Élections en RDC: Les raisons du succès de Félix Tshisekedi à la présidentielle du 20 décembre
C’est depuis le vendredi 22 décembre dernier que la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) a débuté la publication des tendances des résultats de la présidentielle.
Pour plus de 80 circonscriptions électorales déjà publiées ( pas forcément les 100% de compilation), Félix Tshisekedi candidat à sa propre succession a raflé plus de 80% de suffrages exprimés pour toute l’étendue de la République.
Outre l’espace grand Katanga et une fine partie de la grande province de Bandundu, le candidat n°20 obtient de grandes distinctions, les résultats qui laissent sans voix.
Pour les opposants, il s’agit simplement d’une parodie d’élections organisées pour légitimer le deuxième mandat de Tshisekedi et pas le contraire. Ils vont loin pour demander à la centrale électorale l’arrêt de la publication et l’annulation des élections pour une organisation prochaine dans les meilleures conditions.
Sur cette lancée, quatre de 25 protagonistes de Félix Tshisekedi dans cette course dont Martin Fayulu avaient projeté une marche de contestation ce mercredi 27 décembre. Une activité qui s’est soldée en eau de boudin, car n’ayant pas obtenu le quitus des autorités de la ville province de Kinshasa.
Les prouesses de Tshisekedi dans ces élections sont loin d’être un fait du hasard ou de la triche comme le prétendent ses adversaires. C’est plutôt l’incidence d’une stratégie électorale bien ficelée.
Alors que les opposants se querellaient entre eux dans la quête du candidat commun, Tshisekedi avait pris une avance incalculable, ce qui lui vaut aujourd’hui ce mérite.
En effet, en Afrique, les votes répondent d’abord au critère sociologique, et la RDC ne déroge pas à cette règle empirique.
Premièrement, Félix Tshisekedi comprenant qu’il ne pouvait de lui même rempiler, il s’est entouré de grands leaders politiques de toutes les régions et provinces du pays. Dans la partie Est, il a pris soin d’aligner dans sa cohorte les ténors tels que Vital Kamerhe, Bahati Lukwebo, Mbusa Nyamwisi, Bitakwira, Muhindo Nzangi et bien d’autres leaders locaux.
Au Nord du pays, il s’est offert les services de Jean-Pierre Bemba, la famille Mobutu, Carole Agito, Eve Bazaiba, Guy Loando, Jean-Pierre Liahu, Molendo Sakombi ainsi que plusieurs autres cadors.
Il a fait de même pour la partie Ouest avec Mboso Nkodia Pwanga ainsi que les princes des églises autochtones de Kongo central sans oublier les autres leaders qui ont battu campagne dans le Congo profond. Il faut y ajouter l’apport de l’Eglise kimbanguiste dont il a rendu fériée le jour de sa création.
Dans la partie Sud Est qui comprend les provinces de l’espace grand Katanga, Tshisekedi a joué à l’affaiblissement de Katumbi car étant son fief de prédilection autant que le grand Kasaï est pour lui.
Dany Banza, Guylain Nyembo, Sama Lukonde, Jean-Claude Muyambo, Jacques Kyabula ainsi que d’autres dignitaires katangais ont contribué à cette stratégie qui a abouti et a donné Tshisekedi pour vainqueur dans certaines circonscriptions électorales réputées acquises au candidat n°3.
A cette mélodie s’ajoute la contribution de tous les 26 Gouverneurs des provinces de la RDC, sans oublier les autorités des entités périphériques. Premier aspect de ses prouesses.
Deuxièmement, Tshisekedi avait en face de lui les opposants qui n’avaient guère l’encrage national. La position du FCC de ne pas participer aux élections n’a fait qu’arranger les affaires de Tshisekedi qui avait en face de lui un Fayulu affaibli et Inconstant, sans soutien et un Katumbi dont la réputation entachée de sa nationalité douteuse. Ici, la proposition de loi Tshiani, quoi qu’elle ne soit pas alignée au Parlement, elle a permis à discréditer Katumbi en le présentant comme un étranger au service des étrangers, plus précisément de Rwanda qui par ses supplétifs, fait la guerre à la RDC depuis près de trois décennies. Les révélations de Litsani Shoukrani de la détention du passeport zambien par Katumbi dont il se serait servi pour aller aux USA et en UK ont davantage joué contre Katumbi qui n’a pas non plus voulu citer le nom du Rwanda et de Kagame comme principaux agresseurs de la RDC.
Face à ces évidences, Tshisekedi ne pouvait que réaliser un tel score qui démontre l’adhésion des Congolais dans sa vision qui consiste à consolider les acquis.
Dire que Tshisekedi a triché, affirmer que les résultats publiés par la CENI ne reflètent pas la vérité des urnes c’est remettre en cause la contribution incommensurable de ses collaborateurs et de surcroît leur encrage dans leurs bases.
MK
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