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Révélation ou règlement de comptes ?Nicolas Kazadi secoue Félix Tshisekedi :

Révélation ou règlement de comptes ?Nicolas Kazadi secoue Félix Tshisekedi :



Alors qu’il a été pendant plus de deux ans l’un des piliers économiques du régime, l’ancien ministre des Finances, Nicolas Kazadi accuse aujourd’hui les proches du président Tshisekedi d’avoir détourné les fonds publics. Mais à quel jeu joue-t-il vraiment ?


Nicolas Kazadi sort de son silence, et le moins qu’on puisse dire, c’est que le ton est dur. Dans une déclaration qui fait déjà couler beaucoup d’encre, lors de son passage dans un média local, l’ancien Ministre des Finances a pointé du doigt « l’absence de sérieux » du régime Tshisekedi, affirmant que « chaque fois que l’argent arrivait pour les projets, les proches du Président se précipitaient pour se partager le butin avant même de réfléchir aux vraies priorités nationales ».
Des propos lourds, presque explosifs, venant d’un homme qui fut lui-même le gardien de la caisse de l’État congolais de 2021 à 2024. Et c’est là que le bât blesse.


Silence complice ou mémoire sélective ?
Ce que Kazadi oublie de dire, c’est qu’il n’a pas été un observateur extérieur ou un opposant marginalisé. Il était au cœur du pouvoir, chef d’orchestre de la politique budgétaire, et signataire de toutes les lignes de décaissement. Comment expliquer alors qu’il n’ait jamais dénoncé ces pratiques lorsqu’il avait encore la responsabilité et d’y mettre un terme ?
Certains y voient un discours de revanche, de frustration, un repositionnement stratégique pour un but inavoué. D’autres évoquent une tentative de dédouanement avant de potentielles poursuites ou d’investigations post-gouvernementales. Dans tous les cas, la question mérite d’être posée : pourquoi parler maintenant ?
Des accusations sans preuves ?
Si l’ancien Ministre détient des preuves de détournement systématique de fonds publics, pourquoi ne les remet-il pas à la Cour des Comptes, à l’Inspection Générale des Finances (IGF), ou au parquet ? Jusqu’à présent, ses déclarations relèvent plus du procès médiatique que d’un acte de responsabilité institutionnelle. Il s’agit là, d’un acte posé avec une immaturité politique qui ne dit pas son nom. Un argentier national, est comme un sécurocrate, dépositaire des secrets d’Etat avec lesquels il ira dans son tombeau.


Or, au pays de Lumumba, les effets d’annonce n’ont jamais remplacé la transparence et la vérité judiciaire.
Les Congolais, qui subissent encore les conséquences des détournements de fonds, du sous-développement et de la mauvaise gouvernance, n’ont que faire des querelles de salons ou des règlements de comptes entre anciens compagnons de route. Ils veulent des faits, des solutions et des comptes rendus honnêtes. Pas des discours à géométrie variable.


En s’attaquant frontalement à la présidence après avoir servi au plus haut niveau, Kazadi prend un risque : celui de perdre en crédibilité ce qu’il croit gagner en visibilité. Car pour beaucoup, son revirement sonne faux. Trop tardif, trop brutal, et surtout trop commode.


MK

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