Les États-Unis d’Amérique, médiateurs dans la crise entre Kinshasa et Kigali, accusent le Rwanda de violer les accords de Washington. En moins d’une semaine après leur signature, une nouvelle offensive menée dans le Sud-Kivu par les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda met en mal ces accords, censés mettre fin aux hostilités.
Vendredi 12 décembre, lors du briefing trimestriel tenu au Conseil de sécurité de l’ONU sur la situation sécuritaire à l’Est de la RDC, le représentant américain a rappelé que « le Président Trump s’était réjoui d’avoir réussi à rassembler les deux dirigeants à Washington, un geste symbolique fort en faveur de la paix ».
« Nous sommes profondément alarmés et extrêmement déçus par la montée des violences. Le Rwanda semble pousser la région vers une instabilité accrue et un potentiel conflit armé », a-t-il ajouté, exprimant l’inquiétude croissante de la communauté internationale. Washington a été direct en responsabilisant Kigali pour la déstabilisation de l’Est de la RDC. Ils promettent d’agir en utilisant tous les outils à leur disposition et demandent au Rwanda de retirer ses troupes du sol congolais.
24 heures après, c’est la réaction du Secrétaire d’Etat américain Marco Rubio qui a rassuré via son compte X (ancien tweeter), que les USA vont tout mettre en œuvre pour faire respecter les engagements pris par les deux parties à Washington.
« Les actions du Rwanda dans l’Est de la RDC constituent une violation flagrante des accords de Washington signés par le Président Trump, et les États-Unis prendront des mesures pour garantir le respect des promesses faites au Président. », a-t-il écrit.
La situation sécuritaire dans le Sud-Kivu s’est détériorée. Malgré l’Accord de paix de Washington, la ville d’Uvira, chef-lieu provisoire du Sud-Kivu, est tombée aux mains des rebelles après plusieurs jours de combats.
Pointé du doigt par Kinshasa et le Burundi, responsabilisé même par les États-Unis, le Président rwandais Paul Kagame a, à l’occasion de prestation de serment des nouveaux membres de son cabinet, profité pour prendre fatalement aux discours imputant au Rwanda la responsabilité de la dégradation sécuritaire dans l’Est de la RDC, en rejetant toutes les accusations contre lui.
Édouard TM