La redevabilité étant un pilier essentiel de la bonne gouvernance et de l’efficacité des interventions, le Programme Multisectoriel de Nutrition et de Santé — PMNS — en sigle, a organisé lundi 03 novembre à Kinshasa, un atelier de redevabilité afin d’évaluer les progrès réalisés, identifier les défis, proposer des solutions et assurer une meilleure redevabilité envers les parties prenantes.
Initié par le Gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC), le Programme Multisectoriel de Nutrition et de Santé — PMNS — vise à améliorer les indicateurs de santé et de nutrition parmi les populations les plus vulnérables, notamment les enfants de moins de cinq ans, les femmes enceintes, les femmes allaitantes, sans oublier les ménages en situation d’insécurité alimentaire.
Réuni à l’hôtel Royal de la Gombe, Dr Epumba Jean-Berlin, Secrétaire général a.i. à la Santé Publique, Hygiène et Prévoyance Sociale, a déclaré ouverts les travaux de ces assises :
« J’ai l’honneur et le privilège de procéder ce jour à l’ouverture solennelle de l’atelier national de redevabilité du Programme Multisectoriel de Nutrition et de Santé — PMNS. Cette rencontre est un moment stratégique pour dresser avec objectivité et rigueur, ainsi que la transparence, le bilan de la mise en œuvre des interventions de notre projet, mais également l’occasion de renouveler collectivement notre engagement au service de la population que nous sommes appelés à servir, » a-t-il souligné.
Pour le Coordonnateur de l’Unité de Gestion du Programme de Développement du Système de Santé — UG-PDSS — en abrégé, Docteur Dominique Baabo, cet atelier constitue un cadre légal pour évaluer le projet :
« C’est une bonne chose que cet atelier soit organisé, parce que, ça permet à ce que les différents acteurs de mise en œuvre du Programme Multisectoriel de Nutrition et de Santé se retrouvent. Je crois que les analyses qui seront faites, vont nous permettre d’identifier les problèmes pour nous aider à aller vers les résultats de ce programme, » a-t-il fait savoir.
Cheffe du projet PMNS, Dr Khady Touré se dit très déterminé à atteindre les objectifs outre les défis.
« Quand nous parlons de redevabilité, celà veut dire que, nous devons voir avec les parties prenantes de la mise en œuvre, les défis que nous avons. Et, regarder par rapport à ces défis, comment des engagements forts doivent être pris pour améliorer les résultats du projet. Au démarrage, nous étions dans quatre provinces : le Kwilu — le Kasaï — le Kasaï Central et le Sud-Kivu. Au cours de la mise en œuvre, nous en avons ajouté sept autres . Ce qui fait le total de onze provinces pour les interventions de Santé et dernièrement, nous avons ajouté la province de Tanganyika pour l’agriculture, » a-t-elle circonscrit avant de poursuivre : « Quand vous êtes à la gestion des projets, vous ne pouvez pas dire que les choses sont statiques. Il faut regarder, mettre en œuvre, améliorer et réorienter. Donc, c’est cet exercice de réorientation de manière continue, que nous sommes en train de faire. Et, il est important que nous puissions le faire pour identifier les défis que nous avons, réorienter nos actions vers les résultats attendus, » a souligné Docteur Khady Touré, Cheffe du projet PMNS.
Confrontée par de multiples défis à relever, Docteur Khady Touré se révèle très intransigeante :
« Il y a un espoir et beaucoup d’améliorations. Outre le facteur géographique du pays, en RDC, les défis ne sont pas seulement d’ordre sanitaire, mais il y a les défis liés à l’eau, à la sécurité alimentaire, à des épidémies. Ce qui fait que tous ces défis concourent à une atteinte de l’état nutritionnel des enfants, qui sont des cibles très vulnérables. Les actions sont menées, mais effectivement les défis vont persister. Tant qu’on aura pas résolu des épidémies qui surviennent, tant qu’on aura pas résolu l’accès à l’eau potable, tant qu’on aura pas résolu l’accès à une bonne sécurité alimentaire, on va avoir tous les défis. Mais, nous sommes là avec des actions, des intrants, avec des conseils que nous donnons aux mères, et nous pensons qu’en maintenant ces actions, nous allons aboutir à une amélioration de la je situation, » a-t-elle conclu.
Par ailleurs, le représentant du Groupe de la Banque Mondiale, Docteur Michel Muvidi, estime qu’au-delà des défis sécuritaires, la Banque mondiale croit dans l’aboutissement conséquent de ce programme.
« Si vous voulez évaluer l’efficacité d’une aide publique au développement du programme d’un projet, il faudra un moment donné s’asseoir pour regarder le rôle et les responsabilités des acteurs dans la mise en œuvre de projet. Le PMNS, est un programme du Gouvernement financé par la Banque Mondiale à hauteur de plus de 550 millions de dollars américains. Eh bien, il est arrivé à un moment crucial, où on a décidé à ce que les partenaires et les acteurs de mise en œuvre regardent ce qui est en train de se faire en termes de résultats. Nous, nous réitérons notre engagement à travailler ensemble pour l’aboutissement de ce programme, » a-t-il fait savoir.
En effet, l’objectif de ce programme consiste à accroître l’utilisation des interventions spécifiques et sensibles en nutrition, ciblant les enfants âgés de 0 à 23 mois, les femmes enceintes et les femmes allaitantes dans les zones à forte vulnérabilité, tout en répondant aux urgences éligibles.
Les participants, répartis en sous-groupes, identifieront à l’issue de ces assises de redevabilité qui prendront deux jours des travaux, les forces — faiblesses — difficultés et défis prioritaires sur la base des restitutions et de leur validation en plénière, avant l’élaboration d’une feuille de route.
Outre le Secrétaire général a.i à la Santé Publique, Hygiène et Prévoyance Sociale, cet atelier de redevabilité à connu la participation du Secrétaire général à la Pêche et Élevage — du représentant du FAO — ainsi que des plusieurs autres partenaires qui ont répondu présent à ces assises.
Édouard Tshiama Musasa [Reportage]