EN TÊTE DE LA DÉLÉGATION CENCO-E.C.C, L’ABBÉ NSHOLE DEVIENT LA RISÉE POUR CERTAINS CONGOLAIS ET POURTANT…

Mgr Donatien Nshole, en tant que
Secrétaire Général de la CENCO
(Conférence Épiscopale Nationale du Congo), est une figure influente dans la vie sociopolitique de la RDC.Toutefois, son rôle et les prises de position de la CENCO, notamment dans les démarches récentes impliquant le M23 et Paul Kagame, ont suscité de vives réactions au sein de l’opinion publique congolaise.*

Beaucoup de Congolais perçoivent ces rencontres comme une tentative maladroite de dialogue avec des acteurs considérés comme des ennemis de la nation, ce qui a conduit à une vague de critiques et parfois même à du mépris à l’égard de la CENCO et de son SG. Certains estiment que l’Église catholique, au lieu de chercher à faciliter le dialogue avec des groupes rebelles accusés de crimes graves, devrait plutôt défendre fermement la souveraineté du pays et soutenir les forces nationales qui luttent contre l’agression.

D’un autre côté, la CENCO et l’ECCC (Église du Christ au Congo) défendent leur approche en invoquant la nécessité du dialogue pour résoudre les conflits. Elles estiment que l’Église a un rôle de médiation à jouer, même dans les situations les plus délicates.

Le problème, c’est que cette posture semble en décalage avec l’indignation populaire. La majorité des Congolais rejette tout compromis avec le M23 et le Rwanda, qu’ils accusent d’être responsables d’atrocités dans l’Est du pays. Dès lors, ces rencontres sont vues comme une forme de légitimation des bourreaux du peuple congolais, ce qui explique pourquoi Mgr Nshole est aujourd’hui la cible de nombreuses moqueries et critiques.

Mgr Donatien Nshole et la CENCO défendent l’idée que leur engagement dans ces dialogues avec le M23 et Paul Kagame vise exclusivement à rétablir la paix en RDC. Selon lui, tous les moyens doivent être utilisés pour y parvenir, y compris le dialogue avec les parties impliquées dans le conflit. «Il ne s’agira pas d’une réussite pour nous, mais pour le Congo. On nous a condamnés à ne pas dénoncer l’agression, pourtant nous l’avons toujours fait. La Bible nous recommande d’aimer nos ennemis, et la dimension pastorale nous facilite le contact », a -t-il confié ce matin lors de son interview sur Top Congo FM.

Cependant, cette approche est loin de faire l’unanimité. Beaucoup de Congolais estiment que ces discussions donnent une légitimité à des acteurs perçus comme des agresseurs, plutôt que de renforcer la souveraineté du pays. Ils craignent que cela n’aboutisse qu’à des compromis injustes au détriment des victimes congolaises.

La question fondamentale est donc de savoir si le dialogue, dans ces conditions, peut réellement aboutir à une paix durable, ou s’il risque d’être une stratégie de diversion permettant aux ennemis du pays de gagner du temps. La population semble majoritairement pencher pour la seconde option, ce qui explique les critiques sévères à l’encontre de Mgr Nshole et de la CENCO.

Peut-être que la CENCO devrait clarifier davantage ses intentions et surtout s’assurer que sa démarche est en phase avec les aspirations du peuple. Parce qu’au final, si une initiative de paix ne trouve pas l’adhésion populaire, elle risque d’être contre-productive.

Vic