loader image

Impact News

Sous-officier de la FARDC, Francine Mambuku: « Servir mon pays sous le drapeau, c’est ma plus grande passion »!

[Interview réalisée par Molende MUTEBA]

Une femme forte et dévouée à la cause du pays. Âgée de 28 ans, Francine Mambuku est sous-officier de l’armée congolaise spécialiste en logistique.

Après avoir décroché son diplôme d’État, la juvénile prend la décision d’intégrer l’armée pour servir son pays sous le drapeau. Une option que sa mère n’a soutenue. Pour elle, sa fille pouvait faire tous les métiers du monde, voire les plus péjoratifs, sauf devenir militaire. Elle était catégorique et a misé sur tout pour la dissuader. Mais pour Francine, la passion était tellement grande et époustouflante qu’elle a eu à embrasser l’avis de son père qui était si fier de voir sa fille en uniforme. Une montée d’adrénaline qui se justifie.

Chrétienne de son état, cette fervente sœur Néo-apostolique n’a trouvé d’inconvénient d’embrasser la carrière militaire qui du reste ne contraste pas les lois divines. C’est possible de servir Dieu et en même temps servir sa patrie. « Je vous étonnerais si je vous dis que jusqu’à présent je suis choriste. Tout le monde au travail sait que c’est ma passion de chanter pour Dieu. Je sais comment gérer mon temps« , explique t-elle.

A cœur ouvert, elle s’est livrée à notre Rédaction [IMPACT NEWS] pour nous parler de son expérience et la joie qu’elle a de se savoir aujourd’hui militaire. L’armée, dit-elle, n’est pas un domaine réservé uniquement aux hommes. Parce qu’à la lutte pour l’émancipation et la parité, le sous-officier Mambuku appelle ses congénères filles à la rejoindre dans l’armée pour un service noble et reluisant.




Molende MUTEBA: Vous êtes Francine Mambuku, sous-officier de l’armée congolaise spécialiste en logistique ?

Francine Mambuku : Effectivement, je suis militaire de formation

MM: A quel âge avez-vous intégré l’armée ?

FM: J’ai intégré l’armée à l’âge de 19 ans et c’était en 2012

MM: A 19 ans, vous étiez encore trop jeune. Quelle était la réaction des parents après les avoir fait savoir tes ambitions ?

FM: Les avis étaient partagés. Il y a mon père qui était d’accord, alors ma mère catégoriquement opposée. Pour elle, je n’avais pas droit d’intégrer l’armée. C’était pénible pour elle d’imaginer sa fille militaire. Elle a tout fait pour me dissuader.

MM: Alors que ta mère n’était pas du tout d’avis avec ta proposition, qu’est-ce qui t’a motivé pour y aller?

FM: C’est la passion que j’avais pour les Hommes en uniforme, et surtout les femmes. Je les enviai beaucoup. L’armée c’est ma passion

MM: Nous sommes en 2012, tu intègres l’armée comme nouvelle recrue. Ta formation a duré combien d’années ?

FM: Ma formation militaire a duré au total deux ans et demi. J’ai passé mon concours en 2012 et j’ai été retenue pour une formation de 9 mois à Kitona. Après l’étape de Kitona, je me suis inscrite à l’école des sous-officiers pour une formation de 9 mois encore. Parce que voulant me perfectionner, je me suis orientée à la spécialisation en logistique pour une formation de 6 mois. Après quoi, j’ai été affecté à la base logistique de Gombe. Donc mon premier attachement comme militaire active.

MM: Presque 10 ans dans l’armée, avez-vous une expérience de guerre?

FM: Effectivement Monsieur le journaliste. J’ai une expérience de guerre. Ma première mission active je l’ai eue en 2015. Une toute première mission qui naturellement devait me foutre la trouille. J’avais peur parce que c’était ma toute première expérience de terrain. C’était une mission de 14 jours à Beni. Après cette expérience de 2015, j’ai eu également à participer à une mission au Katanga

MM: D’aucuns disent que l’armée est le métier des désespérés et des gens sans espoir. Partagez-vous cet avis ?

FM: Ce n’est pas la première fois que je puisse entendre une chose pareille. Je suis persuadée que ceux qui véhiculent des telles informations ignorent en réalité ce qu’est l’armée. Au fait, c’est tout le contraire que ces racontars. L’armée c’est une entité mieux organisée. Je crois qu’elles ne sont pas nombreuses, les structures formelles mieux organisées que l’armée. Vous y trouverez des médecins, des magistrats, des informaticiens IT, des journalistes et bien d’autres crèmes intellectuelles. Peut-on dire qu’un médecin de formation est sans avenir ? Où bien un ingénieur en Bâtiments et Travaux Publicis est comme un quidam sans espoir du lendemain ? Vous comprenez alors que c’est méconnaître l’armée. La vérité c’est que nous avons des élites parmi nous.

MM: Souhaiteriez-vous que d’autres femmes vous rejoignent dans cette aventure patriotique ?

FM: Évidemment! Mon souhait le plus ardent c’est de voir les filles en grand nombre rempiler nos rangs

MM: Qu’est-ce que vous pouvez dire à vos congénères femmes qui traînent les pas parce qu’ayant peur de ce qu’elles voient à la télévision ?

FM: Je les invite à braver la peur. Si c’est de la mort qu’elles ont peur, elles doivent savoir qu’elle est une évidence et elle n’est pas seulement dans l’armée. Si devenir militaire était synonyme d’une condamnation immédiate à la mort c’est qu’ils n’existerait pas des militaires. Je comprend leur phobie, c’est logique. Mais elles doivent savoir qu’il y a de ces gens qui ont rejoint l’armée à leur jeunesse et sont toujours en vie. Les autres même retraités. Je dis bien retraité. Cela implique qu’ils ont eu à servir la nation jusqu’à l’âge d’au moins 65 ans. Ils sont en vie et vivent leur vie.

Chères camarades jeunes, je vous invite à rejoindre nos rangs. L’armée est une société bien organisée

MM: Il nous est soufflé à l’oreille que vous êtes chrétienne néo-apostolique. Est-il possible de savoir comment gérez-vous le temps entre le travail et l’église ?

FM: Monsieur, la Bible dit qu’il y a un temps pour tout. Je sais comment gérer mon temps pour tenir à mes engagements vis-à-vis de Dieu. Je suis choriste, monitrice de l’écodim et secrétaire de la structure des mamans de notre champ. Mon agenda est bien ventilé.

MM: Nous sommes arrivés à la fin de notre interview. Y-a-t-il quelque chose que vous vouliez dire mais vous aviez oublié ?

FM: Oublié, non. Je suis vraiment ravi que votre Rédaction s’approche de moi par le moyen numérique. C’est une considération pour moi. Puisse Dieu vous bénir et qu’Il bénisse aussi votre travail. Priez pour nous et faites large écho de cette interview pour persuader les jeunes à intégrer l’armée. Merci et infiniment merci.

Francine Mambuku accompagnée de ses coéquipières dans une base militaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *