Consultations : le renouvellement de la classe politique davantage sollicité dans le futur gouvernement
Le renouvellement de la classe politique dans le futur gouvernement d’Union nationale pour susciter un vent nouveau en République démocratique du Congo, a été sollicité mardi, lors de la dernière journée des Consultations politiques à Kinshasa, par la délégation des députés dits « de la troisième législature ».
« Nous avons proposé une table ronde au niveau de l’Union sacrée de la nation (USN); une table ronde élargie à la classe politique congolaise, et nous avons martelé sur le renouvellement de la classe politique dans le prochain gouvernement. C’est pour un véritable pacte social », a déclaré Justin Nanou Mbemba, rapporteur de la délégation des députés dits « de la troisième législature ».
« L’essentiel pour nous, est de remonter la solidarité nationale et la chaleur patriotique dans le chef de chacun », a-t-il ajouté.
De son côté, le chef de la délégation de l’Eglise lumière du Congo a exhorté les décideurs de procéder à la formation d’un Gouvernement d’hommes dynamiques et entrepreneurs, à la hauteur des défis sécuritaires au pays.
pays.
« Nous attendons un gouvernement des titans qui devra travailler en toute responsabilité », a souligné Samuel Masambukidi, chef de la délégation de l’Eglise lumière du Congo, avant d’appeler les Congolais à l’unité pour contrer en priorité l’agression rwandaise.
« Nous sommes appelés à privilégier l’unité nationale dont le pays a besoin pour contrer l’ennemi. Il est vrai que les difficultés sociales sont là, nous vous appelons à l’apaisement car c’est passager. C’est mieux de s’unir présentement, pour confondre l’ennemi », a-t-il dit.
Écarter le critère de poids politique
En outre, le jeune acteur politique Junior Kudura, reçu en tant que personnalité politique, a recommandé que le poids politique soit e écarte des critères essentiels de la formation du prochain gouvernement, afin de réussir le largo de l’inclusivité dans l’équipe gouvernementale.
« Le Président de la République tient à une cohésion forte et pour éviter d’être dans les méandres de fois passées. Nous avons demandé de ne pas tenir compte du critère du poids politique, mais plutôt des indicateurs de nationalisme et de patriotisme pour privilégier les critères de patriotisme et de moralité. De plus, nous avons souligné la nécessité de mettre en place des mécanismes de réformes internes qui suivent la démarche de réduction du train de vie des institutions », a-t-il renchéri.
A cette occasion, il a souligné qu’« il est plus qu’urgent que les Congolais prennent position clairement en disant non à la balkanisation et que nous soutenons l’initiative de cohésion nationale ».
Déroulées durant deux semaines à Kinshasa, les Consultations politiques, conduites par le Conseiller spécial du Chef de l’Etat en matière de sécurité, Eberande Kolongele, ont été convoquées par le Président de la République, en vue de la formation d’un Gouvernement d’Union nationale.
Toutes les quatre catégories d’acteurs sociopolitiques ont répondu favorable à l’appel du Chef de l’Etat, à savoir: la majorité parlementaire, l’opposition, la Société civile dans sa diversité ainsi que des personnalités spécifiques.
Kabila, RIP Politique
Le retour de Joseph Kabila en République Démocratique du Congo (RDC) ne fait pas que raviver les tensions politiques. Il pourrait bien devenir un poison pour la stabilité du pays. Longtemps perçu comme une figure centrale de la politique congolaise, son retour au pays semble plus une menace qu’une solution pour un pays encore marqué par des conflits internes et des divisions politiques. En réalité, Joseph Kabila, à l’ombre du pouvoir, pourrait offrir bien plus au Congo que s’il revenait pour reprendre une place active sur la scène politique.
L’homme derrière le M23 : Une ombre qui plane
Depuis la fin de son mandat présidentiel, Joseph Kabila a été régulièrement accusé d’être le soutien silencieux derrière le groupe rebelle M23. Ce mouvement, qui sévit particulièrement dans la région du Kivu, a été un facteur clé de déstabilisation dans l’Est du pays. Si les preuves directes restent difficiles à établir, les suspicions demeurent fortes. Son absence de la scène politique aurait, en théorie, dû permettre de désamorcer cette crise en évitant que sa présence ne soit un catalyseur pour des milices armées en quête d’une opportunité pour raviver les conflits. Mais son retour au pays pourrait raviver ces vieilles accusations et renforcer l’image de l’ex-président comme une pièce maîtresse dans le puzzle des tensions régionales.
En restant hors de la scène politique active, Kabila aurait plus de chances de démontrer son éloignement de telles pratiques. Il pourrait ainsi, en coulisses, jouer un rôle de médiateur, ou du moins se désengager de tout soutien aux factions armées. Rentrer sur le terrain politique, en revanche, renforcerait la perception qu’il est l’homme derrière les conflits persistants à l’Est du pays.
Les tensions politiques et sécuritaires exacerbées
Le retour de Joseph Kabila n’est pas sans risques pour la RDC. Son ascension politique a toujours été marquée par des ambiguïtés et des dissensions. En tant qu’ex-président, son nom demeure une épine dans le pied des opposants, qui considèrent souvent son gouvernement comme responsable de la corruption systémique, de la mauvaise gestion et de l’autoritarisme. Rappeler Kabila au pays ne pourrait que raviver ces ressentiments et rallumer les tensions déjà vives au sein du paysage politique.
L’ombre de son pouvoir est encore présente, et tout retour sur la scène politique pourrait créer des divisions internes, notamment au sein de la coalition au pouvoir. Les partisans de l’opposition pourraient voir cela comme un signe de manipulation politique, renforçant la méfiance à l’égard du processus démocratique. Cela entraînerait une polarisation encore plus forte et un déclin de la confiance dans les institutions. Le peuple congolais, las des conflits interminables et de l’instabilité, aurait du mal à accepter un retour d’un homme souvent perçu comme l’incarnation d’un pouvoir déconnecté des réalités populaires.
Un rôle plus bénéfique hors du pays
Joseph Kabila, en dehors de la scène politique active, pourrait potentiellement jouer un rôle plus constructif pour la RDC. En restant à l’écart des luttes de pouvoir internes, il pourrait se concentrer sur des initiatives de paix, de développement économique et de coopération internationale. Son influence diplomatique pourrait être utilisée pour aider la RDC à renforcer ses relations avec d’autres pays de la région des Grands Lacs, tout en évitant la polarisation qu’un retour immédiat pourrait engendrer. En outre, son retrait permettrait à de nouvelles figures politiques de s’épanouir et de prendre la tête d’un pays qui en a désespérément besoin.
En restant à l’extérieur du pays, Joseph Kabila pourrait aussi éviter de revendiquer une légitimité qui ne ferait que diviser la nation. Il est temps pour la RDC de tourner la page d’un cycle politique long et chaotique et d’ouvrir la voie à de nouveaux leaders qui, peut-être, offriront une vision moins polarisante pour l’avenir.
Un avertissement : Kabila, RIP Politique
Kabila, une fois perçu comme un homme incontournable de la politique congolaise, pourrait bien n’avoir plus sa place au centre du débat politique. Son retour risquerait de retarder la nécessaire réforme du système politique congolais, de raviver des conflits intestins et de renforcer la perception de son rôle dans les crises sécuritaires actuelles. En choisissant de ne pas revenir, Joseph Kabila pourrait prouver qu’il est prêt à laisser la place à une génération politique nouvelle, prête à mener la RDC vers la paix et la prospérité.
Dans cette perspective, le « retour » de Kabila serait moins un salut qu’un arrêt sur image d’un passé qui, plus que jamais, semble vouloir demeurer enterré. Pour le bien de la RDC, il serait peut-être préférable qu’il soit un acteur influent, mais à distance. Son absence sur le terrain pourrait bien être la meilleure chose qui puisse arriver au pays dans ce contexte de profonde instabilité.
Vic NDANGA
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