Les récents événements survenus à l’aéroport international de N’djili résonnent comme un signal d’alarme dans un contexte régional déjà chargé de tensions.
Dans la nuit du 10 au 11 septembre, une panne générale d’énergie a plongé la principale plateforme aéroportuaire de la capitale congolaise dans le noir total, au moment critique de l’arrivée de l’avion présidentiel DRC001.
Le black-out a contraint plusieurs aéronefs, y compris celui du Chef de l’État, Félix-Antoine TSHISEKEDI, à survoler longuement le ciel de Brazzaville, suscitant une vive inquiétude.
Selon un document officiel signé par le Directeur général de la RVA, NGOMA MBAKI Léonard, cette défaillance est imputée au Commandant de l’aéroport de N’djili, LUNDULA-LuTSHAKA, matriculé 79.599, suspendu à titre conservatoire pour négligence.
Les reproches portent sur l’absence d’équipements de secours fiables et la mise en place d’un personnel incompétent incapable d’activer le protocole d’urgence.
Une panne technique… ou un test grandeur nature ?
À première vue, il ne s’agirait que d’un incident technique. Mais replacé dans le contexte géopolitique actuel, l’épisode prend une dimension beaucoup plus préoccupante.
Car pendant que le DRC001 survolait Brazzaville, les regards se tournaient vers Maloukou, localité Brazzavilloise située en face de Maluku (Kinshasa), où des troupes rwandaises seraient officiellement installées dans le cadre d’un prétendu projet agro-pastoral.
Cette présence militaire, tolérée par le président Denis Sassou Nguesso, alimente les soupçons d’une alliance stratégique entre Brazzaville et Kigali, au moment où le Rwanda est accusé d’agression persistante contre la RDC dans sa partie orientale.
L’ombre d’une complicité régionale
Ces craintes avaient déjà été soulevées quelques jours plus tôt lors d’une émission datant d’avril 2025, diffusée par la chaîne Globale Africa, animée par le journaliste Carlyle Obel, avec comme invité l’analyste politique congolais (Brazzavillois) Guy MAFIMBA.
Ce dernier alertait sur une collusion régionale inquiétante :
accords militaires discrets entre le Rwanda et le Congo-Brazzaville,
silence de Sassou face aux massacres de l’Est de la RDC,
présence signalée de Joseph Kabila à Brazzaville, avant une réunion à Goma avec plusieurs chefs militaires de la région, dont le Rwandais James Kabarebe et le général ougandais Muhoozi Kainerugaba.
Le Vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani Lukoo, a confirmé l’existence de « preuves tangibles » de cette complicité, promettant de les transmettre à la justice en temps voulu.
Si elles s’avéraient exactes, elles relèveraient de la haute trahison.
Un scénario qui rappelle 1994
La concomitance entre les révélations médiatiques et l’incident de N’djili inquiète au plus haut point.
Certains analystes n’hésitent pas à y voir un test grandeur nature pour mesurer la réaction congolaise.
Le parallèle avec l’attentat du 6 avril 1994, qui coûta la vie aux présidents rwandais Juvénal Habyarimana et burundais Cyprien Ntaryamira, saute aux yeux : l’explosion de leur avion avait servi de détonateur au génocide rwandais.
Appel à la vigilance nationale
Au-delà des cercles politiques, la société civile et l’opinion publique s’interrogent : le black-out de N’djili était-il un simple accident technique ou la manifestation d’une menace planifiée ?
Dans tous les cas, l’incident rappelle l’urgence de redoubler de vigilance. Le slogan ironique « Surveiller le fleuve », autrefois utilisé par les Congolais de Kinshasa pour le Congolais de Brazzaville, devrait désormais devenir un cri d’alerte pour les Kinois.
Car si le danger reste brûlant à l’Est, il se dessine désormais aussi sur l’autre rive du fleuve Congo.
À l’instar du 11 septembre 2001, marqué aux États-Unis par les attentats d’Al-Qaïda contre les tours jumelles du World Trade Center qui ont coûté la vie à près de 3 000 personnes, la RDC s’apprêtait à vivre le pire 11 septembre de son histoire, avec un probable abattage du DRC001 entraînant la mort de ses occupants.
Vivement l’ouverture d’une enquête sérieuse et, le cas échéant, la traduction en justice des responsables afin qu’ils répondent de leur incompétence, si ce n’est de leur complicité.
Amantisibus
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