Lors d’un Special Briefing tenu ce mercredi 26 novembre 2025, les ministres Patrick Muyaya Katembwe et Justin Kalumba Mwana-Ngongo ont présenté les conclusions de la Table ronde nationale consacrée à l’emploi et à l’entrepreneuriat des jeunes. Dans un pays où la jeunesse oscille entre créativité et précarité, le gouvernement veut ouvrir une nouvelle étape : celle de l’action mesurable.
Pronadec revisité : une architecture pour remettre l’entrepreneuriat sur les rails
Justin Kalumba a réaffirmé la vocation du Programme national de développement de l’entrepreneuriat au Congo (Pronadec), initié lors de son précédent mandat. Ce programme repose sur trois axes clés destinés à bâtir un environnement entrepreneurial solide :
- Renforcement des capacités : L’apprentissage de l’entrepreneuriat dès le plus jeune âge reste la priorité. La transformation de l’OPEC en ANADEC traduit cette volonté de professionnaliser un secteur encore très informel.
- Accès au financement : Avec la création du Fogec, l’État entend lever les obstacles qui empêchent de nombreux jeunes particulièrement les femmes d’accéder au crédit.
- Marchés publics pour les jeunes : Grâce à la collaboration avec l’ARSP, les PME dirigées par des jeunes peuvent désormais prétendre à des parts plus significatives des contrats publics, un domaine jusque-là très verrouillé.
Une Table ronde ambitieuse : 475 jeunes et une avalanche de propositions
Sous l’impulsion du Président de la République, 475 jeunes ont échangé pendant trois jours au Palais du Peuple. De ces discussions sont sorties 305 recommandations et l’identification de 12 obstacles majeurs freinant l’emploi des jeunes.
Selon Justin Kalumba, trois leviers doivent fonctionner ensemble pour produire des résultats visibles : l’emploi, l’entreprise et la formation professionnelle. Une articulation qui, selon lui, doit devenir la base de toute politique durable.
Former avant de financer : une nouvelle philosophie gouvernementale
Le gouvernement veut désormais ancrer l’entrepreneuriat dans la réalité économique de chaque province. La création de grandes écoles provinciales de formation professionnelle figure parmi les priorités. Celles-ci devront répondre aux besoins locaux du marché et fournir des compétences techniques directement exploitables.
« Une entreprise solide naît de compétences solides », rappelle le ministre, soulignant que la formation doit précéder l’accès au financement.
Entre promesses et attentes : l’heure de vérité
La restitution des travaux marque une volonté claire de transformer les engagements en actions. Cependant, dans un pays habitué à voir les programmes se succéder sans continuité, la jeunesse attend un changement de rythme : mise en œuvre rapide, financement effectif, programmes visibles.
Le défi est désormais simple mais crucial : prouver que cette nouvelle dynamique est plus qu’un discours qu’elle peut réellement devenir un levier de développement pour toute une génération.
La rédaction