Les rebelles de l’AFC—M23 soutenus par le Rwanda ont pris le contrôle de la Ville d’Uvira mercredi 10 décembre 2025. Située près de la frontière avec le Burundi, il s’agit d’une base importante pour l’armée congolaise. Cet événement intervient moins d’une semaine après que la RDC et le Rwanda aient entériné, en présence de Donald Trump à Washington, un Accord de paix destiné à mettre fin aux combats dans l’Est du Congo.
Présenté par le Président américain, Donald Trump comme la preuve de son rôle de « Président de la paix », plusieurs accords signés sous son impulsion connaissent un revers majeur impulsé par plusieurs firmes multinationales engagées dans l’exploitation aigrie des ressources naturelles stratégiques au moyen des prises en charge des mouvements terroristes.
Reprise des combats dans l’Est de la RDC malgré un Accord jugé « historique »
Dans la région du Sud-Kivu en République démocratique du Congo, de nouveaux affrontements impliquant l’AFC—M23 soutenu par le Rwanda, ont déclenché une vague d’inquiétude internationale. Le Groupe de contact pour la région des Grands Lacs a exprimé sa « profonde préoccupation » et demandé l’arrêt immédiat des offensives, ainsi que le retrait des forces rwandaises et de l’AFC—M23 des zones qu’ils occupent — comme prévu dans l’Accord de paix signé le 04 décembre à Washington.
La Maison Blanche avait salué ce texte comme un tournant majeur après des mois de négociations impliquant l’Union africaine, les États-Unis et le Qatar. Mais les violences, qui provoquent de nouveaux déplacements de populations, montrent à quel point la situation demeure fragile. Washington dit poursuivre ses efforts diplomatiques pour garantir le respect effectif du cessez-le-feu.
Le département d’État américain appelle les deux parties à respecter l’Accord et à protéger les civils. Un responsable de l’Administration américaine affirme que Trump attend des deux gouvernements — le Rwanda et la RDC — qu’ils appliquent « sans délai » les engagements pris.
Des succès diplomatiques remis en cause
Trump met régulièrement en avant une liste de sept ou huit accords censés illustrer son efficacité diplomatique, dont ceux entre la Thaïlande et le Cambodge. Mais plusieurs d’entre eux restent fragiles par l’absence d’une volonté mutuelle entre belligérants. Le plan international visant à mettre fin à la guerre Israël-Hamas les tentatives d’apaisement entre la Russie et l’Ukraine, et d’autres médiations qu’il revendique — entre l’Inde et le Pakistan, l’Égypte et l’Éthiopie, ou encore l’Arménie et l’Azerbaïdjan — demeurent instables, malgré que les contextes et les enjeux divergent du point de vue régionalisme.
Kinshasa face au dilemme de paix et de sécurité
Le Gouvernement Congolais par l’entremise de la Ministre d’État, Ministre des Affaires Étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, a appelé mercredi, Washington à renforcer les sanctions contre le Rwanda afin de rétablir la crédibilité du processus de paix conduit par l’administration Trump, peu après les bombardements et les attaques survenus dans la cité de Luvungu prête de la ville d’Uvira, devant lesquelles l’armée congolaise (FARDC) avait fait repli stratégique pour privilégier les vies de plusieurs citoyens.
«La situation qui se passe dans la partie Est de notre pays est inacceptable (…) nous avons plus de 200 000 déplacés et plusieurs compatriotes ont perdu la vie, beaucoup d’autres sont blessés suite aux actions du Rwanda. », a souligné Patrick Muyaya, porte-parole du Gouvernement sur le plateau «Congolais Telema [debout congolais]» de la Chaîne nationale (RTNC).
Et d’ajouter Patrick Muyaya : « Le Président de la République, le Gouvernement central ainsi que le Gouvernement provincial du Sud-Kivu restent pleinement mobilisés pour prendre des actions pour mettre fin à cette situation. Les congolais doivent être pleinement mobilisés autour du Président de la République et former le front populaire pour mettre fin à cette agression rwandaise, » a-t-il conclu.
Édouard Tshiama Musasa