L’ombre de Joseph Kabila plane sur la sortie médiatique de John Numbi !

Le Président honoraire de la République, Joseph Kabila Kabange avait promis, par ses poulains qu’il allait s’adresser à la Nation. Depuis lors, silence de mort. Ses affidés l’appelleraient ‘’Recteur de l’Université de Kara’’. Seulement après cette rencontre avec les fidèles des fidèles dont quelques journalistes qui ont rejoint ses rangs en dernière minute, on l’a vu en prenant le vol pour Lubumbashi avec une copie de la Constitution en mains.

Par contre, ce sont ses très proches collaborateurs qui ont été hissés sous son règne qui expriment sa pensée.

Premier à prendre la parole, c’est l’ancien Président de la Commission Electorale Nationale Indépendante, CENI, Corneille Nangaa qui a remis en sellette le fameux accord qui aurait été signé entre les Présidents Joseph Kabila et Tshisekedi en janvier 2019.

Puis, c’est l’ancien Inspecteur Général des Forces Armées, John Numbi en cavale depuis 2020 qui sort de son silence et brise son devoir de réserve.

Plateau bien monté, lumière adaptée, bien maquillé, lecture sur prompteur, le décor est bien planté pour un discours dont le vocabulaire ne vient pas en tout cas de cet ancien Ingénieur de l’ISPT/Likasi devenu Général sans les hauts faits d’arme, ni études dans une académie militaire connue.

En tout cas, il ne faut pas minimiser ses menaces. Elles semblent avoir été bien concoctées et connaissant l’histoire de ce que l’homme a déjà fait, il faut les prendre au sérieux.

Le Général John Numbi, en dehors de ses charges à la tête de la JUFERI de triste mémoire en 1992, a connu sa montée fulgurante lorsque Pweto est tombé et surtout depuis l’assassinat au front du Général Masasu jugé en brousse par une cour martiale dont l’on ne connait le verdict. Il faut aussi rappeler sa responsabilité dans les massacres de Bundu-dia-Kongo et de Kamuina Nsapu, sans omettre les sanglantes repressions des manifestations à Lubumbashi et à Kinshasa. Ce qui avait conduit l’Union Européenne et les USA à le sanctionner.

Celui qui avait le rapport sur les massacres de BDK a été tué dans ses bureaux et le procès a été réouvert et ses complices condamnés.

En se remémorant son tableau sombre avec la mort de Chebeya et Bazana, il faut craindre l’homme, même si ses menaces lorsqu’il a été démis de ses fonctions, avait déclaré qu’il n’est pas un agneau faisant allusion à son nom de lion, n’ont jamais produit les effets.

Ce décor planté, ne peut que faire lever le voile au nom de qui il a parlé. En tout cas, c’est Joseph Kabila à travers ses propos.

En effet, l’ancien inspecteur général des Forces armées congolaises, a dans cette vidéo d’une dizaine de minutes, expliqué à son tour que Félix Tshisekedi doit son accession au pouvoir à un accord politique.

Selon ses propos, outre les chefs d’États qui ont cautionné ce texte, des militaires étaient aussi présents, John Numbi était du nombre, il cite par ailleurs les noms de deux autres haut gradés, décédés depuis cet accord : les généraux Delphin Kahimbi et Tim Mukuntu. Chaque formation politique avait aussi amené trois témoins : deux hommes de Joseph Kabila (Tshibanda et Néhémie) ont été cités à New York par Félix Tshisekedi.

La sortie de John Numbi ne se limite pas à évoquer cet accord, il suggère au chef de l’État de faire un pas de son côté et appelle les militaires à ne plus se soumettre aux “antivaleurs” de l’actuel président de la République. Il déclare : “l’armée et la police ainsi que toutes les forces de défense du pays ne sont plus liées au devoir d’obéir…”

Après avoir évoqué ses critiques sur le processus électoral en cours, sur le repli du pouvoir sur “une seule ethnie”, le général, sous sanctions américaines et européennes, évoque la possibilité de “barrer la route à Félix Tshisekedi” avant de lancer : “seul le fabricant du monstre est capable de le détruire. Autant nous lui avons donné le pouvoir, autant nous sommes capables de le reprendre de gré ou de force.”

Le fabriquant ne peut etre que Joseph Kabila que d’aucuns ont exprimé l’intention de le voir revenir au pouvoir. Mais là où ça fait rire, c’est lorsqu’un putschiste, dans une tanière, sans force et en cavale, annonce le coup d’Etat. Cela ne s’annonce pas. Ça s’applique, chuchote un officier subalterne à son chef au Camp Kokolo.

Anastaili Nku