loader image

Impact News

Kabundgate :
L’exécution d’un agenda bien ficelé
· Il n’y a rien entre Kabund et Fatshi
· Fatshi, candidat Président indépendant en 2023 loin de l’UDPS ?





C’est un agenda qui s’exécute. Un programme savamment monté et ficelé dont l’altercation entre la garde rapprochée du Premier Vice-président de l’Assemblée Nationale et Président a.i. de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social vient de hâter son application. Parce qu’à regarder de près, il n’y a rien qui puisse justifier non seulement la descente punitive dans la résidence de quelqu’un dont la garde rapprochée facilement identifiable et pouvant en cas de besoin, répondre de ses actes devant les juridictions compétentes ; mais aussi et surtout les déclarations de rejet et de vomissement d’un leader politique qui a ‘’démissionné’’ dans les réseaux sociaux. Bien plus, rien ne justifie ce rejet et cette diabolisation, parce que le 1er Vice-président de l’Assemblée Nationale semble être le meilleur élève très discipliné qui applique la politique du Gouvernement en matière de violation du Code de la Route que le Chef de l’Etat, lors de divers Conseils des ministres a décriée.

Qu’à cela ne tienne, il n’y a rien à ce jour qui démontre qu’il y a un problème particulier entre le Président de la République et celui qui assume son intérim à la tête de l’UDPS. Alors, que viennent faire toutes ces déclarations de soutien au Chef de l’Etat, comme s’il y avait déjà une rupture consommée ou divorce entre les deux, en dehors des positions de certains membres des familles dans des réseaux sociaux?

Les réponses à ces questions, établissent facilement qu’il s’agit de l’exécution d’un plan bien ficelé et qui est en train de prendre corps, l’altercation n’étant qu’une goutte d’eau qui a fait déverser le vase.

Isolement de Fatshi ?

Ce qui est facilement détectable, c’est l’application d’un plan de ceux qui veulent isoler Félix-Antoine Tshisekedi de l’UDPS pour l’imposer en 2023 comme candidat Président indépendant, sans arborer les couleurs de son parti politique. De cette manière, le système kabiliste de prédation du patrimoine national peut se poursuivre loin de l’UDPS qui sera chargée de tous les péchés en 2023. Cela est visible à travers les positions des robots-communicants de certains leaders qui sont devenus aujourd’hui, défenseurs du respect de la parole de Jean-Marc Kabund, à travers son tweet, annonçant ‘’sa prétendue démission’’.

Les anciens Mobutistes, anciens Kabilistes, anciens Tshisekedistes devenus Fatshistes formeront une coalition hétéroclite qui va faire gripper la machine RDC et la ramener à la case de départ surtout avec un entourage qui ne connait pas les réalités du terrain.

Toute cette analyse conduit à comprendre que Jean-Marc Kabund ne devrait pas démissionner, ni de son poste de 1er Vice-président, ni celui de Président a.i de l’UDPS pour préserver ainsi le peu qui reste du Sphinx de Limeté dont certains dans l’entourage du Chef de l’Etat piétinent la mémoire et l’idéologie. A moins qu’il y soit poussé par une déchéance ou par un Congrès ou par le retrait du mandat spécial qui lui a été accordé. Or, le Président de la République ne pouvant plus poser les actes en tant que membre d’un parti politique, il ne restera à Kabund que le Congrès pour le faire déchoir.

Pourquoi Kabund ?

Il est poussé à quitter la tête d’un grand parti politique. L’Union pour la Démocratie et le Progrès Social, UDPS.

Et pourtant, personne ne le voyait venir diriger l’actuel parti présidentiel.

Jean-Marc Kabund-A-Kabund a été propulsé au poste du numéro deux du parti, à la grande surprise de l’entourage du Sphinx de Limete. Il le proclame lorsqu’il le présente Président fédéral du Haut Lomami, comme un Héros vivant. En réaction à cette présentation, Jean-Marc Kabund va déclarer : ‘’Nous sommes avec eux jusques dans les caniveaux. Eux (Le régime de Kabila), ils ont les armes et nous nous avons la non-violence’’. Une déclaration que l’on peut considérer comme une prophétie qui s’est en tout cas accomplie. Parce que sans armes, sans effusion du sang, Félix-Antoine Tshisekedi avec l’appui de Jean-Marc Kabund venait de renvoyer les dignitaires de l’ancien régime dans les caniveaux où ils sont en train de se relever grâce à l’Union Sacrée de la Nation.

Secrétaire Général de l’UDPS

Après cette présentation, il est nommé Secrétaire Général. Il remplace Bruno Mavungu et renoue avec la gestion de l’UDPS par les jeunes après Jacquemin Shabani.

Depuis ce jour, le parti s’engage dans une montée qui va le conduire au sommet de l’Etat. Alors qu’il a géré avec doigté les négociations du Centre Interdiocésain qui avait pour Chef de la Délégation son Secrétaire Général adjoint, Félix-Antoine Tshisekedi, il perd pendant que l’on attendait la mise en place du Gouvernement issu de ces négociations son Président National, feu Dr Etienne Tshisekedi wa Mulumba. Personne ne lui donne la chance de réussir. L’on croit que le parti va s’éclater et que c’est la fin d’un combat qui n’aura pas abouti. Il réorganise le parti comme Président intérimaire. Les sollicitations viennent de partout pour qu’il vende le parti au plus offrant. Kabila, comme son ancien allié Moïse Katumbi Chapwe, sont dans la course pour acheter le parti, Jean-Marc Kabund s’y oppose. Il est appuyé par ses quatre Secrétaires Généraux adjoints avec le soutien du Porte-parole et de l’ancien Conseiller juridique du Sphinx Etienne Tshisekedi wa Mulumba, Me Peter Kazadi. A cette époque, l’on parlait des ‘’3K : Kabund – Kazadi – Kabuya’’.

Il réussit à organiser les élections du nouveau Président National. Félix-Antoine Tshisekedi l’emporte face à Paul Tshilumbu.

Elu et contre toute attente, parce que les deux n’étaient pas trop proches, Félix-Antoine Tshisekedi, à la surprise de tous, reconduit Jean-Marc Kabund et lui adjoint celui qui était jusques là Secrétaire National à la Communication et Porte-parole du parti, Augustin Kabuya.

Combat contre lui

Les négociations sont en cours pour le rapatriement du corps de Sphinx. Kabila s’y oppose. Emmanuel Ramazani Shadary clame que l’UDPS négocie la Primature contre le corps de son Président en Belgique. Félix-Antoine Tshisekedi est traité par ses pairs de l’Opposition d’avoir signé un deal avec Joseph Kabila pour prendre le poste de Premier Ministre. Les flèches viennent de partout, principalement des proches de son nouvel allié, Moïse Katumbi Chapwe. Il réagit pour déclarer qu’il désire occuper la Présidence de la République pendant que les gens veulent le réduire. Les gens se moquent de l’actuel Chef de l’Etat, le traitant d’orgueilleux et l’expose à la honte populaire qu’il n’a pas la gabarie qu’il faut pour occuper ce poste.
Les négociations boitent. Le corps d’Etienne Tshisekedi n’est pas rapatrié.

Fameuse machine à voter

Tractations pour l’organisation des élections. Un calendrier est publié par Corneille Nangaa. Celui-ci annonce que les élections seront organisées avec la machine à voter. L’objectif de Joseph Kabila est de pousser l’Opposition à refuser la machine à voter pour négocier une autre rallonge. L’Opposition est tombée dans le piège de Kabila. Elle s’oppose aux élections avec la machine à voter. Même le Président de l’UDPS, Félix-Antoine Tshisekedi tente d’emboiter les pas à ses pairs de l’Opposition. Kabund le conseille pour que l’on ne tombe pas dans le piège de Joseph Kabila. Félix-Antoine Tshisekedi convoque une réunion où l’option d’aller aux élections avec ou sans machine est levée. Ses pairs de l’Opposition traitent l’UDPS d’avoir été corrompue par Kabila. L’un des puissants leaders de l’Opposition, demande à Félix-Antoine Tshisekedi de limoger Kabund. Le Président National de l’UDPS s’y oppose.

Voilà que l’on va vers la désignation d’un candidat unique de l’Opposition. Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo est dribblé à Genève. Il cède à cette tricherie et présente Martin Fayulu comme le candidat du Changement. Le lendemain Jean-Marc Kabund-A-Kabund convoque une réunion du Directoire du parti. Il exige à son Président National de retirer sa signature. Parce que l’élection par tricherie d’un candidat traité par Mende d’une souris naine, avait provoqué un émoi sur toute l’étendue de la RDC.

Le Président Félix-Antoine Tshisekedi se soumet à la base. Il retire sa signature. Un autre accord est signé à Nairobi avec l’UNC de Vital Kamerhe. Il bat la campagne et l’emporte.

A la tête de l’UDPS

Le 22 janvier 2019 après la publication des résultats de la présidentielle, Félix Tshisekedi est contraint de lâcher la direction du parti du feu Étienne Tshisekedi Wa Mulumba.

Poids lourd de l’opposition congolaise depuis presque plus de trente et cinq ans, l’UDPS doit se métamorphoser en parti au pouvoir et l’urgence du moment impose de choisir un homme de confiance et de rigueur pour conduire la transition au sein du parti. Le choix de Félix Tshisekedi est porté sur Jean-Marc Kabund-a-Kabund. Le Conseiller juridique d’Etienne Tshisekedi, devenu désormais Directeur de Cabinet adjoint du Président National de l’UDPS, Me Peter Kazadi rédige le mandat Spécial. Jean-Marc Kabund est désigné Président intérimaire du parti.

Quoique Félix Tshisekedi et Jean-Marc Kabund n’aient été trop proches, ils entretenaient au moins depuis près de trois ans des relations professionnelles d’intérêt mutuel. Le choix de Kabund était la meilleure solution.

Ce choix était plus important pour Félix Tshisekedi du fait que celui qu’il nomma Président intérimaire du parti est un homme de terrain, un combattant qui a rapidement compris la dynamique et les luttes d’influence internes au sein de ce parti.

Le parcours politique de Kabund

À l’âge de 35 ans, Jean-Marc Kabund comptait près de deux décennies d’activisme derrière lui.

Il s’est engagé dans le combat au sein de l’UDPS alors qu’il n’était qu’un adolescent. Il a ensuite pris la présidence de la fédération provinciale de l’UDPS à Kamina.

Cette contrée était l’un des bastions de Joseph Kabila et il revêt donc une importance stratégique pour l’UDPS. Plusieurs fois interpellé, il passe un mois en prison en 2015 pour s’être opposé au projet de loi qui liait la tenue des élections à l’organisation d’un recensement. C’est comme ça qu’il a fait ses preuves. C’est un combattant, Jean-Marc Kabund !

Disgrâce ou divorce

Beaucoup disent qu’il s’agit de l’ivresse du lait. Il enviait devenir agent de roulage. Il disait à qui veut l’entendre avoir de l’ascension sur le Président de la République. D’autres affirment, que ses déboires, seraient liés à l’exploitation minière au Katanga. Vraisemblable dans la mesure où rien ne colle, ni avec l’altercation entre sa garde rapprochée et un élément de la Garde Rapprochée, ni encore moins, avec sa ‘’prétendue démission’’ au poste de 1er Vice-président de l’Assemblée Nationale.

Et là, nul ne peut douter d’une machine mise en route depuis plusieurs années qui n’a trouvé que cette occasion pour déverser le vase. En homme politique dont le destin a porté à la tête d’un grand parti politique, il devra se remettre à ce destin qui décidera de la suite de sa vie, n’ayant rien préparé dans la vie. Félix-Antoine Tshisekedi acceptera-t-il de rompre ce mariage de raison ? Surtout que celui qui l’intoxique, Beford Biselele est parmi ceux qui sont venus corrompre les cadres de l’UDPS en 2016 pour qu’ils portent leur choix sur Katumbi que de présenter un candidat de l’UDPS.

L’avenir nous en dira plus.

Nous y reviendrons.

Nicole Kakese.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *