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« Nini tosali te »? Vraisemblablement, beaucoup !

[Apostrophe de Molende MUTEBA]



Une très belle chanson qui a su conquérir et captiver l’attention du public à moins de 24 heures. Une chanson mettant en filigrane le vécu des congolais et relevant ses difficultés dans plusieurs domaines.
Naquit dans la pauvreté extrême, les Congolais grandissent et meurent dans cet état alors que tout ce qu’il faut faire pour gagner la vie, ils le font, en croire la chanson.


Une chanson qui retrace l’odyssée de la vie de la quasi-totalité de congolais. Un chef-d’œuvre qui restera et demeurera à jamais anthologique. « Nini tosali » traduit en français « que n’avons-nous pas fait », c’est cet opus qui restera légendaire. C’est à la fois un questionnement et performatif qui, au-delà d’une chanson, mérite notre analyse.

Ce qu’on a fait, dit la chanson, est, malgré la vie modeste et précaire, nos parents ont parvenu à nous nourrir, vêture, éduqué et à nous instruire sur l’amour et la crainte de Dieu.
Sous cette peine, on obtient les diplômes, malheureusement le travail ne suit pas.
Quelle peine pour un enfant de se sentir incapable de venir en aide de ses parents qui ont tout fait, même le plus ridicule, pour qu’il devienne utile dans la société.


Pourquoi ne pas s’en vouloir de voir son père ou sa mère rendre l’âme par le fait qu’on manquait une somme modique pour le faire soigner alors que certains utilisent la même somme d’argent pour acheter une bouteille de champagne.
C’est vraiment révoltant de se sentir impuissant et incapable. Assister sans force ni moyen de sauver la personne que l’on aime plus, celle pour qui l’on serait capable de faire n’importe quoi pour le voir sourire.
Ce chapitre de vie, c’est le quotidien de plusieurs Congolais. « Nini tosalité« !?


Pour les charlatans et pseudo serviteurs de Dieu, cette situation de disette et misère serait l’œuvre du malin et méchant. Pour s’en délivrer, il faut faire les jeunes et prières, donner l’offrande du prophète, couper les liens de familles. Tout ça, on l’a fait. Fort malheureusement, les choses ne marchent pas, rien ne change.
Il se trouve alors que ni les études, encore moins la prière ne résout nos problèmes. Que n’avons-nous pas fait!?


Cette question taraude les esprits car l’on trouve suffisant ce que l’on a fait pour s’enjailler. Point n’est besoin de rester dans les sensationnels. Nini tosalité, mes frères, il y a beaucoup. Il y a plusieurs chantiers que tous, comme un seul homme, nous devons entreprendre pour changer le vécu des Congolais.
Que n’avons-nous pas fait ? Chers compatriotes, jusqu’à ce jour, nous ne sommes pas une « nation ». D’aucuns n’ignorent les principes et caractéristiques d’une nation. L’unité est l’un de ces principes sacro-saint.

Comment imaginer au moment où ça brûle à l’Est du pays, ceux qui se trouvent à l’ouest se réjouissent. Dernièrement, alors que les insurgés avaient envahi la ville de Bukavu et paralysé les activités, à ouest, plus particulièrement à Kinshasa, les gens festoyaient comme de rien n’était. Les images du retour triomphal du Président Tshisekedi après sa tournée occidentale montrent à quel niveau nous sommes indifférents des choses qui se passent à l’autre bout du pays.
Même si on a des diplômes et somme fervent croyant, comment trouver suffisant les sacrifices consentis sans que l’on se soucie des autres? Certes on a fait quelque chose, mais pas assez.


Nini tosalité ? Chers congolais, il y en a beaucoup que l’on n’a pas encore fait. Ce qu’on n’a pas encore fait, c’est devenir rationnel, droit et objectif. C’est de cette façon que nous allons observer le développement intégral du Congo. Cette orientation nous poussera à privilégier la méritocratie que le népotisme et clientélisme.
C’est qui pitoyable, c’est savoir qu’aujourd’hui pour être engagé dans une entreprise publique ou à la fonction publique, il faut être recommandé. Les diplômes et compétences sont relégués au dernier plan. De quelle façon les choses vont évoluer, comment est-ce que ces entreprises, services et établissements publics deviendront-Ils compétitifs et renflouer les caisses de l’État dès lors que ceux qui les gèrent ne l’ont pas mérité ? Pour ça, on a encore rien fait.
La liste est tellement longue que nous ne saurons tout dénombrer ici, ce que l’on pas encore fait pour espérer vivre heureux dans ce pays.


Nos mentalités restent aussi à changer. Nous devons le faire. Chers chantres de MPR, chers citoyens, qu’est-ce que vous faites de vos bouteilles après avoir vidé de l’eau. Alors qu’au volant, n’est-ce pas que vous jetez le vidange par-dessus la portière ?

Vos déchets ménagers, n’est-ce pas que c’est dans le caniveau que vous les déposez ? Faudra-t-il à ce que Félix Tshisekedi ou Sama Lukonde vienne nous rappeler ce qu’il faut faire? Pour cela il faut aussi en vouloir aux autorités ? Non, changeons nos mentalités.

Les intérêts mesquins et personnels au détriment de tout un peuple. C’est déplorable!
C’est depuis plusieurs décennies que la guerre sévit à l’Est du pays. Plusieurs rapports incriminent les fils et filles de ce coin du pays. Du haut de sa tribune, le Président de l’Assemblée nationale Christophe Mboso a demandé aux députés du grand Kivu de quitter les groupes armés. Et oui, ils en font partie. Pour rien au monde ils souhaiteraient que la paix revienne dans cet espace de peur que les activités sanguinaires ne stagnent. N’est-ce pas que nous devons les décourager? Malheureusement, TOZOSALA ELOKO TE.


Tous, nous sommes naïfs et nous ne pouvons pas dire qu’on a fait assez.
Chers Congolais, à la question de MPR « Nini tosalité », nous devons l’admettre que jusque-là, on n’a pas encore fait grand-chose, et qu’aussi longtemps que nous ne prendrons pas conscience de cela, nous resterons dans cette précarité.
« Nini tosalité »? Sérieusement, beaucoup

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