“Béatification du roi Baudoin : un symbole de foi face aux ombres du passé colonial”
Le pape François a annoncé l’ouverture du procès en béatification du roi Baudoin le 29 septembre 2024, lors de la messe de clôture de son séjour apostolique au royaume des Belges, qui s’est tenue au stade Roi Baudouin à Bruxelles.
Il a qualifié le roi Baudoin d’homme de foi, justifiant cette déclaration par le refus de ce dernier de ratifier une loi sur la légalisation de l’avortement en 1992.
« Dès que je rentrerai à Rome, j’ouvrirai le procès en béatification du roi Baudoin : que son exemple d’homme de foi éclaire les gouvernants », a déclaré le Pape François.
Cette annonce a été très applaudie par le public belge, mais a suscité des réactions mitigées en République démocratique du Congo. En effet, durant le règne du roi Baudoin, des sujets belges ont été impliqués dans l’assassinat de Patrice Emery Lumumba, un héros de la lutte pour l’indépendance du Congo, en 1960.
Le Cardinal Fridolin Ambongo a exprimé des réserves, qualifiant cette béatification de« tâche noire », en référence à l’assassinat de Lumumba en 1961. Il a déclaré : « Nous restons ouverts. Pour nous, c’était un homme politique qui était religieux et qui avait beaucoup de courage. Si le dossier fonctionne et qu’ils veulent le présenter pour la canonisation, nous sommes d’accord. » Il a également souligné : « Cependant, parlant d’un point noir, nous ne connaissons pas toutes les implications de sa vie. » Ces commentaires ont été faits lors de la conférence de presse quotidienne sur les travaux du Synode des évêques, qui a eu lieu au Vatican le mardi 22 octobre dernier.
Le refus du roi Baudoin de ratifier une loi sur l’avortement peut inspirer certains gouvernants à agir selon des principes éthiques et moraux.Cependant, il est important de prendre en compte le contexte historique et les conséquences de son règne, notamment l’implication belge dans l’assassinat de Patrice Emery Lumumba, un événement tragique qui a marqué l’histoire du Congo. La béatification d’une figure historique doit être examinée sous plusieurs angles, et il est essentiel de reconnaître les aspects positifs tout en n’ignorant pas les zones d’ombre.
Marie SHOMBA
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