C’est désormais acté : le Chef de l’État bissau-guinéen a été renversé par une faction de son armée après une élection contestée par son principal rival. Umaro Sissoco Embaló l’a confirmé lui-même à Jeune Afrique, expliquant avoir été arrêté ce mercredi 26 novembre vers 12 h alors qu’il se trouvait dans son bureau du palais présidentiel.
Dimanche dernier, il revendiquait 65 % des suffrages selon son propre décompte, tandis que son opposant s’autoproclamait également vainqueur, plongeant le pays dans un bras de fer électoral.
Dans le même mouvement, plusieurs hauts responsables sécuritaires ont été arrêtés : le chef d’état-major général des armées, le général Biague Na Ntan, son adjoint le général Mamadou Touré, ainsi que le Ministre de l’Intérieur, Botché Candé. Une démonstration brutale de force qui confirme l’effondrement fulgurant du pouvoir en place et ouvre une nouvelle zone d’incertitude dans un pays déjà habitué aux soubresauts militaires.
Âgé de 53 ans, Umaro Sissoco Embalo au pouvoir depuis 2020, a dissous le parlement en décembre 2023 à l’issue plusieurs tentatives de coup d’État. Depuis, il dirige son pays par ordonnances. Les manifestations et rassemblements sont interdits depuis un an. L’opposition a dénoncé la prolongation de son mandat par la Cour suprême.