Le 4 décembre 2025, Washington deviendra le théâtre d’un moment diplomatique inédit : le président américain Donald Trump entend intervenir personnellement entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame afin de finaliser un accord de paix censé mettre un terme au conflit qui ravage l’Est de la RDC depuis plus de vingt-cinq ans.
Contrairement aux approches indirectes privilégiées par les précédentes administrations américaines, souvent relayées par la France, la Belgique ou encore le Qatar, la Maison-Blanche opte cette fois pour une implication frontale. Ce repositionnement témoigne de la détermination des États-Unis à sécuriser leurs propres enjeux stratégiques et économiques dans la région. Mais Kinshasa pourrait également tirer profit de cette nouvelle configuration, dans un rapport de force où chaque acteur cherche à maximiser ses intérêts.
Donald Trump, convaincu que l’échec n’est pas une option, veut jouer l’arbitre décisif d’un conflit où Kigali est régulièrement accusé d’apporter un appui militaire aux groupes armés, notamment l’AFC/M23. Le dirigeant américain, qui mise sur un prestige international renforcé, voit dans ce dossier une opportunité d’inscrire son nom dans l’histoire diplomatique, lui qui espère un jour décrocher le Prix Nobel de la paix.
Selon plusieurs sources, Trump pourrait demander sans ambiguïté au président kagaméen le retrait de toutes les forces rwandaises du territoire congolais — une injonction qui rappelle l’appel lancé par le pape François lors de sa visite à Kinshasa : « Ôtez vos mains du Congo et de l’Afrique ».
Si cet accord venait à se concrétiser, il ouvrirait la voie à un dialogue intercongolais indispensable pour solder les blessures du passé. À l’inverse, si les engagements ne sont pas respectés, certains acteurs régionaux ou leurs alliés pourraient se voir marginalisés sur la scène politique.
En RDC, l’histoire l’a souvent montré : ce qui se passe ailleurs ne se déroule pas forcément de la même manière au Congo, mais ce qui arrive au Congo dépasse fréquemment l’imaginable.
DIKA