Afin de mettre un terme à la spirale d’instabilité institutionnelle qui secoue les provinces de la République démocratique du Congo, le vice-premier ministre de l’Intérieur, de la Sécurité, de la Décentralisation et des Affaires coutumières, Jacquemain Shabani, a annoncé, ce mercredi 5 novembre 2025 à Kinshasa, une série de mesures fortes à l’intention des responsables provinciaux.

Lors de cette communication adressée aux membres des bureaux des assemblées provinciales et aux gouverneurs, le numéro un de l’Intérieur a instruit les assemblées à adopter une résolution suspendant toutes les pétitions et motions de défiance ou de censure durant la période de guerre. Il a également exhorté les exécutifs provinciaux à privilégier une gestion rigoureuse et transparente des ressources publiques, tout en renforçant la concertation permanente avec les assemblées provinciales.
« La haute autorité nous a instruit de vous transmettre sa volonté de stabiliser les institutions provinciales, à un moment où notre pays fait face à une guerre d’agression imposée par le Rwanda et ses supplétifs du M23/AFC », a déclaré Jacquemain Shabani.
« J’en appelle au sens de responsabilité de chacun afin de garantir la cohésion nationale et la stabilité institutionnelle », a-t-il ajouté.
Une réponse à l’instabilité persistante
Ces mesures s’inscrivent dans le cadre des efforts du gouvernement pour mettre fin à la valse des destitutions de gouverneurs et des crises récurrentes entre exécutifs et assemblées provinciales, souvent accusées de freiner l’action publique et de nuire au développement local.

Le vice-premier ministre a justifié cette décision par la nécessité de préserver la cohésion nationale dans un contexte sécuritaire tendu. Il a prévenu que des mesures plus fermes pourraient être prises, conformément aux articles 197 et 198 de la Constitution, si les troubles institutionnels venaient à perdurer.
« Le gouvernement ne saurait tolérer que les provinces sombrent dans un cycle d’ingouvernabilité. Toutes les options, y compris les prérogatives extrêmes prévues par la Constitution, seront envisagées pour garantir la stabilité », a-t-il martelé.
Engagements non respectés
Jacquemain Shabani a également regretté que les engagements pris lors de l’atelier de septembre 2025 sur la stabilisation des institutions provinciales n’aient pas été respectés. Cet atelier avait abouti à la signature d’un acte d’engagement entre gouverneurs, vice-gouverneurs et présidents des assemblées, en vue d’un fonctionnement harmonieux des institutions locales.
Malgré ces engagements, les crises se sont multipliées : pétitions et motions à répétition, souvent déposées sans respect des procédures internes, compromettant la stabilité politique des provinces.
Un rappel de la vision du chef de l’État
Le vice-premier ministre a enfin rappelé que le président Félix-Antoine Tshisekedi avait, à plusieurs reprises lors des conférences des gouverneurs, appelé à la stabilité des institutions locales pour favoriser l’exécution des politiques publiques et accélérer le développement socio-économique du pays.
Les instructions annoncées par Jacquemain Shabani découlent directement de la volonté du chef de l’État et de la Première ministre de restaurer la discipline institutionnelle et d’assurer la continuité de l’action publique, dans un contexte national marqué par des défis sécuritaires et économiques majeurs.
Joador