RDC : Une avancée historique dans la reconnaissance du génocide congolais

Le plaidoyer diplomatique de la République Démocratique du Congo pour la reconnaissance internationale du génocide commis sur son sol commence à produire des résultats concrets. Deux résolutions majeures viennent d’être adoptées, l’une par la société civile africaine, l’autre par la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP), confirmant officiellement la reconnaissance de ces atrocités.

L’annonce a été faite à Kinshasa par Samuel Mbemba, ministre des Droits humains, lors d’un point de presse tenu ce lundi.

« Deux résolutions importantes ont été adoptées reconnaissant le génocide commis en RDC. C’est une victoire pour notre pays et pour toutes les victimes », a déclaré le ministre, visiblement ému.

Un combat porté par les plus hautes autorités

Selon le ministre, cette percée diplomatique est le fruit d’un travail collectif mené sous l’impulsion directe du Président de la République et de la Première ministre.

« Ce combat, initié au sommet de l’État, a mobilisé plusieurs institutions, notamment le ministère des Droits humains, le cabinet du Chef de l’État, celui de la Première ministre, la Commission interministérielle d’aide aux victimes et d’appui aux réformes (CIA-VAR), ainsi que le FONAREV », a précisé Samuel Mbemba.

Une joie teintée de douleur

Si la nouvelle a suscité une profonde satisfaction au sein du gouvernement, elle reste empreinte de gravité.

« C’est une joie teintée de tristesse, car derrière chaque reconnaissance se cachent des millions de vies brisées. Ce combat pour la vérité et la justice doit continuer », a insisté le ministre.

Il a par ailleurs exhorté tous les Congolais à s’approprier cette cause, rappelant que « depuis trente ans, des exactions de masse ont été commises dans notre pays — des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité, et des crimes de génocide ».

Une étape décisive vers la justice internationale

L’adoption de ces résolutions lors de la 85ᵉ session de la CADHP marque un tournant dans la quête de justice de la RDC. Elle ouvre la voie à une reconnaissance internationale plus large et renforce la position du pays dans sa demande de poursuites contre les responsables de ces crimes.

Pour Kinshasa, il s’agit désormais d’un devoir de mémoire et de réparation, mais aussi d’un appel à la communauté internationale à sortir du silence.

DIKA