Haut-Uélé : Le Gouverneur Jean Bakomito cité comme parrain des Chinois opérant dans les concessions de Kibali Gold Mine
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L’information est donnée par le très crédible Doux-Jésus Beledu, patron du média en ligne, Liberteactu.cd sur son compte X :’’ Haut Uélé, Jean BAKOMITO signe un nouveau scandale! Jean Bakomito, gouverneur du Haut-Uélé, accusé d’avoir autorisé, en violation flagrante de la loi, l’exploitation d’or dans la concession de la société Kibali Gold Mining .

Selon les dépositions recueillies, son chargé de mission et conseiller, agissant en son nom, a facilité l’installation d’un groupe de chinois et de congolais dans ladite concession, au profit de ces derniers et de l’autorité provinciale.

Lors de leur audition, plusieurs comparants ont mis en cause le gouverneur de province.

Nous nous réservons le droit de publier le procès-verbal d’audition, dressé par l’officier de police en compétence générale, en date du 06 octobre 2025 à Doko’’.

Cette situation avait été décriée par notre Rédaction à maintes reprises depuis la gestion de cette province par Christophe Nangaa. Lde nouveau Gouverneur est arrivé et s’est aussi placé sur les traces de Nangaa en autorisant les Chinpois d’accéder dans la concession de Kibali Gold en violation de toutes les dispositions légales en vigueur. Ce n’est que la dernière fois que le Directeur Pays de Barrick Mining l’a dénoncé au Ministre des Mines, Louis Watum qui était en itinérance dans cette partie du territoire national.

En effet, dans la province du Haut-Uélé, dix sites d’exploitation illégale d’or avaient été identifiés au sein des concessions minières de Kibali Gold Mines, filiale du groupe canadien Barrick Mining. L’information a été révélée le 5 octobre 2025 à l’issue d’une mission d’inspection menée par le ministre des Mines, Louis Watum Kabamba, accompagné du gouverneur de province et des services de sécurité.

Ces concessions, qui couvrent environ 1 836 km² dans les champs aurifères de Moto, situés dans le territoire de Watsa, figurent parmi les dix permis d’exploitation détenus par Kibali Gold. Selon les responsables de l’entreprise, elles sont régulièrement envahies par des exploitants artisanaux et semi-industriels illégaux. Déjà, lors de la 50ᵉ conférence annuelle de Barrick Mining en 2023, le PDG Mark Bristow avait alerté sur la montée de l’exploitation minière illégale dans certaines zones aurifères du Haut-Uélé, évoquant notamment la présence d’opérateurs étrangers d’origine asiatique.

Au cours de la visite ministérielle, plusieurs ressortissants chinois ont été surpris en pleine activité dans l’une des concessions de Kibali. Ils menaient des opérations d’extraction artisanale et semi-industrielle à ciel ouvert, utilisant des engins lourds et employant des ouvriers congolais dans des conditions précaires, en violation du Code minier.

Le réseau a été démantelé à la suite de la dénonciation faite par le Directeur Pays de cette firme canadienne, Monsieur Cyrille Mutombo. Le ministre a ordonné l’arrestation immédiate des responsables, la saisie des équipements utilisés et la fermeture du site concerné. Il a également dénoncé la spoliation des ressources nationales par des opérateurs étrangers agissant en marge de la loi.

On ignore encore l’ampleur exacte des pertes subies par Kibali Gold. Toutefois, lors d’une concertation avec le ministre des Mines tenue le 18 septembre dernier, les opérateurs du secteur ont qualifié l’envahissement des concessions de « problème le plus critique ». Selon, la Fédération des entreprises du Congo (FEC), ce phénomène aurait déjà coûté à une seule société minière plus de 3 milliards de dollars de pertes liées à la spoliation de gisements.

Les Chinois signent des protocoles avec des coopératives locales (parfois sans droits légaux sur les ZEA), leur versant jusqu’à 15 000 $ mensuels pour utiliser leurs zones et bénéficier d’une protection juridique et sécuritaire.

La majorité d’exploitants chinois ne disposent ni de permis de recherche (PR) ni de permis d’exploitation minière (PEM). Mais leurs sites sont protégés par des militaires. Le recrutement de militaires pour protéger les sites entraîne un usage disproportionné de la force et bloque l’accès aux services de l’État. C’est ici que le rôle trouble du gouverneur Jean Bakomito Gambu interroge tout observateur averti.

La synergie de la société civile du Haut-Uélé a toujours alerté sur une destruction systématique de l’écosystème. Il y a une pollution de l’air, du sol et de l’eau. Il s’observe également une déforestation très avancée dans cette partie du pays où l’on trouve le parc de Garamba. Les engins lourds détruisent les forêts, polluent les rivières et appauvrissent les sols. Ces excavations abandonnées causent des noyades, comme en attestent des statistiques non maîtrisées. Il y a même des rivières déviées et asséchées.

À Watsa, le gouverneur Jean Bakomito a constaté que des rivières sont « pratiquement détruites » par l’extraction semi-industrielle. Mais, il s’obstine à ne rien faire pour laisser la situation pourrir. Il n’a pris aucune mesure pour remédier à cette exploitation semi-industrielle aux conséquences très dévastatrices. 

Un rapport accablant décrit des « crimes écologiques » commis avec la complicité des autorités locales. Mais ce rapport n’est pas suivi par la justice congolaise qui semble également fermer les yeux sur ces crimes. 

Malgré leurs profits colossaux, les exploitants chinois ne contribuent pas au développement local.

Aucune infrastructure durable, aucun hôpital, école ou pont significatif n’a été construit par ces entreprises. Les quelques réhabilitations routières (comme l’axe Ganga-Ndedu-Tora-Durba par Shandong Construction) visent principalement à faciliter l’évacuation des minerais. Les communautés dénoncent des compensations « trop faibles, totalement dérisoires » pour la destruction de leurs champs et forêts, décrit ce chercheur.

Il y a un mépris manifeste des travailleurs locaux. Des accusations de mauvais traitements et de salaires de misère avec complicité des autorités provinciales conduisent à une résistance locale. Le gouverneur Jean Bakomitoa ordonné en 2024-2025 pour la forme la suspension de plusieurs coopératives (SOCOOMICO, Giro Goldfield) pour « illégalité » et « crimes écologiques ». Cependant, la société civile accuse les autorités provinciales de complicité active.

Le chef de division provinciale des mines et le SAEMAPE sont pointés comme « boucliers protecteurs des étrangers », écrit cet écrivain. Le président Félix Tshisekedi a exigé en 2022 une enquête pour mettre fin à ces pratiques. Des jugements récents (comme la condamnation de trois Chinois à 7 ans de prison au Sud-Kivu) montrent une timide avancée judiciaire de cette colonisation économique qui ne dit pas son nom.

La présence prédatrice chinoise dans le Haut-Uélé piétine les lois, l’environnement et les droits des communautés. Derrière le discours de « partenariat », se cache une réalité amère : des routes dégradées, des rivières empoisonnées et une population appauvrie. Le gouverneur Jean Bakomito laisse le Haut-Uélé devenir un « no man’s land » où l’or coule… sans profiter aux Congolais. Il est temps de mettre sous les projecteurs ces pratiques et d’exiger des comptes.

Nicole Kakese

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