Vital Kamerhe : ange ou démon ?
Longtemps présenté comme un homme intègre, une figure réformatrice et un technocrate éclairé, Vital Kamerhe a su façonner son image avec soin. Mais derrière les beaux discours, les promesses de moralisation de la vie publique et les postures de victime d’un système corrompu, se cache un homme aux multiples visages. Pour beaucoup, la figure de « sauveur » qu’il cultive ne serait qu’un masque : celui d’un politicien roué, habile dans l’art de la dissimulation et de la récupération.
Son dernier speech à l’Assemblée Nationale a choqué plus d’un. Vital Kamrhe se plaint d’utiliser son argent de poche pour prendre en charge les frais de fonctionnement. Il promet de réhabiliter le palais du peuple alors que le pays est confronté à une crise sécuritaire qui dévaste l’Est de la RDC. Douloureux lorsqu’on s’imagine combien de millions seront affectés à cette tâche. En tout cas, comme pour l’hémicycle du Sénat sous Thambwe Mwamba, ce ne sera pas moins de 5 millions de dollars américains. Quelle est l’urgence pour réhabiliter la salle des plénières, si ce n’est pas la volonté de se faire de l’argent en accordant les marchés comme à son ami Jamal ?
L’image du « pacificateur » : stratégie ou sincérité ?
Vital Kamerhe s’est longtemps présenté comme un artisan de paix et de stabilité. Dans un pays miné par les tensions politiques et les conflits d’intérêts, il a su occuper un espace que peu osaient revendiquer : celui du rassembleur, du modéré. Mais cette posture, bien que séduisante sur le papier, n’a pas toujours résisté à l’épreuve des faits.
Beaucoup se souviennent de ses volte-face politiques, de ses alliances changeantes selon la conjoncture. Passé du camp Kabila à celui de l’opposition, puis à une place centrale dans la plateforme présidentielle, Kamerhe a souvent semblé davantage guidé par ses intérêts personnels que par des convictions profondes.
Un parcours entaché par la justice
En 2020, le vernis s’est fissuré. Accusé de détournement de fonds dans le cadre du programme des « 100 jours » du président Félix Tshisekedi, Kamerhe a été condamné à 20 ans de travaux forcés avant que cette peine ne soit annulée en appel. Bien que blanchi officiellement, cette affaire a laissé une tache indélébile sur son parcours.
Nombreux sont ceux qui voient dans cette affaire un révélateur de ce que beaucoup suspectaient déjà : sous les discours d’honnêteté se cachent des pratiques opaques. Pour ses adversaires, Kamerhe ne serait pas différent de ceux qu’il prétendait dénoncer — seulement plus habile à brouiller les pistes.
Stop ! On n’est pas question ici de diffamer. C’est des faits dont tout le monde parle. Donc, pas de gratte papier sanguinaire.
Une ambition qui ne recule devant rien
Loin de se retirer discrètement, Vital Kamerhe a su rebondir. Il reste influent, stratégiquement positionné dans les cercles du pouvoir. Il parle de réformes, de renouveau, mais son retour dans les hautes sphères de l’État fait grincer des dents. Pour une partie de la population, ce retour sonne comme une gifle à la justice et à la lutte contre l’impunité.
Le paradoxe Kamerhe est là : il parle d’intégrité, tout en traînant des casseroles. Il dénonce la corruption, mais son nom revient sans cesse dans les scandales. Il se présente comme un modèle de vertu, alors que son parcours ressemble à une série d’arrangements politiques et de compromis douteux.
Brillant il l’est et cela est indéniable. Controversé, il le demeure. Le paradoxe.
L’éternel mirage
Vital Kamerhe incarne une certaine élite congolaise : celle qui maîtrise le langage du peuple tout en naviguant habilement dans les couloirs du pouvoir. Il se veut le visage propre d’un système sale, mais nombreux sont ceux qui ne s’y trompent plus. Derrière le faux saint se cache un homme aux ambitions dévorantes, prêt à tout pour rester au sommet. Et aujourd’hui ou demain, sa plus grande cible demeure le Président Félix Tshisekedi. Car, comme un autre politique, Katumbi pour ne pas le citer l’idée c’est de devenir Président ou rien.
DN
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