A ceux qui estiment, comme Jules Alingete qu’il n’y a pas de guerre en RDC par absence d’une déclaration conforme à l’article 86 de la constitution voici la réponse !
Gaston Bouthoul, fondateur de la polémologie qui se définit comme une sociologie de la guerre, définit cette dernière comme “une forme de violence qui a pour caractéristique essentielle d’être méthodique et organisée quant aux groupes qui la font et aux manières dont ils la mènent”. Il décrit cette phrase plus simplement comme “la lutte sanglante et armée entre groupes organisés” .
L’auteur ajoute une précision de taille c’est que, cette définition n’emporte pas nécessairement l’État, mais chacun peut saisir que l’État, qui est un groupe particulièrement organisé, fasse aussi la guerre.
dans le contexte congolais, tout part d’une guerre dite d’agression après l’installation d’un nouveau chef de l’État (objectif de conquête de m’zee L.D Kabila) pour finalement changer de forme au fil du temps.
Et au regard des différents rapports sur la situation de la RDC, il est claire qu’aujourd’hui elle fait face à une guerre par procuration. Qu’en est-il de cette guerre ?
Une guerre par procuration est un conflit dans lequel au minimum deux États ou puissances s’affrontent indirectement par l’intermédiaire d’autres acteurs (États, groupes armés, mercenaires…) qu’ils soutiennent par différents moyens (économiques, armements, matériels…).
La formule en anglais « war by proxy » a été créée par Zbigniew Brzeziński, conseiller du président américain Jimmy Carter. Ce concept s’applique à de nombreux conflits de la guerre froide.
Les superpuissances ont parfois utilisé des gouvernements comme intermédiaires, mais des groupes terroristes ou d’autres tierces parties sont plus souvent employés.
La guerre par procuration n’est pas un concept militaire né au XXè siècle, le troisième des 36 stratagèmes ayant pour titre « tuer un ennemi avec une épée d’emprunt ». Richelieu a pratiqué, lors de la guerre de Trente Ans la « guerre fourrée », la France n’intervenant qu’indirectement dans le conflit en appuyant et en finançant les ennemis des Habsbourg avant d’entrer officiellement en guerre contre le Hambourg en 1635, en raison de leur défaite.
Il est presque impossible d’avoir une guerre par procuration pure puisque les groupes qui se battent pour une puissance ont normalement leur propres intérêts, qui diffèrent de ceux de la puissance tutélaire.
Par exemple, après la guerre d’Afghanistan (1979), certains groupes qui avaient reçu l’aide des États-Unis se sont retournés contre eux en devenant les points centraux des Talibans et d’al-Qaïda.
Donc, affirmé que la RDC n’est pas en guerre est une affabulation. Aussi dans un contexte de procuration (guerre asymétrique par nature) l’état ne peut activer l’article 86 contre un groupe armé !
S’il y a guerre que quand on l’active juridiquement ! L’histoire de l’Afghanistan qui n’avait jamais signé une déclaration de guerre était donc un mythe ?
Alingete a commis une grosse bêtise !!
Comment ça?
Quel est le rapport entre la déclaration politique de Alingeti à Washington, sur la guerre à l’Est, la démocratie et les droits de l’homme ? L’opportunité de sa présence et les missions internes de l’IGF ?
Conséquence d’un revirement politique et propagandiste d’un ambitioniste. On ne le répétera jamais assez.
Si Félix-Antoine Tshisekedi n’ouvre pas l’oeil avec les dérives que se permet Alingete qui se voit déjà dans un costume présidentiable, il n’aura ses yeux que pour pleurer en 2023 quand il va lui tourner brusquement le dos et regarder ou s’allier avec ses adversaires. Les services des renseignements auraient aidé dans ces conditions Alingete dont l’activisme politique démontre qu’il n’est plus dans la mission lui confiée par l’Etat congolais et le Président de la République. Il a en tout cas craché sur la mémoire des Martyrs de l’Est et sa déclaration est un but marqué dans le camp de Tshisekedi par un de ses joueurs. Cela va davantage froisser les relations entre lui et l’Est, lesquelles relations sont encore tumultueuses.
Nous y reviendrons.
Par MG Diana/La Rédaction
