Du 05 janvier au 03 février à l’Assemblée Nationale :Une session extraordinaire de tous les enjeux !
Le Président du Bureau d’âge de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso Kodia Pwanga a présidé ce mardi 05 janvier la plénière inaugurale de la session extraordinaire à l’Assemblée Nationale. Mboso a signé depuis le 22 décembre dernier une Décision convoquant l’Assemblée nationale en session extraordinaire. C’est la Décision numéro 001 portant convocation de l’Assemblée nationale en session extraordinaire du 05 janvier au 03 février 2021, ayant quatre points inscrits à l’ordre du jour:
Poursuite de l’examen de la pétition à charge d’un membre du Bureau définitif de l’Assemblée nationale; Élection et installation du Bureau définitif de l’Assemblée nationale ; projets de loi de ratification et enfin, le contrôle parlementaire.
D’ores et déjà les états-majors des regroupements politiques sont en chaleur pour affûter les armes pour la conquête ou la reconquête du Bureau de l’Assemblée nationale. Le comité de crise du FCC a été reçu à la ferme de Joseph Kabila à Lubumbashi et le Président de la République a rencontré le dimanche 03 janvier dernier les Députés à la Cité de l’Union Africaine.
Le navire FCC prend de l’eau de partout
Le Navire FCC a chaviré. Le gigantesque bateau considéré comme un refuge sûr et inébranlable, à l’image du Titanic, une luxueuse cité flottante du début du vingtième siècle a pris l’eau.
La noyade est tellement spéculaire au point de se demander qu’est-ce qui maintenait à flot, plus de dix-huit ans durant, ce navire qui s’est fondu comme du sel dans l’eau.
Dépouillé de toute sa force, Kabila regarde en spectateur moribond comment le Front Commun pour le Congo qui faisait sa force politique s’écroule.
En homme fort, Félix Tshisekedi met en place une structure politique, Union Sacrée de la Nation qui selon lui, rencontrera les attentes profondes du peuple congolais qui étaient ignorées et mises en veilleuse par le régime passé.
Après la destitution de Jeanine Mabunda au perchoir de la chambre basse du parlement, ses collaborateurs du Bureau y compris, il est temps de passer à une étape aussi importante qui est la mise en place d’un nouveau Bureau qui, se basant aux résultats de la destitution de l’ancien Bureau, laisse croire que c’est Félix Tshisekedi, concepteur et pilote de l’Union Sacrée pour la Nation qui raflera ce Bureau. La réception du dimanche dernier en dit beaucoup. Plus de 300 Députés ont répondu présent à cette réunion.
Après deux années perdues bêtement dans la coalition FCC-CACH, sachant que 2023 c’est pour bientôt (année de l’organisation des nouvelles élections selon la constitution ndlr), le Chef de l’État sait parfaitement bien que le temps ne joue pas en sa faveur. Lors de son adresse du 6 décembre 2020, après avoir déploré l’hypocrisie, les blocages et les humiliations qui ont caractérisé la défunte coalition, le Président de la République a fait une promesse rassurante au peuple sous forme d’un slogan performatif : « Kisalu me banda ». Traduit en français : » l’heure a sonné, le travail commence ! »
Pour ce faire, la première étape de la concrétisation de sa vision, c’est le parlement.
De la responsabilité du Bureau d’âge
Considérant que la durée du Bureau d’âge ainsi que les matières éligibles à traiter par celui-ci sont strictement limitées, il se trouve que ce Bureau, en date de l’ouverture de la session extraordinaire, le 05 janvier, n’aura que 10 jours pour organiser les élections de ce bureau car le 15 janvier, ce Bureau à responsabilité limitée consommera tout le temps lui conféré. Il est alors important que la convocation des élections, le dépôt des candidatures, le traitement des dossiers, la publication des listes de candidats retenus, le dépôt et le traitement de recours, la campagne électorale ainsi que l’organisation des élections proprement dites se tiennent à la fourchette des 10 jours. Un défi monumental pour Mboso et ses compagnons de ce Bureau.
Espérant que le nouveau Bureau sera installé au plus tard le 15 janvier, il sera alors de sa responsabilité (nouveau Bureau) de conduire les assises pour donner au Président Tshisekedi un Premier ministre qui lui sera respectueux et allégeant. Là encore, c’est la course contre la montre qui est engagée.
Partant du communiqué de la convocation de la session extraordinaire ordinaire qui ira du 05 janvier au 03 février, à la date de l’expiration du mandat constitutionnel du Bureau d’âge, il restera au nouveau Bureau 17 jours pour clore la session, conformément aux dispositions de l’article 114 de la Constitution.
Le temps, encore le temps, plus que le temps, seul entrave à la concrétisation du rêve de Félix Tshisekedi.
17 jours pour matérialiser le projet d’un nouveau Gouvernement !
Le nouveau Bureau aussitôt installé, aura pour mission entre autres de destituer le Gouvernement Ilunkamba pour permettre au Chef de l’État de nommer son Premier Ministre sans enfreindre la constitution de la République Démocratique du Congo.
Ce qui met en lumière que l’un des premiers actes de ce Bureau sera la mise à l’écart d’Ilunkamba. Pour cela, une motion de censure qui est déjà en gestion sera déposée. Parce que la majorité parlementaire en séjour semble basculer en faveur de Félix Tshisekedi, nous sommes convaincus que le Premier Ministre Ilunkamba y laissera ses plumes et sortira au Palais du peuple, ce jour-là, en déchu. Cette séquence sus-évoquée pourra consommer au minimum 5 jours. Il restera alors 12 jours au parlement pour la suite des événements.
Ces manœuvres engloutiraient du temps qui est précieux pour le Président de la République et par conséquent, retardera la mise en pratique de la politique gouvernementale ardemment voulu par le Chef de l’État.
Dans le cas d’espèce, ce qui est possible et quasiment acquis à Félix Tshisekedi ce sont les élections du nouveau Bureau et probablement la déchéance d’Ilunga Ilukamba. Parce que la durée d’une session extraordinaire est d’un mois, le Président Félix sera censé attendre la session ordinaire du mois de mars pour voir son Gouvernement être investi. Par ailleurs, durant tout ce temps, il peut soit travailler avec le Gouvernement en place issu de la coalition FCC-CACH pour expédier les affaires courantes ou soit, travailler directement avec les secrétaires généraux de la fonction publique comme cela fût le cas pour la Belgique.
Cette session extraordinaire est vraiment de tous les enjeux. En spectateur, les millions de Congolais attendent voir ce qui en sortira après 27 jours.
Molende MUTEBA
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