le Président était convaincu que cette ordonnance était déjà sur la table des juges constitutionnels pour conformité à la Constitution, le Directeur de Cabinet du Chef de l’État, Vital Kamerhe, s’était arrangé de la garder pour que le Président tombe dans l’infraction de violation intentionnelle de la constitution. De grâce, Benoît Lwamba, Président de la cour constitutionnelle a dévoilé le plan, ce qui a sauvé le Président Tshisekedi.

Que de peaux de bananes.

Un autre blocage qui a poussé le Président Félix-Antoine Tshisekedi à tourner définitivement le dos à Kabila ce sont les ordonnances  portant nomination dans l’armée et la justice.

Ceux qui n’en connaissent rien traitent de tous les maux, le Chef de l’État. Tenez, c’est depuis le mois d’avril 2020 que ces ordonnances traînaient dans le tiroir du Premier Ministre. Il avait catégoriquement refusé de contresigner du fait que, selon lui, ces nominations et permutations n’avaient reçu l’approbation de son autorité morale, Joseph Kabila. Eu égard à ce qui précède, le Président de la République devrait faire un choix entre le partenariat dont le peuple en souffrance n’y connait ni le tenant ni les aboutissants et l’intérêt général de tous. Quoique l’on puisse dire, la Kabilie a abusé de la confiance du Chef de l’État. Elle croyait le mouvoir comme une petite feuille dans l’océan, oubliant qu’en Félix il y a le sang mythique, celui de son père qui a fait face à tous les régimes notamment celui de Mobutu, de Laurent Désiré Kabila et de lui-même Joseph Kabila. L’heure a sonné pour que le peuple soit placé au centre des intérêts politiques.

Joseph Kabila devra savoir que le rôle du Roi Léopold II qu’il voulait jouer ne peut jamais tenir. Le Congo n’est plus une propriété d’une seule personne. Si Léopold II à l’époque avait réussi à museler les peuples autochtones, Aujourd’hui, tout le monde a droit à un chapitre. Le blocage dont ils ont fait montre a poussé le Président à leur tourner le dos. Il y a lieu qu’ils puissent assumer leur responsabilité et faire l’opposition après les consultations.

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