Sans surprise, Moïse Katumbi a déclaré qu’il ne va pas aller à la Cour constitutionnelle pour contester les résultats des élections qui seront publiés par la Commission Electorale Nationale Indépendante. Il brandit l’article 64 de la Constitution. Un article dont il ne saura réciter le contenu. Incapable de s’exprimer, il a choisi la voie de la sous-traitance pour faire entendre sa voix.
En effet, c’est par la voix de l’ancien Président de l’Assemblée nationale, celui qui a vendu son parti, ARC à Katumbi, Monsieur Kamitatu devenu porteur des mallettes du Président de l’Ensemble, que cette position a été portée à la connaissance du public.
Et pourtant, on s’y attendait lorsqu’IMPACT NEWS disait que Katumbi prépare la contestation pour accéder au pouvoir par la force que les élections. Voilà pourquoi il n’avait jamais formé les témoins. Moins encore, la campagne qui a été dépourvue de discours cohérent. Ayant échoué d’introduire les machines de tricherie avec l’aide de l’Union Européenne, face à sa cuisante débâcle, Moïse Katumbi ne compte que sur la rue, la rébellion avec le soutien de Paul Kagame pour accéder au pouvoir. C’est ce qui justifie la sortie de son Porte-parole, Olivier Kamitatu.
Invité du Journal sur Congo Web, Me Robert Kayenga a été très dur envers cet ancien législateur dont l’intelligence a été corrompue par l’argent d’origine criminelle.
Il s’est enlisé dans une position qui frise la rébellion en déclarant que Katumbi n’ira pas à la Cour constitutionnelle pour ne recourir qu’à l’article 64 de la Constitution dont la compréhension lui fait défaut.
En réaction, Me Robert Kayenga déclare : ‘’Je suis d’ailleurs étonné de voir que quelqu’un qui a été Président de l’Assemblée nationale, qui était un législateur de surcroit, qui est Kamitatu se permette de dire des choses qui sont pratiquement en déphasage avec la loi’’, a-t-il regretté avant de tempérer : ‘’Je lui pardonne parce qu’il n’est pas juriste, mais je pense qu’autour de Moïse Katumbi, il y a des juristes. Et ces juristes ne peuvent pas laisser Katumbi sombrer dans cette ignorance’’.
Et de poursuivre : ‘’L’article 64 de la Constitution a deux alinéas : le premier alinéa voudrait que tout Congolais fasse échec à tout individu qui exerce le pouvoir par la force ou en violation des règles établies. Par la force, veut dire un coup d’Etat’’, a expliqué cet auxiliaire de justice avant de préciser : ‘’Nous sommes tous d’accord que nous ne sommes pas dans le contexte d’un coup d’Etat sauf eux qui sont en train de préparer un coup d’Etat. Mais nous, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo est arrivé par la voie démocratique, il est arrivé par les urnes. Donc il n’y a pas de coup d’Etat, ça c’est la première hypothèse’’, a indiqué cet analyste politique.
La deuxième hypothèse, a-t-il poursuivi, ‘’est celle de dire toujours au premier alinéa, quelqu’un qui recherche le pouvoir en violation des règles constitutionnelles. C’est quoi la constitution ? La constitution dit ceci : le corps électoral est convoqué conformément à l’Article 73. Donc, vous vous rendez évidemment compte que les élections ont été convoquées dans le délai. Félix conserve encore toute sa légitimité, parce qu’il y a une disposition de la constitution qui dit que le Président reste en fonction jusqu’à l’installation effective d’un autre Président élu. Et donc, ils ne peuvent pas se permettre d’évoquer l’Article 64 à son premier Alinéa’’, a-t-il tranché.
Et de poursuivre : ‘’Le deuxième alinéa par contre, il dit que tout celui qui va tenter de renverser les institutions démocratiquement établies, il sera puni, il aura commis une infraction contre la République. C’est dans l’hypothèse où ils veulent se mettre, c’est de pouvoir renverser les institutions démocratiques. Parce que jusque-là, Félix n’a pas un problème de légitimité. Et lui, et son Gouvernement. Il reste en fonction jusqu’à ce qu’il y ait installation d’un nouveau président élu. Ils n’ont pas intérêt à se mettre sur cette voie-là, parce que cette voie-là, elle est une voie suicidaire et c’est une infraction grave, imprescriptible pour eux, s’ils osent se permettre de se mettre sur cette voie-là’’.
Et à l’Opposition, Me Robert reste très ferme : “Ils ne sont pas dans la volonté du peuple, ils se permettent de parler au nom du peuple, ils ne voient pas le sacrifice qu’à fait ce peuple-là.
Les irrégularités peuvent exister, mais est-ce que ces irrégularités peuvent entacher le processus ?’’, s’est interrogé cet analyste politique comme pour dire : ‘’C’est ça le problème. Vous avez par exemple, septante-cinq mille bureaux de vote. Il y a dix, vingt ou trente bureaux de vote qui ont connu un problème. Est-ce que c’est à cause de ça on va revoir le processus électoral ? Non. Et, ils sont tous simplement en perte de vitesse, et sont de mauvais perdants’’, tranche-t-il.
‘’Fayulu, s’il a été, s’il était un bon perdant en 2018, et s’il devient perdant encore aujourd’hui, il va gagner en crédibilité envers les Congolais. Qu’il ne joue pas le jeu d’un certain pasteur Ngoie qui a d’abord de sérieux problèmes, de lui-même pour ne serait-ce que gérer son foyer. Il gère son foyer sur la place publique. Et puis de deux aussi, il n’a aucun parti, il n’a pas de Secrétaire général dans son parti, il n’a aucun militant. Il est l’ombre de lui-même, c’est déjà comme ça que Fayulu va s’allier avec eux pour revendiquer et condamner les élections. Ils ont fait quel effort ? Il (Fayulu) a battu campagne, quand même dans plusieurs provinces. Mais les autres qui étaient ici assis dans cette ville, qui n’ont pas battu campagne. Ils lui disent bon voilà. L’échec cuisant, la réponse du peuple est claire, nous avons veillé le 20 pour élire un Chef de l’État et nous sommes avec lui. Le comble avec eux, ils ne savent pas que Félix a le soutien de la population. Nous sommes capables de nous mobiliser, de descendre dans la rue, nous qui soutenons Félix et Félix est aussi d’un parti politique populaire. Qu’ils ne l’oublient pas. Parce qu’il n’est pas Président avec des militants fabriqués. Non, il est Président avec des militants réels. S’il faut défendre la victoire de Félix, nous sommes capables de descendre dans la rue pour défendre les institutions, pour défendre sa victoire.
Eux qui n’ont pas de peuple, nous sommes capables de les écraser sur le terrain. Parce que le peuple n’est pas avec eux, et le peuple l’a démontré. La journée du 31 décembre, nous l’attendons à bras ouverts. On est préparé à entendre que notre Président est élu. Et nous, nous croyons en cet homme, nous croyons en sa vision, nous croyons qu’il est la réponse au problème du peuple congolais’’, a conclu Me Robert Kahenga, avant de lancer un appel à la population : ‘’Peuple congolais, restons chez nous à la maison, suivons la publication, il y a des coins où Katumbi a battu Félix, et nous l’acceptons. Il y a des endroits où Félix les a battus. Mais aujourd’hui, la vérité est celle-là, et elle est connue : le peuple congolais a déjà un Président’’.
Marie Shomba S
