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Scène politique : Fatshi, Maître d’échecs ou Mobutu Light !

Scène politique : Fatshi, Maître d’échecs ou Mobutu Light !

Peu l’ont vu venir. Peut-être uniquement celui que l’on aura surnommé « l’Organe ». Oui, il s’agit bien du regretté Kitengye Yesu d’heureuse mémoire. L’on se souviendra toujours de ses tweets énigmatiques. Année après année Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo sait tel un Maître d’échecs sortir des coups de Maître sur l’échiquier politique pour mettre KO les potentiels alliés avec qui il a accédé au pouvoir dont l’avenir rendait ou rend clair-obscur le sien. Une stratégie sortie des théories tirées du ‘’Prince’’ de Machiavel, qui lui ouvre, une voie royale vers un pouvoir fortement autoritaire, aux multiples conséquences. Certains se plaisent déjà à parler de la naissance d’un Mobutu Light. Contrairement à son père biologique intransigeant et radical en amont ; Félix Tshisekedi, l’est en aval. Il approche tel un agneau, pour se débarrasser de son adversaire comme un lion affamé depuis des lustres, lui laissant de graves blessures !

En effet, le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a réussi depuis son élévation à la magistrature suprême à s’éloigner de ceux avec qui il a pris le pouvoir en les neutralisant un après l’autre jusqu’au tout dernier, Vital Kamerhe Lwakanyinginyi Nkingi, qui semblait jusqu’à son élection à la tête du Bureau de l’Assemblée Nationale, le plus rusé, félin et malin… Du Général-major Joseph Kabila Kabange (en exil), passant par le Général d’armées John Numbi, certains Généraux, le Sécurocrate François Beya, Jean-Marc Kabund, Biselele, Vidye Tshimanga et Augustin Kabuya dont le pouvoir a été sensiblement fragilisé en montant contre lui Déo Bizibu et qui sera anéanti au prochain Congrès, l’ancien Président de l’UDPS a su exercer la politique de diviser pour mieux régner.

D’autre part, les potentiels adversaires ont été approchés et maitrisés également dans une stratégie ‘’d’approche-contrôle-neutralisation’’. Il a fallu les approcher pour mieux les contrôler avant de leurs asséner le tout dernier coup qui les a réduits à l’exil ou au silence. Il s’agit de Constant Mutamba,  John Numbi et certains Généraux, passant par Moïse Katumbi, Franck Diongo, Adolphe Muzito, Mohindo Nzangi, Augustin Matata Ponyo, Diomi Ndongala et quelques journalistes extrémistes.

Faux calcul sur Fatshi

Beaucoup de ses anciens adversaires qui ont grandi dans l’opulence et dans les affaires ont minimisé Félix-Antoine Tshisekedi qui lui, a vécu du politique et de la politique qu’il a apprise aux pieds de son père qui avait fait de lui son sac à mains dans ses relégations ou exils à l’intérieur du pays comme à l’étranger. Ce qui l’a placé en pole suspicieux d’un avenir politique reluisant.  Le fils du Sphinx, à chaque tentative de déstabilisation, renaît comme un Phœnix plus fort. Il s’affiche avoir perdu et vaincu quand il reçoit un coup. Ses ennemis jasent, ses amis perdent l’espoir. Mais… !!! il se relève où on l’y attend le moins.

Contrôle de la famille Tshisekedi

Beaucoup d’avertis ou sorciers politiques au pays comme à l’étranger s’étaient déjà aperçus du spectre combien prometteur de l’avenir d’Etienne Tshisekedi dont seul Félix-Antoine Tshisekedi était donné pour ‘’le plus politiqueux’’ pendant que les autres étaient dans les affaires ou aux études ordinaires.

Voilà pourquoi chaque pool a cherché à nouer des alliances par des liens d’amitié ou de mariage avec le pivot politique de la famille d’Etienne Tshisekedi. Certains politiques du régime de Mobutu sont allés plus loin pour nouer des liens de mariage avec cette famille. Le Rwanda, le Sud-Kivu, le Kongo-Central, le Katanga et quelques barons du régime du Maréchal Mobutu ont lancé leurs hirondelles aux trousses du Ranger. Le Ranger a été quand même attrapé par quelques hirondelles de ces réseaux qui avaient déjà vu très loin en se liant d’amitié, voire des relations très profondes ou de mariage qui ont produit des résultats qui ont fini par engendrer les obligations en son chef aujourd’hui.

Horizon 2011 

Et à l’approche de 2011, chaque réseau qui sentait quelque chose venir, a tenté d’approcher le Sphinx à travers le Ranger, qui jouait le rôle le plus primordial au sein de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social, UDPS, à travers ses fonctions de Secrétaire National en charge des Affaires extérieures qui lui ont permis de tisser une toile d’araignée avec certains dirigeants du monde, de l’époque, tout comme ceux qui devraient venir.

L’UDPS, l’épouvantail

Les conflits au sein de l’UDPS ne présageaient pas une gestion de ses ambitions face aux pionniers qui le sentait un obstacle. Ils l’avaient même écarté de la Primature alors que c’est lui qui avait été désigné par son père, à l’issue de la signature de l’Accord de la Saint-Sylvestre 2017. Même au niveau des alliés de l’UDPS, il faisait peur.

Voilà pourquoi, il avait déjà entretenu et créé certains petits partis politiques sur lesquels il comptait s’assoir au cas où ; ou, s’en servir pour fragiliser la puissance du parti de son père. Le cas aujourd’hui (Mosaïque de l’UDPS, copier-coller de la Mosaïque du PPRD de triste mémoire ou sa conversion).

Beaucoup ne le voyaient plus membre du parti jusqu’à la mort du Sphinx le 1er février 2017. Après la mort du Père, c’est le moment. Il a su le prendre. Il a réussi à s’humilier pour se rallier au Secrétaire Général Jean-Marc Kabund jusqu’à son élection à la tête du parti et son investiture comme candidat à la présidentielle de 2018.

Passé à la tête du parti, il a réussi à se faire une place au soleil. Fin politicien, il a su mettre à genoux tout le monde, n’y laissant que l’ombre de la Fondatrice Maman Marthe Kasalu et dans une moindre mesure la Distinguée Première Dame.

Pour réussir son coup, il a profité des querelles intestines au sein de l’UDPS pour entretenir la crise à travers la politique de ‘’diviser pour mieux régner’’. D’abord, entre le camp Kazadi-Tshilumbu-Shabani contre le camp Kabund-Kabuya. L’objectif, exposer les faiblesses du duo Kabund-Kabuya, avant de servir les trois autres et se débarrasser de tous au finish.

Après avoir écarté Kabund, il a entretenu la crise entre Bizibu et Kabuya, pour fragiliser le dernier. Et le glas va bientôt sonner pour Augustin Kabuya. Le Congrès.  

L’objectif, casser l’épouvantail UDPS pour qu’aucun des deux ailes ne recommande les candidats aux différents postes dans les institutions, entreprises ou établissements publics, lui laissant ainsi mains libres pour servir sa famille, ses vieilles et actuelles relations et surtout son église Philadelphie à travers la Distinguée Première Dame.

La seule personne qui lui faisait face et qui avait constitué de l’ombrage, et pour la Distinguée Première Dame, et pour sa famille ou son église ayant été écarté, Jean-Marc Kabund-A-Kabund, le Chef pouvait nager seul, dribblant ainsi tout le monde. Et la stratégie a porté du fruit jusques là pour remercier, amis et famille. Ce qui a provoqué le tollé lors du tout dernier remaniement qui n’avait pour objectif que d’humilier Vital Kamerhe dont l’influence a été réduite au Gouvernement, se servant de ses débauchés :      Mboji et Sakombi qui ne lui faisaient plus allégeance.

L’erreur

L’erreur de ses opposants, est d’avoir cru le renverser se couvrant des ailes de Paul Kagame dont il semble aussi connaitre les étanchéités de la maison. Ses adversaires ont cru, aux capacités mystérieuses du Recteur de l’Université du Kara qui travaillait en silence. Et pourtant, tout ce que le Recteur faisait en secret, était révélé à Tshisekedi aussi en secret. Recteur comme Ranger, maîtres du jeu d’échecs tous deux.

Tout en promettant de revenir sur les illusions de tous ceux qui l’ont pris pour naïf avant qu’ils ne soient neutralisés, analysons comment le Président de la République s’est éloigné, et de ses alliés, et de ses adversaires dans une stratégie d’un semblant d’ignorance :’’Je n’étais au courant de rien’’. 

Alternance pacifique

Amorçant la rédaction de ses Mémoires, en collaboration avec Jean-Luc Barré :’’LE TEMPS PRESIDENTIEL’’, Volume 2, publiés aux Editions Nil, en 2011, Jacques Chirac, Président de la République de la France, nous plonge dans ce qui paraissait un rêve pour les Congolais, la cérémonie de passation pacifique du pouvoir entre deux ancien et nouveau Présidents en vie de la RDC.

Il écrit : ‘’Le lendemain de mon élection, j’assiste en compagnie de François Mitterrand, sur le Champs-Elysées, aux cérémonies du cinquantième anniversaire de la victoire du 8 mai 1945. Nous sommes assis côte à côte dans la tribune présidentielle, bavardant  de manière amicale et détendue. Sans déroger à sa réserve habituelle, le Chef de l’Etat manifeste à mon égard une cordialité qui n’a rien de feint ni d’ostentatoire. En dépit du soutien officiel qu’il a apporté au candidat socialiste, il ne parait pas mécontent, en réalité, que les Français aient fait un choix de celui qu’il préconisait. Tout me laisse même à penser qu’il préférait secrètement avoir pour successeur un homme extérieur à sa famille politique, dont il n’aura à subir ni querelle d’héritage ni « devoir d’inventaire ». Sans doute y voyait-il le gage d’une passation de pouvoir plus apaisée… J’ai été l’adversaire de François Mitterrand avant de devenir son Premier ministre. Aujourd’hui me voici en charge de sa succession. Quels qu’aient été nos désaccords antérieurs, j’ai conscience du lien particulier qui nous unit désormais et qui dépasse nos seuls rapports personnels, si bons soient-ils. Ce lien se fonde avant tout sur la mission primordiale, qui nous a été confiée par le peuple français, d’assumer l’un après l’autre le dessein de la Nation, de préserver sa cohésion, sa place dans l’Histoire et son rayonnement dans le monde’’.

Ces propos de l’ancien Président français traduisent sa pensée qui veut que ‘’toute présidence nouvelle est porteuse d’un espoir et d’une légitime volonté de changement. Mais son devoir est aussi de veiller à la sauvegarde d’une nécessaire continuité, d’assurer la permanence des valeurs, des principes et des traditions qui ont forgé l’identité de notre peuple et restent les meilleurs garants de son unité’’.

Jacques Chirac insiste : ‘’On n’accède pas à la magistrature suprême sans une volonté tenace, constante d’y parvenir, ni l’intime conviction, cheville au corps du destin qui nous y conduit’’.

C’est cette ambiance qui a régné au Palais de la Nation le 24 janvier 2019. Elle s’est poursuivie le lendemain, le jour de la remise et reprise, avant de s’estomper lorsqu’il a fallu désigner le Premier Ministre.

Blocage

Le camp de Joseph Kabila a tenté d’imposer un Premier Ministre sans l’identification de la Majorité parlementaire au sein de l’Assemblée Nationale, estimant que la Charte du FCC constituait déjà la base de la majorité parlementaire.

Félix-Antoine Tshisekedi, en agneau, s’est soumis. Sans armée, sans services de renseignements, sans garde rapprochée à lui, s’est laissé faire. Le FCC, dans ces conditions de triomphalisme, Joseph Kabila ayant le contrôle du Parlement, des services des renseignements civils comme militaires, des Gouvernements provinciaux, du Conseil Supérieur de la Magistrature et de toutes les Institutions d’appui à la démocratie dont le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication va imposer Sylvestre Ilunga Ilunkamba comme Premier Ministre.

Divorce 

C’est là que les soubresauts d’un divorce commencent lorsque le camp de Joseph Kabila s’oppose à la notification des ordonnances du Chef de l’Etat de quelques mandataires des entreprises publiques dont la SNCC et la GECAMINES.

Réconfortés par le contrôle du Parlement, de l’appareil sécuritaire, provincial et judicaire, les ouailles de ‘’Yemei’’ boudent Tshisekedi en dépit de quelques images du partage des repas en famille partagés chez maman Marthe Kasalu ou chez le Raïs à Kingakati.

Pour un Gouvernement dont le Premier Ministre nommé le 20 mai 2020, les membres le 26 août, l’investiture le 07 septembre, il a fallu attendre le 27 mars 2020, la signature et la publication de l’ordonnance présidentielle portant Organisation et Fonctionnement du Gouvernement, Modalités de collaboration entre le Président de la République et le Gouvernement ainsi qu’entre les membres du Gouvernement. Pendant ce temps, le Gouvernement ne sait donc pas travailler.

Poursuites contre le Chef de l’Etat, VK entre en jeu

Le mois de mars s’amène avec la pandémie COVID-19. Le Chef de l’Etat décrète l’état d’urgence sanitaire. Certains députés et sénateurs menacent de saisir le Procureur Général près la Cour constitutionnelle pour solliciter les poursuites contre le Chef de l’Etat. Son ordonnance décrétant l’état d’urgence sanitaire n’a pas été soumise au contrôle de constitutionnalité par la Cour constitutionnelle. Vital Kamerhe, alors Directeur de Cabinet du Chef de l’Etat s’est abstenu de la transmettre. A dessein. Certains proches du Chef de l’Etat l’accusent de comploter avec les bonzes de Joseph Kabila pour réussir le coup d’Etat constitutionnel. Le trio Benoit Lwamba (à qui Vital Kamerhe aurait barré l’accès au Chef de l’Etat), Kitenge Yezu (Haut-Représentant du Chef de l’Etat) et Félix Vunduawe (Président du Conseil d’Etat), démasque le complot et déclenche la machine. Mis au parfum du complot les trois s’activent pour transmettre au lendemain de l’arrestation de Vital Kamerhe l’ordonnance à la Cour constitutionnelle, soit le 09 avril 2020. Les Juges seront pratiquement recherchés dans leurs demeures pour accéder à Gombe qui était confiné. 

C’est là que l’on peut comprendre la précipitation qui a caractérisé Vital Kamerhe et sa bande à engager des dépenses pour des travaux qui n’ont jamais été livrés jusqu’à ce jour, qui ont déclenché le procès 100 jours. Ce procès 100 provoqué par la visite des chantiers de Kinshasa par les élus de la capitale conduits par le 1er Vice-président de l’Assemblée Nationale, Jean-Marc Kabund-A-Kabund, après la clameur publique à la suite de la pluie qui avait enlevé les tôles a été initié par les injonctions du Ministre d’Etat et Ministre PPRD Célestin Tunda ya Kasende, dans le but toujours d’humilier le camp de Félix Tshisekedi. Tunda va tomber et c’est le début des querelles de ménage entre le couple ‘’Fatshi-JKK’’

Réformes dans l’armée

Les réformes initiées par le Chef de l’Etat pour réorganiser l’état-major général de l’armée seront également bloquées suite au refus par Kingakati de les contresigner. Ce qui va davantage exacerber les suspicions et doutes entre les deux camps.

Réformes judiciaires

C’est dans ce climat de méfiance que le camp Kabila a tenté de renforcer les pouvoirs du Ministre de la Justice, pouvant lui accorder au-delà du pouvoir d’injonction, les prérogatives de révoquer un magistrat.

Ce qui a alerté l’UDPS, par le biais de son Président a.i qui va mobiliser toute l’Opposition dans la rue, non seulement pour barrer la route à la loi Sakata-Minaku, mais aussi s’opposer à l’entérinement à la cavalière de Ronsard Malonda à la tête de la CENI au cours d’une plénière tenue à huis-clos, Jean-Marc Kabund retenu dans un diner avec les deux Présidents Kabila et Tshisekedi, entourés de leurs très proches à Nsele.

C’est la goutte qui va déverser le vase jusqu’à la nomination et remplacement des Juges à la Cour constitutionnelle.

Ce bras de fer va s’enliser jusqu’à la rupture totale entre la coalition FCC-CACH mettant ainsi fin au mariage entre Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo et Joseph Kabila. Les bureaux du sénat et de l’Assemblée nationale vont tomber et la majorité parlementaire reconfigurée pour donner place au nouveau Gouvernement dirigé par Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge.

Katumbi ronge Tshisekedi de l’intérieur

Avec la formation du Gouvernement de l’Union Sacrée de la Nation qui a réuni les adversaires d’hier, Moïse Katumbi gagne 5 importants portefeuilles. Au lieu de travailler pour la Nation, il charge ses pions, dans le cadre de préparer sa candidature à la présidentielle de 2023, de ronger le bilan de Tshisekedi à l’interne. Si au Ministère des Transports et Voies de Communication, l’ordre est donné de tuer Congo Airways pour créer une nouvelle société aérienne dont les démarches sont brouillées, au Ministère de l’Enseignement Supérieur et Universitaire, tout est mis en place pour brader l’éducation des jeunes. Le système MLD est lancé sans toutes les précautions d’usage, le Ministre tribalise les comités de gestion en ne nommant que deux tribus, c’est-à-dire les Nande et les Balubas, les frais d’études sont augmentés, …dans le seul but de soulever les étudiants.

Entre temps, le programme phare du développement à la base des 145 Territoires est placé sous le Ministre Katumbi de l’Ensemble, Monsieur Christian Mwando qui est chargé de jouer jusqu’au poteau pour ne pas marquer. Ce qui fait qu’arrivée à la tète de ce Ministère, Madame Judith Suminwa n’y a trouvé que du noir en dépit de quelques ouvrages. L’insoumis Christophe Lutundula va marquer ses distances d’avec Katumbi en développant une politique étrangère axées sur les résultats malgré les consignes reçus de Kashobwe. Aux Sports, le mot d’ordre de Kashobwe est exécuté à tel point que les résolutions des états-majors sur les sports de Mbuela peinent à etre mis en application. Le championnat local est réduit en cendres, ce qui freine le développement du football congolais.

Katumbi qui se croyait dans les affaires, s’est trouvé affaibli qu’à tel point que Mutinga Mutuishayi aux affaires sociales, Lutundula et Mohindo Nzangi vont refuser de répondre à son mot d’ordre de démissionner pour marquer sa désolidarisation avec le bilan de Félix Tshisekedi, comme il l’avait fait avec le G7 contre Kabila. Il a oublié qu’il était en face d’un fin stratège qui l’a laissé jusqu’aux élections alors qu’il croyait s’accrocher au rejet de sa candidature pour se victimiser et jeter la population sur la rue. Les tentatives de soulever la population contre la CENI et Tshisekedi en dépit de l’appui des Eveques Muteba, Nshole et Ambongo échouent.

Ainsi va sonner le glas du premier mandat de Félix Tshisekedi en dépit de toutes les manœuvres dilatoires mises en place par quelques Evêques de la CENCO et deux pasteurs de l’ECC pour arrêter le processus électoral en s’opposant au Bureau de la CENI dirigé par Denis Kadima.

Neutralisation de Kabund

Jean-Marc Kabund est devenu depuis un temps incontournable. C’est le seul qui fait face aux puissants amis et caciques de la famille du Chef de l’Etat. Les officiers militaires et civils gardent une dent contre lui depuis qu’il avait tonné sur le plus galonné de la police, Général Commissaire Général de la Police Nationale Congolaise lors de la déchéance du Bureau Mabunda. Il constitue un grand obstacle aux intérêts de plusieurs. Il est devenu très orgueilleux, suffisant, disent les proches et membres de la famille du Chef de l’Etat. Il faut le maîtriser. Les stratagèmes sont mis en place, spirituellement que politiquement. Outre le diabo de l’UDPS, son caractère impulsif est exploité lorsqu’il s’oppose au sens unique effectué par un Officier ou membre de la famille présidentielle escorté par un agent de la Garde Républicaine qui fut arrêté et humilié par ses rapprochés. Sa maison sera ainsi vandalisée jusqu’à le pousser à la démission avant son arrestation suivie de sa condamnation à 7 ans de SPP. Il sera dégonflé jusqu’à l’affaiblissement de sa base formée sur les cendres de l’UDPS.

L’écartement de Jean-Marc Kabund sera suivi des autres proches du Chef de l’Etat avec qui il a accédé au pouvoir : François Beya, Conseiller Spécial en charge de la Sécurité, Fortunat Biselele et Vidye Tshimanga.

Constant Mutamba

La chute du Ministre d’Etat, Ministre de la Justice est l’illustration la plus parfaite de la méthode ‘’fatshique’’ de la neutralisation de potentiels adversaires. Alors Membre du Front Commun pour le Congo, FCC et Membre du Conseil d’Administration de l’ONATRA, invité par Paulette Kimunutu dans son magazine ‘’Infos 7’’, le jeune turc s’est permis de tenir des propos très virulents, dénigrants et méprisants envers le fils du Sphinx qu’il a traité d’être né avec une cuillère en or dans la bouche, sans aucun effort ni diplômes. Ces propos avaient froissé plus d’une personne, sans émouvoir le candidat du ticket FatshiVit. La vengeance étant un repas qui se mange à froid, Constant Mutamba semble avoir été approché, élevé, puis pendu se servant de ses erreurs de la jeunesse. En tout cas, il a été cueilli et cuit avec beaucoup de facilité alors qu’il ne pouvait pas s’y attendre, lui qui est parmi ceux qui ont contribué à la crédibilité du scrutin présidentiel de 2023 qui avait rencontré sur son chemin l’opposition de l’Union Européenne à travers ses poulains de la CENCO et de l’ECC. Il est le premier à déposer sa candidature à la présidentielle de 2023, après sa fronde menée avec Agée Aje Matembo contre Raymond Tshibanda, alors désigné Chef de la crise au sein du FCC. Sans un poids politique, quoiqu’il ait été parmi les candidats qui ont battu campagne sur une grande partie du territoire, son nom a été cité comme la révélation du Gouvernement Judith Sumuina I. Son nom n’a pas été cité parmi tous les autres membres du Gouvernement lors de la première lecture faite par Madame Tina Salama, Porte-parole du Chef de l’Etat. Elle est rentrée sur le plateau pour lire très mal le nom du Ministre d’Etat, Ministre de la Justice et Garde des Sceaux, un nom qui paraissait être ajouté au stylo au regard de la prononciation Mutamba Tungunga Constant.

Au Gouvernement, il s’est affiché comme dans une posture d’une précampagne électorale en posant des actions en faveur des démunis dont certains ont été victimes de spoliation de leurs concessions. Vite, il s’est livré sur plusieurs fronts dont celui de la Première Ministre, des Députés et des Magistrats qui n’ont pas manqué l’occasion d’ériger le bois pour le pendre  en justice en direct de la télévision dans une procédure très rapide violant beaucoup de dispositions constitutionnelles et légales. Mutamba a été avalé. Alors que ce qui lui est reproché se rapproche d’une erreur administrative que d’une infraction, le citoyen lambda a du mal jusqu’à ce jour à comprendre comment l’argent détourné par Mutamba a été restitué, mais il est condamné, pendant que celui détourné dans les procès 100 jours, EPST (Willy Bakonga et son fils), fonds COVID (ETENI), Forages et lampadaires, PDL 145 territoires, Tshilejelu,…les présumés détourneurs sont non seulement libres, mais les ouvrages n’ont jamais été livrés. C’est pour la toute première fois qu’un Ministre a été condamné dans une procédure comme celle-ci. Il en va de même de Muyej et tant d’autres politiciens…

Formation des aigris

En lieu et place de se forger une Opposition capable de constituer un contre poids contre son pouvoir, le Président Félix Tshisekedi a exploité la faim et la précarité de ses Opposants qu’il sait ne pas avoir le niveau de résilience de son père. Ils sont devenus finalement amers et aigris. Tshisekedi les traite même, faisant allusion à Diongo qui s’est rendu au Rwanda :’’Opposition ya nzala’’ .

L’amertume a rongé ses Opposants au point de leur enlever toute lucidité pour les plonger dans la haine au point de n’avoir que l’injure facile, le mépris et le dénigrement de sa personne, de son épouse, la Première Distinguée Première Dame, ainsi que sa famille, principalement sa mère… comme moyens de leur expression.

Parce qu’il était impossible de voir Franck Diomi, Diomi Ndongala, Mike Mukebayi, Daniel Safu, quelques journalistes aigris…même Jean-Claude Muyambo qui chacun, a eu une relation particulière et privilégiée avec Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo,tourner boucliers et flèches contre Félix Tshisekedi.

Pire, le Chef de l’Etat sait fabriquer les aigris et frustrés même dans ses affidés les plus fidèles. Et pourtant, les Papy Tamba, Makolo Kotambola, voire quelques journalistes proches de Joseph Kabila n’avaient pas besoin d’être nommés mandataires pour défendre leur idole faite dieu. Ils ont été pris en charge par les budgets de communication de certains établissements publics. Ce qui est contraire avec le régime de Tshisekedi dont les recommandés aux postes aux Gouvernement, institutions, établissements se puisent dans ses relations familiales (Kabeya-Kamuanga principalement, Kasaï-Oriental dans son ancienne configuration ancienne, subsidiairement).

Deux journalistes rendus malades et aigris en exil, ne pouvaient pas le devenir. Ce qui est à craindre avec le reste.

Journalistes et communicateurs des campagnes de 2018 et 2023

Une dizaine de journalistes et communicateurs qui avaient accompagné Félix-Antoine Tshisekedi depuis la création du G7, passant par les deux campagnes électorales de 2018 et 2023 se sentent également frustrés. Fatshi et son Gouvernement les croient acquis. Voilà pourquoi, ceux qui sont désormais assis à la Table de la Première Dame, qui sont dans tous les voyages du Président et du Gouvernement, sont les farouches opposants ou ‘’injurieurs du régime ou de Tshisekedi d’hier’’.

Break : Ce qui a conduit une célèbre Journaliste, Elisée Odia, à faire sa tarification, selon qu’on est  crescendo journaliste local ou de la trempe de Patrick Lokala, John Lungila ou Pero Luwara, le dernier étant le plus cher en injures ou attaques. Une bonne blague de Ya Biso (Intitulé du compte Facebook de la Journaliste Elisée Odia), mais révoltante. Denise Mukendi, alias Dusauchaux a été la plus invitée à la table du couple présidentiel, puisant même les secrets intimes, bénéficiant avantages exagérés, alors que l’on savait ce qu’elle était avant l’avènement de l’UDPS au pouvoir. Et la récompense au couple présidentiel est connue aujourd’hui sur Tik-Tok. Le prétendu Dinosaure, ‘’Porte-parole privé et Communicateur de Fatshi Béton, Mukua Ntombolo mowu mayi’’ serait le plus consulté et le mieux payé par les proches du Chef de l’Etat pour se régler les comptes. Il est même mieux entretenu au Canada.  Leçon : il faut injurier pour être approché. Ce qui n’est pas à encourager. 

VTR : ‘’Ces anciens proches de Félix Tshisekedi, ont eu dernièrement l’occasion de l’exprimer à Messieurs Cashmir Kolongele, Patrick Muyaya et Christian Bosembe, respectivement Conseiller Spécial chargé de Communication, Ministre de la Communication et Médias, Porte-parole du Gouvernement et Président du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication. Ces chevaliers de la plume et du micro qui ont mouillé leurs chemises au risque de leurs vies et intérêts, se sentent davantage frustrés. Ce qui ne pourra pas empêcher une nouvelle poche de résistance contre le régime.’’, Pause.

Craintes

La crainte dans cette ‘’marche-attaque-neutralisation’’ de Félix-Antoine Tshilombo de s’écarter avec tous ceux avec qui il est arrivé au pouvoir, peut conduire à l’installation d’un régime autoritaire, Mobutu Light avec toutes les affres et conséquences dans un environnement où tous les Opposants ont été neutralisés.

L’autre crainte est que ceux qui ont accompagné Félix Tshisekedi se sentant davantage réduits en marchepieds pour sa famille et ses amis, aillent gonfler les rangs de ses ennemis.

Il faut aussi craindre que les Wewas, présentés comme une force tranquille qui a accompagné son pouvoir depuis 2011 et qui sont aujourd’hui victimes des attaques de tous ceux qui haïssent sa tribu puissent aussi se sentir les laissés pour compte et ouvrir également leurs flèches contre eux. Surtout qu’avec le contrôle des permis et la tension  qui couve les grandes villes, il faut craindre le pire. Il faut se rappeler le rôle joué par les Wewa dans la chute du Bureau Mabunda.

Apaisement

Nul ne peut satisfaire tout le monde et son père. Certes, le Chef de l’Etat n’a plus rien à donner ni à recevoir au second et dernier mandat. Cependant, il a les larges manœuvres pour secouer ses mains et laisser la paix après lui. Tout le monde, voire le clergé catholique monte les autres Congolais contre son ethnie. Il devrait aménager son espace d’origine pour y attirer les investissements afin d’arrêter l’exode vers les autres agglomérations qui  provoquent les frustrations.  A cause de sa famille ou son père, de milliers de Kasaiens ont connu le cimetière le plus long du monde de Likasi à Ilebo. Il n’est pas bon que 1992 soit vécu encore dans ce pays.

Nous reviendrons prochainement avec les mobiles de la nomination  chacun dans le Gouvernement et autres établissements par Fatshi.

Chronique politique de Monsieur Joël Cadet NDANGA

Analyste politique, Chercheur en Relations Internationales et en Droit

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