ÉQUIPE NATIONALE : WAN BISSAKA: UN RENFORT TECHNIQUE MAIS UN DÉFI D’EQUILIBRE COLLECTIF
On parle souvent des couteaux, et Aaron Wan-Bissaka, sans bon usage, en serait un parfait exemple pour les léopards. Formé à Manchester, l’arrière droit de West Ham United, a officiellement décidé de représenter la République démocratique du Congo au niveau international à l’âge de 27 ans .
Né à Croydon, en Angleterre, de parents congolais, il avait auparavant joué pour l’équipe U20 de la RDC en 2015, avant de représenter l’Angleterre chez les U20 et U21.
En mai 2025, Wan-Bissaka a été convoqué dans l’équipe nationale de la RDC pour des matchs amicaux contre le Mali et Madagascar en juin . Bien qu’il ait été appelé en équipe senior d’Angleterre en 2019, une blessure l’avait empêché de faire ses débuts, et il n’avait pas été rappelé depuis .
Cette décision ouvre la voie à sa participation à la Coupe d’Afrique des Nations prévue en fin d’année et aux qualifications pour la Coupe du Monde 2026 . La RDC, dirigée par l’entraîneur Sébastien Desabre, est actuellement en tête du groupe B des qualifications, devant le Sénégal .
la décision d’Aaron Wan-Bissaka de rejoindre les Léopards à 27 ans, bien qu’accueillie positivement par de nombreux supporters et observateurs du football congolais, ne fait pas l’unanimité, en particulier à Kinshasa. Plusieurs voix s’élèvent pour critiquer ce qu’ils perçoivent comme un choix opportuniste, après des années de refus et d’hésitations.
Wan-Bissaka avait en effet été sélectionné par les U20 de la RDC en 2015, mais avait ensuite tourné le dos à la sélection congolaise pour rejoindre les équipes jeunes d’Angleterre, allant jusqu’à une convocation en équipe A (sans toutefois y jouer officiellement).
Pour certains supporters congolais, notamment les plus fervents à Kinshasa, ces multiples rejets sont vus comme un manque de considération pour le pays d’origine de ses parents.
Cela dit, d’autres considèrent qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire, et que son expérience en Premier League sera un atout précieux pour la RDC. Son intégration dépendra sans doute de son comportement, de son engagement sur le terrain et de sa capacité à se rapprocher du peuple congolais, notamment à travers des initiatives comme son projet d’académie à Kinshasa.
Alors que les Léopards de la RDC affichent un groupe de plus en plus soudé sous la houlette de Sébastien Desabre, l’intégration d’Aaron Wan-Bissaka divise. Si sur le papier, l’apport d’un joueur de son calibre est incontestable, notamment pour sécuriser le couloir droit, son arrivée soulève plusieurs interrogations en interne comme dans l’opinion publique.
Un statut qui impose… sans avoir encore prouvé sous le maillot congolais
Wan-Bissaka ne vient pas comme un simple joueur parmi d’autres. Son expérience en Premier League et son aura médiatique le placent automatiquement dans la peau d’un titulaire en puissance. Or, le groupe actuel de la RDC compte déjà des joueurs engagés, qui ont participé aux campagnes récentes parfois dans l’adversité, et qui se sont imposés par le mérite et la loyauté. Pour eux, l’arrivée d’un “nouveau” qui pourrait leur ravir une place sans avoir traversé les mêmes épreuves pourrait être perçue comme une injustice.
Un risque de tensions internes ?
Des joueurs comme Gédéon Kalulu ou Issama Mpeko, qui ont donné de la stabilité à ce poste ces dernières années, pourraient voir cette arrivée comme une remise en question brutale. Le vestiaire pourrait être partagé entre ceux qui accueillent ce renfort avec enthousiasme, pour faire progresser le niveau global, et ceux qui y voient une menace à la cohésion bâtie à long terme.
Sébastien Desabre aura donc un rôle délicat à jouer : intégrer Wan-Bissaka sans briser la dynamique collective. Cela implique une gestion claire des rôles, une communication honnête avec les joueurs, et surtout, que Wan-Bissaka montre un engagement sincère et exemplaire dès ses premières apparitions.
Vic Madiavula
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