Kinshasa : Clôture de l’atelier sur l’élaboration des référentiels standards de formation et d’accompagnement des entrepreneurs en RDC

L’Agence nationale de développement de l’entrepreneuriat congolais (ANADEC) a clôturé ce vendredi 12 décembre 2025 un important atelier de réflexion consacré à l’élaboration des référentiels standards de formation et d’accompagnement des entrepreneurs en République démocratique du Congo. Ces assises, tenues du 10 au 12 décembre à la Maison de l’Entrepreneuriat, sise au n°192 de l’avenue Saint-Christophe, 1ère Rue Limete dans la ville de Kinshasa, ont réuni des experts du secteur public, des représentants du secteur privé ainsi que des acteurs de l’écosystème entrepreneurial.

Organisé sous l’impulsion du Ministère de l’Entrepreneuriat et Développement des Petites et Moyennes Entreprises, cet atelier s’inscrit dans la dynamique lancée par le Président de la République lors de la récente table ronde sur l’entrepreneuriat et l’emploi des jeunes.

Une initiative saluée par le secteur privé

Intervenant au nom du secteur privé, l’un des participants, Éric…, s’est dit satisfait des avancées enregistrées.

« Nous sommes très satisfaits parce que cette initiative répond à un besoin que nous évoquons depuis longtemps. Lors de la table ronde sur l’entrepreneuriat, la nécessité d’organiser le secteur de la formation et de la capacitation des entrepreneurs avait été soulevée. Nous sommes heureux que l’ANADEC, sous le leadership de son Directeur général, ait rapidement saisi l’occasion pour engager cette réflexion stratégique. »

Il a rappelé que l’absence de normes claires avait laissé place à une prolifération d’initiatives non encadrées.

« Aujourd’hui, n’importe qui pouvait se déclarer formateur ou coach. Cela déformait plus qu’autre chose nos entrepreneurs. Ces ateliers ont permis de définir ensemble les mécanismes à mettre en place pour produire des référentiels solides, capables d’encadrer la formation et de structurer les acteurs qui accompagnent les entrepreneurs. »

Selon lui, les trois jours de travail ont permis de « produire des recommandations qui seront consolidées dans une feuille de route » en vue de doter le pays de standards fiables sur lesquels le secteur privé pourra s’appuyer.

Les coachs professionnels favorables à une régulation du secteur

Le coach Gabriel Omengo Shango, Président national du Réseau des Coachs Professionnels en Entrepreneuriat du Congo (RECOPEC), a également salué l’initiative, mettant en avant l’urgence d’assainir un domaine devenu trop permissif:
« Je suis certifié au niveau international, mais je constate que chez nous n’importe qui peut se réveiller un matin pour devenir formateur, coach ou mentor. Comme chez les avocats ou les médecins, nous devons mettre de l’ordre et exiger un standard minimal pour exercer. »

Il souligne que ce cadre normatif permettra non seulement de rehausser la qualité des formations, mais aussi d’assurer la crédibilité des professionnels du secteur.

Membre du Groupe 2, chargé de la réflexion sur la certification des coachs, mentors, formateurs et structures d’accompagnement, M. Omengo Shango rappelle que la mise en œuvre de ces référentiels relève des missions de l’ANADEC.

« Le Président a été clair, l’entrepreneuriat doit faire des Congolais des millionnaires. L’assainissement du cadre formatif est essentiel pour atteindre cet objectif,» a-t-il insisté.

Au terme des travaux, une équipe restreinte a été désignée pour finaliser et opérationnaliser les référentiels développés durant l’atelier. Ce dispositif devra définir les critères minimaux pour exercer comme formateur, coach ou mentor en RDC ; structurer les organisations d’accompagnement des entrepreneurs ; renforcer la crédibilité et la qualité des services offerts dans le secteur ; contribuer à l’émergence d’un véritable écosystème entrepreneurial compétitif.

Cette initiative marque une étape importante vers la professionnalisation du secteur de l’accompagnement entrepreneurial en RDC et s’inscrit dans la vision globale du développement national impulsée par le Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.

Assainissement du secteur de l’entrepreneuriat en marche

S’exprimant devant la presse à l’issue de la clôture de l’atelier, le Directeur Général de l’ANADEC, M. Godefroy Kizaba, a livré ses impressions et précisé les enjeux de cette initiative.

« Nous clôturons aujourd’hui l’atelier, mais en réalité, c’est maintenant que commence le vrai travail. Nous entrons dans une phase concrète où nous parlons véritablement de l’entrepreneuriat congolais. Faut-il voir tout le temps l’ANADEC en première ligne ? Oui. Mais en même temps, l’ANADEC doit être accompagnée et encadrée par d’autres structures privées, ainsi que par l’ensemble de l’écosystème public. »

Le Directeur Général de l’ANADEC a tenu à exprimer sa reconnaissance aux plus hautes autorités du pays pour l’impulsion donnée à cette dynamique.

« Je remercie le Chef de l’État pour avoir pris l’initiative d’organiser et d’initier la table ronde. À l’issue de cette rencontre, nous avons décidé de poursuivre son action. Celle-ci a été encouragée par la Première Ministre, Madame Judith Suminwa, et mise en œuvre par notre ministre de tutelle, Monsieur Justin Kalumba Mwana Ngongo. »

Selon lui, cet atelier répond à un besoin structurel profond dans l’encadrement de l’entrepreneuriat en République démocratique du Congo.

« Nous avons franchi ce pas parce que l’ANADEC ne dispose pas encore de référentiels clairement établis. Et ce constat ne concerne pas uniquement l’ANADEC : pratiquement toutes les structures qui encadrent et forment les entrepreneurs souffrent de l’absence d’harmonisation et de réglementation. Il était donc indispensable de nous retrouver afin de construire ensemble l’entrepreneuriat de demain avec toutes les parties prenantes. »

L’objectif principal de ces trois jours de travaux était ainsi de définir les fondamentaux de l’accompagnement entrepreneurial.

« Que doit connaître un entrepreneur congolais ? Comment doit-il être accompagné ? Voilà les questions essentielles auxquelles cet atelier, qui s’achève dans de bonnes conditions, a permis d’apporter des réponses. »

Pour le DG de l’ANADEC, la clôture de l’atelier marque à la fois une satisfaction et le début d’une nouvelle étape.

« Nous ressentons, d’une part, un sentiment de fierté et, d’autre part, la conscience que nous entamons une nouvelle phase, un véritable travail de fond avec l’ensemble des structures œuvrant dans le domaine de l’entrepreneuriat. Les bases sont désormais posées. Il reste le toilettage du document. Une fois finalisé, il sera remis à qui de droit. »

Marie Shomba/Joachim Dikanda