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Relance des activités de la SOTEXKI créée en 1971 à Kisangani : Où serait passé le solde de 10 millions de dollars décaissés à cette fin ?

Relance des activités de la SOTEXKI créée en 1971 à Kisangani : Où serait passé le solde de 10 millions de dollars décaissés à cette fin ?

Inaugurée en 1975 à Kisangani, chef-lieu de la province de la Tshopo, la SOTEXKI (Société Textile de Kisangani) fut autrefois l’une des plus grandes industries textiles d’Afrique centrale, véritable fierté nationale. Après des décennies de fonctionnement, l’entreprise a sombré à partir de 2020, principalement à cause du vieillissement de ses équipements.

Conscient de l’importance stratégique de cette entreprise publique, le Gouvernement congolais avait décidé, en 2022, de relancer ses activités avec un engagement financier de 17,5 millions de dollars, à verser en trois tranches.

Mais il aura fallu attendre six mois après cette annonce pour que la première tranche, estimée à 7 669 461 dollars, soit effectivement décaissée, en trois étapes : le 7 août, le 25 septembre et le 21 décembre 2023. Cette somme a permis à la SOTEXKI d’acquérir plusieurs équipements de pointe : chaudières, compresseur, merceriseuse (évaluée à 3 millions de dollars), machine à imprimer Montex, cuisine de finition, machine à rame, tableaux de commande, visiteuses, tissus à écrits, picanos, et métiers à tisser. Une partie du montant a également été affectée au paiement de huit mois de salaire sur les 35 mois d’arriérés des 350 agents encore actifs.

Un audit gouvernemental, mené sur la gestion de ces fonds et entériné en Conseil des Ministres, a mis en lumière certaines zones d’ombre, alimentant des soupçons de détournement, bien que non encore prouvés. Ce climat de suspicion retarde aujourd’hui le paiement du solde de 10 millions de dollars, indispensable à la relance complète de la production, estimée à 300 000 mètres de tissu.

Par ailleurs, un lot important de machines récemment achetées reste bloqué à Matadi et à Kinshasa pour des raisons douanières, accentuant le retard de la réouverture effective de l’usine.

La question qui se pose avec insistance est la suivante : Pourquoi l’État congolais tarde-t-il à débloquer les 10 millions restants, alors que la relance de la Sotexki constitue une bouffée d’oxygène économique non seulement pour la Tshopo, mais aussi pour plus de 35 000 paysans producteurs de coton des provinces voisines de l’Ituri et du Bas-Uélé, qui dépendent directement de cette chaîne de valeur ?

Une relance rapide et transparente de la SOTEXKI pourrait contribuer à redynamiser l’économie locale, créer des milliers d’emplois et renforcer la souveraineté industrielle de la RDC.

Enquête de Bosolo Télévision/ETM

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