En marge du Cinquantenaire de l’UNPC :
Gaby Kuba lance les activités du Jubilé !
Le Président de l’Union Nationale de la presse du Congo, a au cours d’une cérémonie organisée dans la salle Show Buzz, lancé les activités du Jubilé de cette organisation d’encadrement des Journalistes, professionnels des médias et organisations professionnelles de la presse du Congo. En présence de ses prédécesseurs dont Chantal Kanyimbu, Kitutu et d’autres professionnels des médias, Gaby Kuba a rappelé la promesse et le rêve de celui dont il va achever le mandat, Joseph Boucard Kasonga Tshilunde de célebrer avec faste ce grand événement. Mais helas ! Dieu nous l’a arraché. Voilà pourquoi il a lancé les activités de ce Jubilé dont le calendrier sera bientôt connu. Il a été rejoint par ses prédecesseurs qui ont témoigné de leur gestion après que le Secrétaire Général, Monsieur Jasby ait retracé l’aperçu historique.
Cette manifestation a réussi grâce à l’implication personnelle de Mme la Trésorière Générale, Sylvie Bongo. Elle a bougé ses relations pour organiser la célébration de cet évenement dans ce prestigiueux cadre de Show Buzz.
Ci-dessous, les deux allocutions des membres du Bureau Exécutif.
MOT DE CIRCONSTANCE DE GABY KUBA BEKANGA, PRESIDENT DE L’UNPC A L’OCCASION DU LANCEMENT DU JUBILE D’OR Kinshasa, mardi le 23 mars 2021
Très Distinguée Première Dame,
Excellence Monsieur le Ministre d’Etat, Ministre de la Communication et Médias,
Monsieur le Président du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication,
Honorables Sénateurs et Députés,
Messieurs les Ambassadeurs et Chefs des Missions diplomatiques accrédités en RDC,
Mesdames et Messieurs, membres des comités de gestion de la RTNC et de l’ACP,
Distingués invités, en vos titres et qualités respectifs,
Chers consœurs, chers confrères,
L’Union Nationale de la Presse du Congo totalise aujourd’hui cinquante ans depuis sa création le 23 mars 1971. Il s’agit d’un jour historique et spécial. Nous célébrons le jubilé d’or. 50 ans, c’est l’âge de la pleine maturité. Je proclame officiellement dès cet instant, le cinquantenaire de l’UNPC. Nous vous communiquerons bientôt un calendrier d’une série d’activités qui seront organisées tout au long de l’année jubilaire.
Mesdames et Messieurs,
Permettez-moi de rendre un vibrant hommage au génie congolais qui a eu l’idée de créer un cadre fédérateur pour tous les chevaliers de la plume de notre pays.
J’exprime toute ma gratitude à tous les pères fondateurs de notre corporation. Une mention spéciale au tout premier président de l’UNPC, Raphaël Mpanu-Mpanuqu je j’appelle respectueusement Patriarche. Je suis reconnaissant à tous les hommes et à la seule femme qui ont dirigé l’UNPC avant notre élection. Il convient de noter que Chantal Kanyimbo a été l’unique femme présidente de l’UNPC entre 2007-2011.
Je salue également les héros vivants, trois anciens présidents de notre corporation, Raphaël Mpanu-Mpanu, Elvis Mutiri Wa Bashara et Stéphane Kitutu O’lentowa. J’ai une pensée pieuse pour toutes les légendes et les figures emblématiques de l’UNPC qui nous ont quittés. Les grands esprits ne meurent jamais car ils sont d’intarissables sources d’inspiration de par leurs œuvres.
Mesdames et Messieurs,
Nous nous retrouvons ici pour une simple annonce de notre cinquantenaire. Il ne s’agit pas d’une fête. Nous aurions dû célébrer aujourd’hui cet évènement avec faste. Dommage, la mort nous a arraché Joseph-Boucard Kasonga Tshilunde précocement, le 17 novembre 2020, quelques semaines après sa réélection au congrès de Muanda. Je vous prie de vous lever pour observer une minute de silence en sa mémoire.
Mesdames et Messieurs,
Avant le congrès de Muanda, le président Tshilunde avait saisi les autorités dont le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo et le Gouverneur du Haut-Katanga, Jacques Kyabula Katwe pour l’organisation du cinquantenaire de l’UNPC. Le gouverneur Kyabula avait donné son accord de principe pour que la ville de Lubumbashi abrite notre jubilé d’or malgré la perturbation de toutes les activités due à la pandémie du covid-19.
Quelques membres de l’UNPC, partis de Kinshasa, ont récemment pris langue avec le gouverneur, Jacques Kyabula à Lubumbashi pour lui rappeler sa promesse. Ce dernier s’est montré enthousiaste autant que le Chef de l’Etat quant à ce. Nous lui réitérons la même demande.
Chers confrères, l’organisation d’un tel évènement exige des moyens que l’UNPC doit mobiliser auprès de ses membres et de ses partenaires. Ainsi, profitons-nous de l’occasion pour lancer un appel de fonds à toutes les organisations nationales et internationales, publiques ou privées et à toute personne de bonne volonté.
Mesdames et Messieurs,
L’UNPC place ce cinquantenaire sous le signe de « remise en question de notre profession », une autoévaluation et un examen de conscience. Un questionnement s’impose : D’où venons-nous ? Où sommes-nous ? Et où allons-nous ? Pour répondre à ces interrogations, il faut absolument écarter le caractère festif et faire de profondes réflexions. Certes, d’aucuns diront que plusieurs cogitations ont été menées dans le passé. Ils ont raison. Cependant, le temps est donc venu de passer à l’action pour que la presse congolaise retrouve ses lettres de noblesse. Oui, nous pouvons si nous voulons.
Mesdames et Messieurs,
Beaucoup souhaitent un cinquantenaire couplé aux états généraux de la presse. Ce jumelage nécessite une parfaite implication de l’Etat. C’est au cours d’un tel rendez-vous que nous allons ensemble examiner nos forces et nos faiblesses pour savoir si la presse répond aux aspirations de notre société et joue correctement son rôle de quatrième pouvoir.
Si la RDC a gagné en quantité avec le pluralisme médiatique que nous devons d’ailleurs encourager afin que nous ne soyons pas considérés comme des conservateurs ou des architectes de la pensée unique, la qualité de notre presse ressemble à une tragédie. Pour être excessif, je dirai que notre presse a atteint l’Himalaya du cynisme et de la démence où la célébrité ne rime presque plus avec l’excellence mais plutôt avec la médiocrité. La presse congolaise est à la porte de l’apocalypse. Hécatombe ! Malheureusement, c’est le cliché de notre société.
Faut-il nous résigner ? Non. Aimé Césaire disait : ‘’L’œuvre de l’homme n’est pas encore finie. Nous ne pouvons pas dire que nous n’avons plus rien à dire, rien à faire et rien à offrir au monde. L’échec des uns ne condamne pas inévitablement la réussite des autres’’.
Face à ce tableau sombre, j’invite le bon journaliste à l’héroïsme : il doit sortir du marigot pour sauver notre beau métier. Il est difficilement identifiable bien sûr. Mais, il existe. Il est absent tout en étant présent et il est présent tout en étant absent. Nonobstant les pesanteurs, ce rarissime oiseau doit sortir de l’ombre pour rayonner. La loi de l’économiste italien Pareto nous renseigne que le changement qualitatif d’une société vers le progrès est toujours l’œuvre d’une minorité ambitieuse, soudée autour d’un idéal commun et fortement outillée. C’est un noyau qui dicte le tempo et balise la voie du salut pour un peuple. Nous avons encore la possibilité de sortir de l’engrenage.
Vive l’année jubilaire !
Vive l’Union Nationale de la Presse du Congo !
Je vous remercie.
APERCU HISTORIQUE DE L’UNPC
Chers consœurs, chers confrères,
En ce jour, nous célébrons le cinquantième anniversaire de l’Union Nationale de la Presse du Congo. Cette célébration n’aurait pas sa raison d’être si certains efforts n’ont pas été déployés pour son existence.
Ainsi, nous retracerons dans ce récit, d’une manière non exhaustive, un aperçu historique de certains événements qui ont concouru à la création de l’UNPC, de la période coloniale en passant par l’indépendance de la République Démocratique du Congo, de la République du Zaïre au moment du Parti-Etat, de la démocratisation du Zaïre à ce jour.
Nous ne passerons pas sous silence l’apport de ses pères fondateurs, dont Gabriel MAKOSSO et Joseph MBUNGU NKANDAMANA, ainsi que son tout premier Président : Monsieur MPANUPANU BIBANDA et son tout premier Secrétaire Général, Monsieur MWISSA MONGA LIHOMBA connu sous MWISSA CAMUS.
Introduction
A l’avènement de l’Indépendance de la République Démocratique du Congo, le 30 juin 1960, la presse congolaise était déjà organisée en deux Associations distinctes, il y a eu d’un côté :
1°) l’Association des Editeurs de Journaux et Périodiques « AEJP » et d’un autre,
2°) l’Association des Journalistes Professionnels « AJP », lesquelles étaient reconnues par le colonisateur belge.
En mars 1960, l’Association des Journalistes Professionnels tient son assemblée générale extraordinaire au cours de laquelle Gabriel MAKOSSO est élu Président. Les participants prennent la décision de ne pas admettre les journalistes du secteur public au motif qu’ils sont au service du Gouvernement. En somme, cette décision est dictée par la Fédération Internationale des Journalistes « FIJ » qui estime que les journalistes au service de l’Etat ne sont pas libres dans le traitement de l’information.
Le 13 août 1953, un congrès se tient à Elisabethville (Lubumbashi) et décide de changer l’appellation de l’AJP en Association de la Presse Congolaise (APC), et son affiliation à la Fédération Internationale des Journalistes « FIJ ». Affiliation faite, Gabriel MAKOSO et Joseph MBUNGU NKANDAMANA entrent au Comité exécutif et y occupent respectivement les postes de Vice-président et de Membre.
Une année plus tard, les rôles sont inversés : MBUNGU remplace MAKOSSO à la tête de l’APC. Le Congrès revient sur sa décision d’exclure les journalistes des services publics. Les étrangers accrédités au Congo sont reçus comme membres adhérents.
Le Comité MBUNGU a le mérite de faire de la formation son cheval de bataille vu le nombre de plus en plus croissant des jeunes qui s’intéressent à la presse mais qui, malheureusement, n’ont pas des connaissances requises pour le métier. Les stages de formation et divers séminaires organisés à leur profit poussent le Comité à demander, vu la nécessité, la création d’une filière de journalisme au sein de la faculté de Droit de l’Université Lovanium. En 1958, une extension universitaire y naît et organise des cours du soir en journalisme radio et en sciences de la communication.
Parallèlement, l’Institut belge d’information et de documentation accueille des dizaines de journalistes congolais pour des stages de huit mois, avec la collaboration de l’APC et de la FIJ.
Cette coopération est le fruit d’une dénonciation faite par MBUNGU de la politique discriminatoire de la Fédération Internationale des Journalistes qui ne sélectionnait que les journalistes du secteur public. Au cours du 8e Congrès mondial de la FIJ, il attire l’attention des Congressistes sur ce problème en relevant que « trop souvent, les bourses vont aux seuls candidats présentés par les services publics. Ce serait une erreur de continuer de la sorte et d’oublier la presse du secteur privé ».
Pour éviter cela, le Président de l’APC propose que les Associations de presse nationales soient consultées lors de la désignation des candidats tout en insistant sur le fait que la FIJ devrait organiser des stages et séminaires sur place en Afrique. Résultat de cette revendication : un premier séminaire d’une vingtaine de journalistes venus de tout le pays et de tous les organes de presse, de la radio et de la télévision naissante, est organisé en novembre 1966 à Kinshasa par la FIJ et l’Institut Africain du Journalisme.
Au lieu d’être un déclic pour le décollage définitif de la presse congolaise, le séminaire de Kinshasa donne l’air d’un valium avalé par l’Association de la Presse Congolaise qui sombre dans la léthargie, alors que les espoirs de tous les journalistes reposent sur elle.
Se souvenant de l’engagement pris devant leurs confrères étrangers, quelques séminaristes de l’Institut Africain de Journalisme décident de créer, en juillet 1967, une nouvelle association appelée : Union des Journalistes Professionnels Congolais, UJPC en abrégé.
En 1970, soit trois ans après, les pouvoirs publics cherchent à mettre de l’ordre dans le secteur de la presse. Certains organes sont fusionnés, d’autres supprimés tout simplement.
De même, cette réforme touche aussi les organisations professionnelles de la presse. Ainsi donc, au lieu d’éparpiller leurs efforts, les délégués des organes de presse se retrouvent à la Cité du Parti à N’Sele (du 21 au 23 mars 1971) où ils créent l’Union de la Presse du Congo « UPC », avec l’appui du Département (Ministère) de l’Orientation Nationale. Le souci de SAKOMBI INONGO est de doter la presse congolaise d’une organisation professionnelle capable d’encadrer les journalistes et de favoriser l’essor d’une presse authentiquement congolaise. Raphaël MPANU-MPANU BIBANDA est élu président, MWISSA MONGA LIHOMBO « CAMUS », Secrétaire Général. Les deux ont pour mission d’élaborer les statuts de l’Union. Mais MWISSA a vite de jeté l’éponge et NGOMA TANDA di MAKUALA le succède.
L’Union est hébergée par la Maison de la Presse qui louait les appartements du Général LUNDULA au 1er étage de la Résidence Atlanta (aujourd’hui appelé Immeuble Moanda), derrière l’Hôtel Memling à Kinshasa/Gombe.
Avec la constitution d’une bibliothèque richement équipée, les journalistes se disent avoir trouvé un lieu idéal pour leur épanouissement. Hélas, c’était sans compter avec l’ingérence intempestive dans le fonctionnement de l’UPC des éditeurs des journaux et de certains journalistes. Quatre mois ont suffi au Comité en place pour abdiquer.
Non ! C’est plutôt la nomination du Président nouvellement élu au Bureau Politique du MPR/Parti-Etat qui a ruiné l’Union que l’ingérence des éditeurs. Ayant appris cette nomination, MPANU-MPANU ne s’est pas empêché de clamer : « On vient de briser ma plume », comme il l’a révélé lui-même au feu Président KASONGA TSHILUNDE, en 2013. A ce dernier de nous le rapporter au cours de nos multiples échanges sur l’Union.
En juillet de la même année (18-21 juillet 1971), un nouveau Congrès est convoqué à Lubumbashi et se termine en queue de poisson. Deux ans après, un autre à Kisangani (25-27 juillet 1973) réussit à prendre une résolution très importante pour l’amélioration de la situation sociale des journalistes avec l’élaboration de deux projets : l’un sur la Convention collective et l’autre sur le Statut du journaliste. Décidant ainsi de créer une séparation nette entre les employés et les patrons des médias.
Ces deux projets n’ont malheureusement pas été concrétisés. Découragés, les journalistes constatent qu’ils sont abandonnés à leur triste sort car, aucun éditeur de journaux n’est disposé à améliorer leur situation sociale. Déçu, le Comité directeur croupit dans une torpeur inquiétante pour la profession.
En 1979, alors Commissaire d’Etat à l’Orientation Nationale, SAKOMBI INONGO met sur pied un Comité préparatoire du Congrès de refondation, lequel eut le mérite de rédiger deux projets de lois sur les modalités de l’exercice de la liberté de la presse et sur le statut du journaliste ainsi que trois ordonnances-lois détachant l’Agence Zaïre Presse (AZAP), l’Office Zaïrois de Radiodiffusion et Télévision (OZRT) et le Réseau Zaïrois des Télécommunications par Satellite (REZATELSAT) du Ministère de l’Information comme Directions pour en faire des entreprises publiques.
Soumis au Congrès tenu à N’Sele, du 20 au 22 juillet 1980, ces projets sont adoptés. Ils sont transmis au Président de la République qui les promulgue huit mois plus tard, soit le 02 avril 1981. Mais pourquoi huit mois plus tard ?
A l’issue du Congrès, le Comité mis en place sous la présidence de KANDE DZAMBULATE remet ces projets au Commissaire d’Etat (ministre) de l’Information de l’époque, ELEBE MA EKONZO, qui ne les transmettra jamais au Président MOBUTU pour promulgation.
En mars 1981, au cours d’un dîner avec les nouveaux membres du Comité Directeur de l’Union, comme à ses habitudes, le Maréchal MOBUTU pose la question sur les travaux du Congrès. KANDE lui fait un rapport succinct et l’informe qu’il lui a transmis, par le biais de la tutelle, tous les projets de loi pour promulgation. Il se renseigne auprès de son Directeur de Cabinet qui lui répond n’avoir rien vu de tel. MOBUTU hoche la tête, de gauche à droite. Pragmatique, il demande à KANDE de lui en amener une copie et de la remettre à son Directeur de Cabinet. Ce qui fut fait le lendemain.
Le 2 avril 1981, les ordonnances et ordonnances-lois sont promulguées, au grand dam du Commissaire d’Etat ELEBE. Il prend néanmoins le temps de s’en réjouir car, ayant appris que le Maréchal a reçu les membres de l’UPC, devenue, entretemps, l’UPZa, ELEBE s’empresse de déposer les projets. Tard !
Ce Congrès de refondation a l’avantage d’avoir doté l’UPZa d’une charpente juridique qui lui permet de fonctionner normalement. L’ordonnance-loi n°81/012 portant statut du journaliste, en vigueur, lui donne (en son article 5) le pouvoir de conférer ou de retirer la qualité de journaliste professionnel à quiconque œuvre dans ce secteur par la délivrance de la carte de presse.
Ce fut une vraie révolution dans le secteur des médias et une aubaine. La presse est libéralisée, s’ouvrant aux privés qui avaient la possibilité de donner une autre information que celle de louange au Guide Suprême diffusée à longueur de journée par les médias d’Etat. Et l’UPZa devient une organisation digne des journalistes.
D’où, la création de plusieurs journaux tels que LA PRESENCE CONGOLAISE de Joseph MBUNGU, UMOJA de Léon MOUKANDA LUNYAMA, LA CONSCIENCE de MWISSA MONGA LIHOMBO, KYA de SASSA KASA YI KIBOBA…
Plus tard est née la toute première Association des Editeurs des Journaux « AEJZ » présidée par ESSOLOMWA NKOY ea LINGANGA, Editeur du Quotidien du Soir ELIMA, et Polydor-Fortunat MUBOYAYI MUBANGA, Editeur du quotidien LE PHARE en assumait la charge de Secrétaire Général.
Voilà pourquoi la corporation avait estimé de faire de la date du 22 juillet une date historique que nous commémorons, jusqu’à ce jour, comme la Journée Nationale de la Presse.
Le Congrès de juillet 1980 élit KANDE DZAMBULATE président. Quoique devenu PDG de l’AZAP, Ministre de l’Information et Membre du Bureau Politique du MPR/Parti-Etat, il conserve son poste de Président jusqu’au Congrès de 1984.
RAMAZANI BAYA va le relayer et TSHIMPUMPU wa TSHIMPUMPU est élu Secrétaire Général. A la nomination de ce dernier Secrétaire d’Etat (Vice-ministre) aux Sports et Loisirs, son remplacement suscite des remous, certains de ses collègues ne voulant pas de son adjoint, BIMBI NGALA. TSHIMPUMPU s’impose par principe de respect strict des statuts. Et BIMBI est confirmé.
Deux ans après, soit en 1986, RAMAZANI va au Conseil Exécutif comme Commissaire d’Etat à l’Information. L’Editeur de l’hebdomadaire JUA et vice-président de l’UPZa, MUTIRI wa BASHARA devint Président, désormais obligé de faire la navette entre Bukavu et Kinshasa.
Un fait important mérite d’être souligné. En 1987, l’Union connaît un retard dans le paiement du loyer des appartements du Général LUNDULA. Ce dernier, en vrai soldat, s’énerve et jette tous les effets de l’UPZa dehors, sous la pluie qui détruit toute sa documentation.
Informé, le Maréchal MOBUTU prie le Général LUNDULA de laisser les journalistes dans les appartements et s’engage à renouveler la garantie et à payer le loyer d’une année. Refus catégorique du Général. Le Maréchal demande alors à MUTIRI de trouver d’autres appartements ailleurs.
Juste au deuxième niveau de l’immeuble Moanda, l’UNIBRA veut se débarrasser de ses deux appartements. Il propose la vente à l’UPZa qui en informe le Maréchal MOBUTU. Ce dernier demande le numéro de compte de la société et le crédite. Et l’UPZa devient propriétaire.
En 1989, l’UPZa tient son Congrès ordinaire à la Cité historique de la N’Sele. Elle renouvelle son Comité Directeur. KITUTU O’LEONTWA prend le dessus sur SOMBO DIBELE AWANAN, tandis que MULOPO KISWEKO devient le Secrétaire Général.
Avec la démocratisation des institutions du pays par le Maréchal MOBUTU SESE SEKO le 24 avril 1990, le désordre envahit tous les secteurs de la vie nationale. La presse n’est pas en reste. L’UPZa est mise en cause, elle est désemparée. Le budget pour son fonctionnement est coupé. Les organes de presse foisonnent, l’éthique et la déontologie du journaliste sont massivement violées, personne pour stopper la machine.
En 2003, quatre ONG internationales de défense de la liberté de la presse, à savoir l’Institut Panos Paris, DFID, GRET et NIZA ainsi que le Gouvernement de la République, par le biais du Ministre de l’Information de l’époque, Vital KAMERHE, volent au secours de l’UNPC par le financement d’un atelier qui permettra d’analyser les structures et le fonctionnement de l’Union. Il en sortira le constat suivant :
les organes institutionnels de la presse sont contestés ;
l’UNPC manque de tout : plan d’action, moyens financiers, animateurs ;
le dépassement du mandat des dirigeants en place ;
la réalité du pluralisme médiatique ;
l’installation de la Haute Autorité des Médias.
Au terme de cette analyse, les participants font une recommandation priorisant l’organisation d’un Congrès pour refonder la presse nationale, congrès tenu du 1er au 5 mars 2004 au Centre Nganda, avec 271 participants. Un travail de titan y est abattu, lequel s’articule autour des points suivants :
nouvelle structuration de la profession ;
création de l’Observatoire des Médias Congolais (OMEC), jouant le rôle du parquet aux côtés de la Commission de Discipline de l’UNPC fonctionnant comme Tribunal des pairs ;
dotation de l’UNPC de nouveaux statuts ;
renforcement de l’UNPC dans son rôle de cadre fédérateur de toute la profession médiatique en RDC.
adoption du Code de déontologie et de l’Acte d’engagement du journaliste congolais ;
mise sur pied des trois Commissions :
1°) de la Carte d’identité du journaliste congolais,
2°) de Discipline et d’Ethique Professionnelle (Tribunal des pairs),
3°) de la Formation professionnelle et syndicale ;
élaboration du Code disciplinaire ;
élection des Comités de l’UNPC et de l’OMEC.
Le Congrès hisse au sommet de la corporation KABEYA PINDI PASI, avec comme Secrétaire Général, KASONGA TSHILUNDE. Pour le commun des journalistes, l’Union prend maintenant de l’élan en considérant le nombre de partenaires prêts à l’accompagner :
NIZA, une ong de droit néerlandais ;
Institut Panos Paris ;
OIF (Organisation Internationale de la Francophonie) ;
GRET ;
sans parler des partenaires locaux tels que le Gouvernement de la République et la Commission Electorale Indépendante (CEI).
Ces organisations et institutions dotent l’UNPC des moyens de sa politique. Ils ont, en un temps record, financé tous les projets de l’Union, allant de la formation jusqu’à l’appui institutionnel, en passant par l’impression de la carte de presse, la couverture médiatique des élections, l’installation des Comités sectionnaires dans les provinces, etc.
Le 03 janvier 2007, une décision de la Commission de Discipline et d’Ethique Professionnelle tombe. KABEYA PINDI PASI est radié de la profession et donc perd sa qualité de Président de l’UNPC. Il est remplacé par la Vice-présidente Chantal KANYIMBO MANYONGA pour terminer le mandat conformément à l’article 30 des statuts de l’Union.
Le 7ème congrès est convoqué en 2008 (du 29 octobre-1er novembre) au Centre Nganda, Chantal KANYIMBO MANYONGA est élue Présidente, MOMAT MWANA-SOMPO 1er Vice-président, KASONGA TSHILUNDE Joseph-Boucard Secrétaire Général et Jackie MULANGA TSHIELA Trésorière Générale.
Lorsque, en mars 2011, KANYIMBO préfère le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC), le vice-président, MOMAT MWANA-SOMPO, la remplace.
En 2014, l’UNPC obtient du gouvernement MATATA PONYO avec l’appui du Ministre de la Communication et Médias, Lambert MENDE OMALANGA, un financement pour l’organisation du 8ème Congrès. Celui-ci a lieu du 19 au 21 juillet 2014 au Centre Caritas/Congo. Le candidat, KASONGA est élu Président de l’UNPC avec 64 voix contre 14 à Christian MOMAT et 7 à KABALA MUANA MBUYI pour un mandat de 4 ans. Benoit KAMBERE LUSUMBA Secrétaire Général, Placide TABASSENGE BAKIYA, 1er Vice-président et Augustine BANZI BAMBELA Trésorière Générale.
Ce mandat sera très tumultueux durera 6 ans faute de financement pour l’organisation d’un nouveau congrès. En 2020, l’UNPC obtient le financement de la Fondation Denise NYAKERU TSHISEKEDI dans un climat de tension.
En octobre 2020 (05-07 octobre), le 9ème Congrès de l’UNPC est organisé dans la Ville côtière de Muanda au Kongo Central et porte KASONGA TSHILUNDE à la Présidence de la corporation pour un second mandat. Gaby KUBA BEKANGA est élu 1er vice-Président, Modeste SHABANI 2ème Vice-président, Jasbey ZEGBIA WEMBULU Secrétaire Général, Béatrice NYAMULENDA MWANSA Secrétaire Générale adjointe, Sylvie BONGO LANDU Trésorière Générale, Damas ESOLE KESOLE Trésorier général adjoint et Pierre Sosthène KAMBIDI et MUNDIA KIMA sont élus conseillers.
Un mandat que TSHILUNDE n’exercera que pendant 45 jours. Celui-ci décède suite à une courte maladie et cède la présidence à Gaby KUBA.
L’UNPC, CADRE FEDERATEUR DE TOUS LES MEDIAS DE LA RDC
Cadre fédérateur de tous les journalistes et de toutes les organisations professionnelles des médias en République Démocratique du Congo, l’UNPC a reçu un mandat légal de délivrer la carte de presse et, donc, de reconnaître la qualité de journaliste à quiconque œuvrant dans ce secteur en RDC. En d’autres termes, tout celui qui se dit journaliste et ne disposant pas de cette carte exerce illégalement et peut être poursuivi pour usurpation de la qualité de journaliste conformément aux dispositions du Code pénal Livre II.
Ainsi donc, la carte de presse que délivre l’UNPC est la seule légale et, comme dirait Socrate, ce qui est légal est juste car, l’éthique républicaine est à ce prix.
Afin que nul n’en ignore, la presse congolaise a trois autorités :
Autorité de réglementation : Ministère de la Communication et Médias ;
Autorité de régulation : Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC) ;
Autorité d’autorégulation : Union Nationale de la Presse du Congo (UNPC)
Le Ministère des Médias élabore les lois et règlements sur la presse. Le CSAC veille à l’application de ces lois et régule les organes de presse, tandis que l’UNPC s’occupe (autorégule) de ceux qui travaillent au sein de ces organes, à savoir les journalistes, les preneurs de son, les preneurs de vue, les photographes de presse, les caricaturistes, les rédacteurs.
L’UNPC les sanctionne par le biais de son Tribunal des pairs (la Commission de Discipline et d’Ethique Professionnelle) et l’OMEC veille au respect du Code de déontologie et recherche ses violeurs.
Contrairement à la fausse idée généralement répandue dans l’opinion, l’UNPC n’est pas un syndicat car, elle a, en son sein, des Syndicats, dont le plus célèbre est le Syndicat National des Professionnels de la Presse, SNPP en sigle.
La question de la presse congolaise est simple : comment rendre viables les organes de presse pour que les journalistes soient payés, et bien payés, et comment renforcer l’autorégulation pour lui permettre de jouer pleinement son rôle d’encadrement de ces derniers ? La réponse est aussi simple : il lui faut des moyens.
Jasbey ZEGBIA WEMBULU
Secrétaire Général de l’UNPC
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