CIRGL : Anzuluni et Muyaya détaillent les enjeux du 9ᵉ sommet et confirment le rôle moteur de la RDC

Au cours d’un briefing de presse organisé lundi soir dans la capitale congolaise, les ministres Floribert Anzuluni de l’Intégration régionale et Patrick Muyaya de Communication et Médias ont présenté à la presse les axes majeurs du 9ᵉ sommet de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL). Un moment diplomatique déterminant, marqué par l’accession officielle de la RDC à la présidence de l’organisation.

D’entrée de jeu, Floribert Anzuluni a mis en avant la portée politique de cette nouvelle étape.
« La République démocratique du Congo prend la présidence de la CIRGL pour ramener la paix », a rappelé le ministre, soulignant que ce mandat place désormais Kinshasa au centre de l’effort régional destiné à stabiliser durablement l’espace des Grands Lacs.

Il a également insisté sur la dimension inédite de ce sommet tenu à Kinshasa. Pour la première fois, les pays membres ont approuvé une résolution identifiant explicitement l’agresseur de la RDC. Une prise de position qualifiée de « rare » sur le plan diplomatique dans cette région, et accueillie par le gouvernement congolais comme une étape essentielle dans la recherche de vérité et de responsabilité.

Aux côtés du ministre de la Communication, Patrick Muyaya, Floribert Anzuluni a affirmé que la RDC entend faire de sa présidence un instrument politique central, non seulement pour solidifier un consensus entre États membres, mais aussi pour accentuer la pression diplomatique sur les acteurs qui enfreignent les dispositions du Pacte de 2006.

Face aux interrogations régulièrement exprimées sur l’efficacité réelle de la CIRGL, Anzuluni a répondu sans détour :« Dix-neuf ans après la signature du Pacte, la question se pose certainement, la CIRGL vaut-elle encore son pesant d’or ? »
Selon lui, les critiques ne proviennent pas du fonctionnement de la structure elle-même, mais de la persistance des violations du Pacte par un État bien identifié.

Ce rappel vise à replacer le débat sur les responsabilités réelles, et non sur l’utilité de l’organisation régionale.

Il a martelé que la présidence confiée à la RDC constitue avant tout une marque de confiance des autres pays membres. Si elle ne peut en aucun cas résoudre instantanément l’insécurité dans l’Est du pays, elle crée néanmoins l’espace politique pour un engagement collectif renouvelé, arrimé aux principes du Pacte et tourné vers une paix durable.

S’agissant de la Déclaration finale du sommet, Anzuluni a souligné que les Chefs d’État ont exigé le retrait immédiat des forces du pays agresseur du territoire congolais. Une résolution forte, qui renforce l’unité diplomatique autour de la souveraineté de la RDC et met un terme aux discours contradictoires sur la nature du conflit dans les Grands Lacs.

Au-delà de la seule dimension sécuritaire, les deux ministres ont souligné que la présidence congolaise entend promouvoir une dynamique régionale intégrée, articulant paix, coopération sous-régionale, gouvernance économique et développement des infrastructures.

Le 9ᵉ sommet de la CIRGL, tenu à Kinshasa, apparaît ainsi comme un tournant . Celui d’un consensus régional inédit, adossé à une lecture assumée des faits et à une redéfinition du rôle de l’organisation en tant que garant de la stabilité et du développement dans l’ensemble de la région des Grands Lacs.

La Rédaction