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Suspension du DG de l’ANADEC Prof Godefroy KIZABA AMKAPESE : Louis Kabamba Watum s’excuse et s’accuse

Suspension du DG de l’ANADEC Prof Godefroy KIZABA AMKAPESE : Louis Kabamba Watum s’excuse et s’accuse

L’heure est grave ! Alors que la crise sévit dans l’Est de la RDC et que le Chef de l’Etat a engagé membres du Gouvernement et toute la classe politique à mobiliser la population contre l’agresseur, il est certains ministres qui ne voient que leurs intérêts et ceux de leurs familles au détriment de l’intérêt général.

C’est le cas du Ministre de l’Industrie et Développement des PME, Louis KabambaWatum, ancien patron dans les mines qui semble dépassé par les charges de l’Etat lui confiées. C’est le moins que l’on puisse dire au regard de la manière dont il s’enlise en se battant pour installer les membres de sa famille et de son parti politique dans les postes les plus importants des structures et institutions sous la tutelle de son ministère. En outre, son Cabinet et les membres du Conseil d’Administration tiennent à ce qu’ils puissent saigner à blanc les caisses de l’Agence Nationale de Développement de l’Entrepreunariat Congolais, ANADEC. Face à l’orthodoxie de l’actuel Directeur Général, qui s’est soumis au contrôle a priori de l’Inspection Générale des Finances, IGF, le Ministre Louis Watum a cherché à trouver des poux sur sa tête, alors qu’elle est chauve.  

C’est ce qui justifie la suspension irrégulière du Directeur Général de l’Agence Nationale de Développement de l’Entrepreunariat Congolais, ANADEC, le professeur Godefroy KizabaAmkapese. 

Un homme dont le seul péché est d’avoir refusé d’ouvrir les caisses de l’entreprise aux membres du Conseil d’Administration et ceux du Cabinet du Ministre. 

A la suite de la publication d’un article dans les réseaux sociaux, le Ministre Louis Watum, a maladroitement répondu, à travers sa Cellule de Communication dans un communiqué qui peut passer pour un tract parce que signé par un anonyme qui a refusé de s’assumer. Ce qui démontre la lâcheté non seulement du Ministre qui ne veut pas s’assumer, mais aussi et surtout du responsable de cette Cellule de Communication. Ce communiqué appelle à plusieurs observations. 

Nomination des proches du Ministre des PME

La nomination de Madame Gisèle KAYEMBEFontaine à la tête du Conseil d’administration de l’Agence pour la promotion des classes moyennes congolaises, APROCM en sigle, est de notoriété publique. L’heureuse promue est membre du parti politique APEC cher au Ministre des PME. Il serait malhonnête de nier cette réalité car la précitée est également la nièce du Ministre des PME. La stratégie du Ministre consiste à faire place nette pour placer les membres de son parti politique APEC à la tête des institutions publiques sous sa tutelle. Ceci dans le but, d’avoir des revenus pouvant non seulement faire fonctionner son parti politique mais également préparer les échéances électorales futures.

Actes antirépublicains ? Importants dysfonctionnements ?

Il est surprenant de lire dans un document officiel des griefs aussi vagues qu’imprécis. Sans le vouloir, le Ministre de l’Industrie et Développement des PME est tombé ici dans le piège d’une cabale mal ficelée, organisée depuis plusieurs mois par le Conseil d’administration de l’ANADEC contre le Directeur Général, le Professeur Godefroy Kizaba Amkapese. 

Pourtant, à bien gratter, on découvre facilement des actes antirépublicains depuis la suspension irrégulière du Directeur Général. A titre d’exemple, dès l’installation du Directeur Général adjoint pour assurer l’intérim de son titulaire, ce nouveau gestionnaire a immédiatement mis fin à la patrouille financière de l’Inspection Générale des finances. Une décision qui fait réfléchir. Le crime parfait n’existe pas. Pour faire main basse sur les caisses de l’entreprise, le nouveau maître du lieu a ainsi écarté les témoins gênants, entendez les inspecteurs des finances. Le détournement a horreur du bruit.

Quant au Communiqué de presse, il évoque un climat délétère entre deux organes de l’ANADEC, mais à la fin seul le DG est suspendu. Qu’est-ce qui justifie cette décision partiale et injuste ? 

Abstraction du cas de l’administrateur Hans Mutombo en difficulté avec la justice belge ; car,il est accusé de diffamation par un prestataire français installé à Strasbourg qui a bénéficié d’un marché à l’ANADEC à l’issue d’un processus transparent de passation des marchés. Le Ministre a donc choisi son camp. 

Dans leur quête de « se retrouver », les administrateurs induisent en erreur le Ministre des PME. Selon quelques indiscrétions recueillies auprès même de certains membres du cabinet, il appert que ces derniers également reprochent au Directeur Général sa gestion saine et rigoureuse des finances de l’entreprise. Un conseiller du ministre est même allé plus loin jusqu’à dire « le DG doit se tropicaliser,pense-t-il que nous sommes en Occident ? Ici c’est le Congo, il doit penser également au cabinet s’il veut garder son poste ». Et d’ajouter « Le DG n’est pas coopératif. Qu’il aille en France compter l’argent, en RDC on ne compte pas l’argent comme il le fait lui. »  

Le cabinet est pourtant sans ignorer que la patrouille financière de l’IGF a élu domicile dans les locaux de l’ANADEC. Et qu’à ce jour, aucune faute de gestion n’a été reprochée au Professeur Kizaba. Cette manne que le DG apportera au cabinet, comment serait-elle justifiée ? Est-ce une façon de piéger le mandataire ? Face au refus répété et catégorique du Directeur Général de céder à ces manœuvres de détournement, une alliance contre-nature s’est formée entre le cabinet du Ministre de l’Industrie et le Conseil d’administration de l’ANADEC pour obtenir la tête de ce mandataire actif. La gestion impeccable des comptes d’une entreprise publique (certifiée par l’IGF) ne peut aucunement être qualifiée d’actes antirépublicains.  Sauf manipulation. 

Des recommandations de La Première Ministre

Ayant été mise au parfum de la persistance des tensions récurrentes entre la Direction Générale et le Conseil d’administration de l’ANADEC,Madame Judith Suminwa Tuluka, Cheffe du Gouvernement, a instruit le Ministre des PME à organiser des rencontres entre les mandataires passifs et les mandataires actifs en y associant les syndicalistes pour que revienne un climat apaisé dans l’entreprise. Malgré le caractère urgent de cette instruction, Louis KabambaWatum n’a organisé aucune réunion dans ce sens. Il s’est contenté de relayer des conclusions des réunions du Conseil d’administration connues pour ses griefs imaginaires tels que « conduite préjudiciable à l’intérêt de la nation ».  Quid ? Seul le Conseil d’administration peut éclairer. A ce jour, Louis Watum s’obstine à ne pas réunir les parties autour d’une table (le Conseil d’administration, la Direction Générale et la Délégation syndicale)tel que recommandé dans la correspondance deMadame la Première Ministre.

De l’institution de la commission d’enquête 

Quelle est la base juridique de la commission d’enquête instituée par le Ministre pour auditer sur la gestion de la Direction Générale ? Qui en font partie ? Pourquoi l’IGF est écartée ? Les agents subalternes peuvent-ils être amenés àcontrôler leur supérieur ? Sans être devin, tout observateur averti connaît déjà les conclusions de cette commission d’enquête composée essentiellement des administrateurs hostiles au DG et des conseillers du Ministre, l’Inspection Générale des Finances étant sciemment ignorée. Pour être juge et partie, on ne peut pas faire mieux. 

Les agents de l’ANADEC sont vent debout contre la suspension irrégulière de leur Directeur Général. La Délégation syndicale réclame la réhabilitation sans condition de leur patron. Aujourd’hui, la crise couve dans l’entreprise où les agents sont démotivés suite à cette injustice. Ce qui justifie le refus par le Ministre des PME de convoquer les syndicats car ces derniers connaissent la vérité. En effet, les « auditeurs » du Ministère n’ayant pas trouvé de fautes de gestion, le Ministre a donc instrumentalisé le Conseil d’administration pour obtenir la décisionsollicitant la suspension du DG. Voilà pourquoi les agents de l’ANADEC s’en remettent au Chef de l’Etat, garant de la Nation, pour veiller au bon fonctionnement des entreprises publiques en général dans ces moments où la cohésion nationale est capitale pour la patrie.

Nicole Kakese

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