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A qui profite la crise à l’UDPS ?

A qui profite la crise à l’UDPS ?

A qui profite la crise à l’UDPS, c’est la question qui taraude les esprits de beaucoup de militants depuis un temps, suite à la rupture que semble installer le Président de la République, issu de ce parti, d’avec la base. Parti des masses, ce parti est en proie aux divisions qui se sont installées avec une dissidence qui ne dit pas son nom conduite par Monsieur Deo Bizubu, contre le Président et Secrétaire Général, Augustin Kabuya. 

Et pourtant, il suffit d’un coup de fil du Président de la République ou de sa mère, qui est également membre fondateur pour voir les deux camps se mettre ensemble et résoudre leurs problèmes sous l’arbre à palabres. On ne se rend pas compte qu’il y a eu même des morts à la suite de cette crise.

Pendant ce temps, aucun camp ne sait recommander les militants aux différents postes. Ce qui a provoqué la frustration de plusieurs combattants qui ne cachent plus leur mécontentements en voyant seulement les membres de la famille biologique, ceux de son Eglise la Philadelphie, ses amis de l’Europe, certains caciques de l’ancien régime bénéficier des postes juteux, tout en faisant appel aux membres de leurs familles de l’Eglise ou de la diaspora pour être dans leurs cabinets politiques. 

Il est possible de croire que cette crise profite au Président de la République, à sa famille biologique, à ses amis de l’Europe et aux membres de son église. 

Plus grave, c’est lorsque certains pensent que ce pouvoir est des ‘’Balubas’’ au moment où il n’ya aucun Muluba venu du Kasai qui a été nommé à un poste juteux en dehors des ‘’Balubas Mputu’’, comme aimait le dire, un ancien journaliste. 

Ce qui fait craindre que la base un jour, exténue, puisse se lever contre son ancien membre devenu Président de la République. 

En clair, on croirait qu’il s’agit du ‘’Kabilisemejosephisme’’, sans Joseph Kabila.

Kabilisme sans Kabila

En effet, l’UDPS croyait avoir conquis le pouvoir après trente-sept années de lutte acharnée, mais la réalité du régime actuel démontre une tout autre vérité. En devenant Président, Félix Tshisekedi a certes mis fin à la domination directe de Joseph Kabila, mais il a hérité d’un système profondément enraciné, qui s’est reconfiguré en douceur, un  « Kabilisme sans Kabila». Les anciens barons du PPRD et du FCC, habiles dans l’art de la survie politique, ont vite trouvé refuge dans l’Union sacrée et se sont imposés comme le véritable noyau du nouveau régime. Des figures naguère fidèles au camp adverse, à l’image de Lihau, se retrouvent propulsées ministres au détriment des cadres historiques de l’UDPS.

Ainsi, le parti d’Étienne Tshisekedi se retrouve piégé par sa propre victoire. Ses militants de la première heure, ceux qui ont payé de leur sang et de leur liberté le prix de l’opposition, sont relégués au second plan, oubliés au moment du partage réel du pouvoir. Le système que l’UDPS combattait s’est mué et poursuit sa route, confortablement installé dans l’appareil d’État, tandis que le parti présidentiel voit son rôle réduit à une façade de légitimité. 

Le paradoxe est cruel, l’UDPS est au sommet de l’État, mais ses propres enfants en sont les grands absents.

Nicole Kakese/CE

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