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Impact News

Gratuité de l’enseignement :
Les défis de Tony Mwaba !

Il est parmi les premières personnes à avoir dénoncé les manœuvres dilatoires des autorités du ministère de l’EPST du Gouvernement Ilunkamba. Il est parmi les rares qui ont élevé leurs voix pour dénoncer haut et fort l’amalgame de Willy Bakonga quant à la création des écoles fictives et l’ajout des agents fictifs dans le secteur d’enseignement en RDC. Il a vraiment vu clair, le ProfesseurTony Mwaba. 

Au mois de mars 2020, il a mené un combat médiatique contre l’abus d’autorité du ministre de l’EPST et ses collaborateurs. 

Élu sur la liste de l’UDPS, parti d’où est sorti l’actuel Président de la République, le Professeur Tony Mwaba avait à cœur le souci d’accompagner le Chef de l’État Félix Tshisekedi pour la réussite de son mandat. C’est la raison même de ses dénonciations. Loin de lui, croyons, l’idée de la politique de « ôte toi que je m’y mette ». 

 Manifestant un intérêt particulier pour ce secteur, il a plu au Président Tshisekedi de le nommer ministre de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique,  dans le Gouvernement de l’Union Sacrée conduit par Jean-Michel Sama Lukonde. Ce secteur semble être stratégique pour Félix Tshisekedi,  pilier de son bilan.

Il se pose alors la question de savoir si le ministre Tony Mwaba sera-t-il à même de relever ce grand défi et  réussir là où Willy Bakonga a fait échouer. Analyse que nous faisons dans les lignes qui suivent.
Situation générale de la gratuité de l’enseignement en RDC
L’effectivité de la gratuité de l’enseignement en République démocratique du Congo a permis d’une  part à plus de quatre millions d’enfants de retrouver le chemin de l’école et d’autre part, aux parents de faire les économies. Une disposition constitutionnelle qui était jetée dans les oubliettes depuis plusieurs lustres. 

Lors de la campagne électorale de la présidentielle de décembre 2018, l’actuel Président de la République Félix Tshisekedi avait promis d’appliquer cette disposition constitutionnelle aussitôt élu. La présidentielle du 30 décembre 2018 l’a plébiscité comme vainqueur devant Martin Fayulu et Emmanuel Ramazani Shadari candidat du Front Commun pour le Congo, FCC. 

Investi le 24 janvier 2019, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo n’a pas attendu longtemps pour réaliser cette promesse de la gratuité de l’enseignement. Au mois d’août 2019, contre toute attente, le Chef de l’État annonce  l’effectivité de cette gratuité.  Outre le fait qu’elle ait permis la récupération des enfants en rupture  scolaire, cette même gratuité a connu aussi de l’impact au niveau de l’enveloppe salariale des enseignants. Eux qui touchaient moins de deux cents mille francs congolais le mois, ils ont constaté, pour les moins gradés,  une augmentation de plus de quatre-vingts pourcent (80%) de leur salaire. Une aubaine pour tous les Congolais. 

Pour parvenir à cette effectivité de la gratuité de l’enseignement de base, le Président Félix Tshisekedi a tendu la main aux  partenaires extérieurs plus particulièrement à la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International, FMI.

 Il est judicieusement connu que ces Institutions de Bretton Wood sont fondamentalement exigeantes. Les conditions qu’elles posent comme préalables sont également contraignantes. Voulant donner la chance à tous les Congolais de réussir la vie et de s’épanouir, sachant que cela passe naturellement par l’éducation, ensemble avec le Gouvernement, le Chef de l’État a fini par avoir l’assurance du soutien de ces Institutions financières. Une relation qui était rompue suite à l’opacité dans le contrat minier à l’époque de Joseph Kabila, dorénavant renouée. Promesse faite, financement de la gratuité de l’enseignement.

Malheureusement, il y a bien de gens qui foncièrement étaient contre cette gratuité. Ils l’ont combattue dès la première année pour leurs intérêts politiciens et égoïstes. Les responsables des écoles catholiques n’ont pas caché leur méchanceté et mécontentement.

Parce qu’ils étaient bénéficiaires de la prise en charge de la scolarité par les parents, ils multiplièrent les surenchères, question de saboter cette vision du Président de la République, du reste constitutionnelle. 


Les enseignants non payés pris en charge


Plus de dix ans durant, près de 100 mille enseignants demeuraient impayés. Ils vivaient grâce à la prise en charge des parents d’élèves. L’effectivité de la gratuité les avait considérablement affectés. C’est  au mois de janvier 2020 que leur situation a été décantée. Une satisfaction totale!

Cependant, une autre catégorie d’enseignants n’était pas toujours prise en charge, les Nouvelles Unités, N.U. 
Tout a été fait pour qu’au deuxième trimestre de l’année 2020 qu’ils soient aussi payés comme leurs collègues. Malheureusement, la crise sanitaire due au Covid-19 a mis en branle l’économie de la RDC tout comme celle des grandes puissances mondiales. Impossible de réaliser cette promesse dans le délai. Quoi que la situation fût dramatique, les efforts ont été fournis pour que ces derniers rentrent dans leurs droits les plus légitimes. Au mois de septembre 2020, 58 mille enseignants Nouvelles Unités sont payés. 


Le SYECO et le SYNECAT alertent


A ce stade, les syndicats des enseignants, le SYECO et le SYNECAT entrent en lice. Ils dénoncent la mécanisation et le paiement des écoles fictives. Les vrais enseignants Non-payés et Nouvelles Unités ne sont pas toujours payés. Tout ce que le Gouvernement a déboursé aux mois de septembre 2019, janvier 2020 et septembre 2020 a plus servi au paiement des agents fictifs. Une preuve irréfutable de la méchanceté et de la malhonnêteté des autorités de ce secteur. 


IGF se saisie du dossier


Les déclarations de la magouille au sein de l’EPST ont atteint les bureaux de l’Inspection Générale des Finances, IGF.  Dans sa mission de veiller  à  l’utilisation et aux dépenses rationnelles des fonds publics, l’IGF s’est  saisie du dossier et a mené les enquêtes durant plus d’une semaine à la fin de l’année 2020.

Il ressort de ces enquêtes que plus de 12.000 écoles fictives ont été créées, mécanisées et payées. Plus de 62 milliards de francs congolais ont été détournés. L’argent décaissé pour le paiement des enseignants a servi à autres choses. A cela s’ajoute la dilapidation de 1.5 millions de $ alloués par le Gouvernement pour la désinfection des écoles en perspective de la rentrée scolaire du mois d’octobre 2020. 

Selon le même rapport de l’IGF, 5 personnes sont incriminées dont 1 ayant les immunités. En représailles, la justice a mis la main sur 2 de ces 5 personnes incriminées. Il s’agit de l’Inspecteur Principal de l’EPST ainsi que du Directeur du SECOPE. 
Les concernant, la Cour d’appel de Kinshasa/Gombe a condamné à 20 ans des travaux forcés. Michel Djamba Kahombe et Delphin Delon Kampay, respectivement Inspecteur général de l’Enseignement Primaire Secondaire et Technique (EPST) et Directeur général du Service de contrôle et de la paie des enseignants (SECOPE), pour détournement des fonds alloués à la gratuité de l’enseignement de base.

Cette condamnation a  été faite au cours d’une audience foraine du prononcé, tenue au Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa (CPRK), dans l’affaire ministère public/partie civile RDC contre les prévenus précités accusés de détournement des deniers publics.


Willy Bakonga incriminé


A la tête du ministère de l’EPST du premier Gouvernement de Félix Tshisekedi, Willy Bakonga était considéré comme la pièce maîtresse de la concrétisation de ce grand défi  éducationnel. Avec  plusieurs collaborateurs et services, il était de la responsabilité de Bakonga de traduire en acte la volonté du Chef de l’État de permettre aux enfants en rupture scolaire d’avoir l’égalité de chance comme le stipule la Constitution congolaise.

Malheureusement, celui à qui le Chef avait placé toute sa confiance l’a trahi. Tout commence avec le gonflement des effectifs des Nouvelles Unités des bureaux gestionnaires au mois de février 2020. C’était une stratégie maligne de sa part pour placer les siens et consorts dans le service public. Ce qui a fait passer les effectifs des N.U d’une centaine de milliers à plus de 350 mille. 

Le théâtre n’était pas seulement celui du gonflement des effectifs, mais aussi du détournement des fonds alloués à la gratuité de l’enseignement de base. Après l’arrestation du Directeur du SECOPE et de l’Inspecteur général de l’EPST, comme l’avait promis l’Inspecteur général des finances chef des services Jules Alingete, l’ex-Ministre de l’enseignement Bakonga a été convoqué le vendredi 16 avril à la Cour de Cassation. C’est le mardi 20 avril que la nouvelle de son arrestation à Brazza est tombée à Kinshasa. Cette fuite en avant prouve à suffisance que  Bakonga, autant que les deux autres condamnés est pour beaucoup dans le détournement de ces fonds. 


Les grands défis de Tony Mwaba


Aucune excuse ne sera acceptée pour Tony Mwaba qui trône désormais à la tête de ce ministère. Les défis sont tellement énormes  qu’il n’aura même pas un temps de repos. C’est vraiment énorme, ces défis.

Son premier défi est de parvenir à payer tous les enseignants Non payés et Nouvelles Unités. C’est depuis belle lurette qu’ils sont laissés à leur triste sort. Eux qui trouvaient gain de cause suite à la prise en charge des parents, se trouvent abandonnés par l’État qui devrait, lorsqu’il a actionné cette gratuité, les prendre en charge.
Deux ans déjà depuis qu’ils  sont aliénés de leur droit formel.

 Ils se trouvent qu’ils n’accepteront plus de promesses. Parmi eux, certains se sont même séparés d’avec leur famille faute de payer les loyers. Ils attendent fermement que ce Gouvernement conduit par Jean-Michel Sama Lukonde puisse décanter la situation.
A cela s’ajoute la prise en charge par le Gouvernement des frais de fonctionnement des écoles et bureaux gestionnaires qui peinent à fonctionner. De fois, ils atteignent plusieurs mois sans pour autant  que ces frais soient décaissés. Cela entache également à la qualité d’enseignement.

Le deuxième défi, est celui du dépeuplement des salles de classe. Comme mentionné ci-haut, la gratuité de l’enseignement a permis à plus de quatre (4) millions d’enfants de retrouver le chemin de l’école. Avec un système éducatif faible, où les écoles privées faisaient la loi, dans un pays où plus de 90 % de la population est pauvre, les écoles publiques sont vraiment submergées. Alors que la loi régissant l’enseignement en RDC parle d’un effectif  d’au plus 50 élèves dans une salle de classe, la gratuité de l’enseignement a fait exploser le nombre. Aujourd’hui, on trouve jusqu’à 180 élèves dans une salle de classe. Cette situation  joue en défaveur de la qualité de l’enseignement. C’est ici que la question de dépeuplement des écoles trouve sa raison d’être. Il est de la responsabilité du Gouvernement de construire d’autres écoles, les milliers d’ailleurs, pour absorber ce surplus. Si rien n’est fait, il est d’avis de s’attendre à une société tordue. C’est de la responsabilité du Professeur Tony Mwaba ministre de l’EPST.

Une autre montagne qu’il revient à Tony Mwaba de soulever, c’est le rajeunissement du personnel enseignant.  La plupart des enseignants du secteur public sont âgés et physiquement faibles et fatigués. Pour un enseignement de qualité, il faut aligner les jeunes qui ont la vigueur et la force dans leur sang. Il s’observe, dans plusieurs écoles publiques où les enseignants sont plus âgés, la difficulté de donner 6 ou 7 heures de leçon par jour comme prévu par le programme national. Pas seulement qu’ils n’y arrivent pas, mais surtout ils bombardent seulement les exercices, occasion pour eux de se reposer. Cette montagne, c’est au Professeur Mwaba de la soulever. 

Jeune, dynamique et intègre, Félix-Antoine Tshisekedi a porté son choix à lui pour relever ces défis. Pour son premier mandat, il  ne reste que deux ans et demi. Tous ces défis, devraient en principe, être relevés avant 2023. 
Wait and see


Molende MUTEBA

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