Kinshasa en danger : La rivière Mayi-Ndombe, talon d’Achille sécuritaire

Comme les trente pièces d’argent qui ont servi à livrer le Prince de la Paix, Jésus-Christ, la capitale de la République Démocratique du Congo pourrait, elle aussi, être livrée aux ennemis… pour mille misérables francs congolais.

Ce qui se joue actuellement au niveau du pont jeté sur la tristement célèbre rivière Mayi-Ndombe, dans la commune de Maluku, relève de l’inimaginable.

UNE ZONE SENSIBLE DEVENUE UNE PASSOIRE

Point névralgique du dispositif sécuritaire de Kinshasa, ce site stratégique est devenu une véritable passoire, ouverte aux dérives et aux risques majeurs.

Ironie tragique : ceux qui devraient constituer un verrou opérationnel infranchissable ont eux-mêmes ouvert la brèche.

RACKET INSTITUTIONNALISÉ : 1 000 FC POUR PASSER

Il est désormais obligatoire pour chaque passager dans un véhicule de transport ou convoyant des marchandises de payer 1 000 FC, à l’aller comme au retour.

À défaut, l’infortuné est roué de coups de fouet, après avoir été intégralement mouillé.

Les auteurs de ces exactions ne sont autres que des militaires en faction, censés assurer la posture de vigilance sur ce point stratégique.

Les rares personnes qui échappent à cette « taxe qui ne dit pas son nom » sont celles qui présentent des raisons sanitaires… ou celles dont le visage est familier à ces percepteurs illégaux, après un sermon humiliant.

Pour s’assurer du « bon compte », les hommes en treillis procèdent à une vérification physique du nombre d’occupants, sans aucune forme de respect ni de procédure.

DE LA GÉNÉROSITÉ AU CAUCHEMAR

« Jadis, cette contribution n’était pas obligatoire. Chacun donnait de son plein gré pour soutenir ces ‘vaillants fils du pays’. Mais avec le temps, ils y ont pris goût. Notre générosité est devenue un cauchemar », déplore un conducteur.

Une phrase lourde de sens, qui illustre le glissement dangereux d’une pratique tolérée vers une dérive institutionnalisée.

UNE FAILLE OPÉRATIONNELLE MAJEURE : PLUS DE FOUILLES

Le plus alarmant est ailleurs : après avoir perçu l’argent, aucune fouille n’est effectuée sur les véhicules.

Cette baisse de garde, dans une zone classée sensibilité élevée, constitue une brèche sécuritaire susceptible d’être exploitée par des infiltrations, des groupes criminels ou des éléments hostiles.

C’est, à n’en point douter, le talon d’Achille du dispositif de sûreté de Kinshasa.

Une faille par laquelle le pire pourrait se produire.

APPEL À LA HIÉRARCHIE : L’HEURE D’AGIR

Cette alerte citoyenne n’a rien d’un caprice. C’est un cri de patriotisme, un appel à la hiérarchie militaire afin qu’elle reprenne le contrôle du périmètre, rétablisse l’ordre, et neutralise cette anomalie opérationnelle.

Il y va de la sécurité de plus de quinze millions d’âmes vivant dans cette mégapole.

Il est encore temps de refermer cette brèche avant que l’ennemi, le vrai, ne s’y engouffre.

Mantisibus